Dans le cadre du salon Automechanika de Francfort, en Allemagne, la compagnie ZF invitait les journalistes étrangers à une discussion au sujet de l’impact qu’aura la connectivité sur les ateliers du marché secondaire.
Animée par Philippe Colpron, vice-président exécutif de ZF Aftermarket, cette discussion a fait la lumière sur l’enjeu que représente la connectivité et le partage des données numériques des véhicules pour les ateliers du marché secondaire automobile.
Mentionnons que dans le cadre de cet important salon, ZF présentait le prototype du Tech e-Power Expert, un module destiné aux ateliers du marché secondaire automobile qui veulent accéder à plusieurs programmes de formation en matière de mobilité.
C’est d’ailleurs de mobilité dont ont parlé M. Colpron et son équipe lors de cet échange avec les journalistes francophones spécialisés. « La connectivité représente un chalenge, mais offre également plusieurs opportunités pour les ateliers indépendants de mécanique, explique-t-il. Les grandes tendances du secteur sont liées à l’accès aux données numériques permettant l’optimisation de l’utilisation des véhicules. Tout ce qui a été développé pour les véhicules et équipements agricoles et de transport lourd migre aujourd’hui vers les parcs automobiles, mais aussi chez les particuliers. Pour les ateliers indépendants qui entretiennent le même jour la Tesla récente et la Volkswagen Golf 2010, il s’agit d’une importante évolution ; ils doivent passer de l’ère analogique à l’ère numérique. »
Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de parler avec des spécialistes de ZF récemment, dans le cadre d’un article portant sur la tendance de la mutation vers des pièces mécaniques électroniques, où la question de l’accès aux données pour l’entretien mécanique avait été abordée.
Selon le vice-président de ZF Aftermarket, la télématique qui permet le partage des données d’un véhicule va beaucoup plus loin que de le localiser. « Il est possible d’accéder à l’état de santé du véhicule à distance, explique-t-il. Cela veut dire que notre entreprise développe des solutions afin que les ateliers indépendants soient de la partie et puissent bâtir des relations à un autre niveau avec leur clientèle. Prédire les entretiens, par exemple, c’est construire la fidélisation. »
Les ateliers indépendants
Selon cet expert, tout le marché secondaire doit mettre ses efforts en commun pour faciliter le partage d’information. Il a aussi mentionné l’importance de la reconnaissance du droit du consommateur à choisir l’atelier où il veut faire l’entretien de son véhicule. « Il y a évidemment des facteurs liés à la sécurité et à la nécessité d’une formation adéquate des techniciens, mais plusieurs pistes de solution existent même s’il y a des différences dans les approches d’un pays à l’autre. Chose certaine, les ateliers doivent se numériser, s’adapter comme si l’accès à l’information des véhicules était pleinement disponible. L’intelligence des véhicules signifie aussi qu’il sera possible d’en améliorer la performance sans même toucher une pièce. »
M. Colpron a conclu la discussion en mentionnant que ZF Aftermarket, qui fournit des pièces de remplacement au marché secondaire, travaille aussi à ses propres solutions pour aider les ateliers à effectuer ce virage. « Le consommateur a le choix et les ateliers indépendants doivent se préparer, notamment par la formation de leurs techniciens. »