Bien malin qui posséderait à la naissance la carte et les balises de son futur parcours.
La clé de tout est dans le vouloir, y compris celui de l’acquisition de l’atelier souhaité. Gaétan Leroux en est plus que témoin.
Originaire de Notre-Dame-du-Rosaire, village situé dans les Appalaches vis-à-vis de la pointe Est de l’Île-d’Orléans, il a constaté ce fait d’une drôle de façon.
À 30 ans, par un matin de janvier de 15 cm de neige, il se pointe sur Hamel, à proximité d’Henri IV, à un atelier à louer devant lequel sa femme et lui passaient tous les dimanches soir.
Il est 6 h 45. Bien que l’ouverture soit à 7 h 30, il n’y voit pas un chat avant 8 h 20, et le propriétaire n’arrive que vers 9 h au lieu de 8 h 20. Il est passé tout droit.
Gaétan lui offre de l’acheter, mais il lui dit qu’il ne veut pas lui faire perdre son temps puisqu’il n’est pas à vendre, laissant toutefois une porte ouverte devant son insistance.
Sans s’annoncer, le propriétaire se présente à 10 h 30 un lundi d’avril à la station-service de la route de l’Église, qu’il partage avec sa femme. « Je viens de l’acheter, se dit-il. ». Affaire conclue à 18 h à son futur garage.
C’est ainsi qu’il y a 33 ans son rêve prenait forme. Depuis, Marc, son fils, également diplômé en Mécanique, le joignait en 2002. L’atelier a été remis à niveau en 1996, 2002 et 2018, pour la convivialité et les gens qui le fréquentent.
Gaétan affirme que cet atelier est plus que jamais celui de ses rêves.
L’héritage de la Baie James
L’atelier de 8 baies qu’est depuis 2018 le Centre technique Gaétan et Marc Leroux est l’aboutissement de ce qu’il a investi dans sa profession depuis sa formation polyvalente à Québec, en 76-77.
À peine avait-il mis le pied hors de l’école, qu’il s’était retrouvé à Caniapiscau et à LG-3 sous l’aile d’un contremaître pour qui la mécanique diesel et de machinerie n’avait aucun secret.
Les 4 ans passés à faire un aller-retour aux 90 jours entre le domicile de sa mère et le mythique nord des gigantesques barrages lui auront donné sur tous les plans des assises à leur dimension.
Déjà guidé par le bon sens et l’objectif d’avoir sa propre entreprise, Gaétan avait donc réservé ses économies à l’investissement plutôt que de les utiliser pour des biens de consommation.
Or, aussi utile qu’indispensable aura été à 20 ans sa détermination, aussi fidèle il demeure à sa vocation de servir les automobilistes d’honnête façon par un entretien pertinent et à juste prix.
Gaétan n’a d’ailleurs jamais oublié la remarque de sa femme, de Saint-Paul-de-Montminy, qui lui avait souligné que l’avenir d’un commerce dépend de la réputation que les villageois lui font.
Marc, le bras droit
Passé d’une enfance forgée dans le service, au statut bien trempé d’un professionnel de haut niveau, Marc, qui a débuté la tête pleine de rêves à l’image de son père, conjugue à merveille expertise en mécanique et fin doigté avec la clientèle.
Il ne pouvait en être autrement dès le jour où ses parents ont fait de lui la mascotte de l’atelier, à l’époque où on y servait le carburant. Habillé à 7 ans aux couleurs d’Ultramar, Marc faisait indéniablement la fierté de ses parents.
Pas assez grand pour nettoyer les pare-brise, il était le spécialiste des phares et feux arrière, en s’imprégnant du coup des notions capitales du service de qualité qu’offrait son père.
Il n’y a pas de petits services ; tous sont importants, dit Marc.
Depuis, s’est ajouté à ses valeurs un respect absolu pour l’équipe et une clientèle qui le lui vaut bien, notamment ravie qu’elle est des précisions, de l’information ou des conseils qu’il donne.
À ce sujet, deux faits : il a permis à une femme d’éviter une arnaque lors d’une transaction en ligne pour l’achat d’une voiture, et reçu la visite d’un solide gaillard qui, s’enquérant si c’est bien là que sa femme avait fait affaire, repart en lançant qu’elle avait payé le bon prix !
Quant au futur, Marc prévoit que la métamorphose de l’entretien ne pourra se faire qu’avec le savoir de diplômés de plus en plus spécialisés ayant une formation particulièrement pointue.
Respect et reconnaissance
Que démontrer de plus au sujet de cet atelier de L’Ancienne-Lorette ouvert il y a plus de 30 ans par un bâtisseur et chef de file reconnu, où la règle est de ne jamais donner d’ordres et d’être quotidiennement reconnaissant.