L’Étude des perspectives 2020 de l’AIA Canada est maintenant disponible en français sur le site de l’organisme.
Nous présentons à nos lecteurs un retour sur la description remaniée de son contenu, que nous avions diffusée lors de la publication de ce rapport, en version anglaise.
Sous le thème d’une industrie résiliente, ce rapport a été compilé par la firme Ernst & Young, une première collaboration à la demande de l’AIA et de ses membres, est particulièrement éclairante sur l’impact qu’a la pandémie de COVID-19 sur notre secteur d’activité.
Elle souligne l’importance pour notre économie de l’écosystème du marché secondaire qui compte 491 800 travailleurs oeuvrant chez les fabricants de pièces, importateurs, distributeurs, grossistes, détaillants ainsi que dans les ateliers de mécanique et de carrosserie. Il s’agit d’une industrie dont le dynamisme repose, à 99 %, sur des petites et moyennes entreprises de moins de 100 employés.
On comptait en 2019, toutes catégories confondues, 48 940 entreprises canadiennes dans ce secteur économique, dont 15 501 ateliers de mécanique et 5086 carrosseries. Affichant une croissance soutenue au cours des dernières années le secteur a évidemment été affecté par les contraintes imposées par la pandémie, mais représentait en 2019 un marché de près de 40 milliards de dollars.
Inquiétudes et espoirs
Évidemment, la pandémie a un impact marqué sur nos ateliers. L’année 2020 devait se terminer avec une réduction de 30 % du nombre de kilomètres parcourus par les automobilistes canadiens comparativement à l’année précédente, pour un total de 240 milliards de kilomètres.
Cette statistique s’explique par une réduction des déplacements, dont ceux vers le lieu de travail, qui représente à eux seuls 19 % du kilométrage. Elle aura un impact sur les séquences d’entretien et sur le remplacement des pièces d’usure, en premier lieu les pneus.
Un recul de près de 30 % du volume des ventes de voitures neuves aura un impact, encore difficile à mesurer, sur la demande auprès des ateliers du marché secondaire dans cinq à dix ans.
« La bonne nouvelle c’est que nos projections confirment le vieillissement du parc automobile, expliquait Jean-François Champagne, président de l’AIA Canada, lors d’une entrevue avec autosphere.ca lors de la présentation du rapport en anglais. En 2025, le tiers des véhicules canadiens aura plus de 12 ans et la moitié sera âgée de plus de huit ans. »
M. Champagne indique d’ailleurs que son organisation milite auprès des instances gouvernementales pour éviter qu’ils ne mettent en branle un programme de relance économique du secteur automobile par l’établissement de subventions pour la mise au rencard des voitures âgées.
« Ça nuirait au marché secondaire et contribuerait à endetter des Canadiens qui le sont déjà beaucoup. De plus, rares sont les véhicules fabriqués au Canada, ce qui n’aurait qu’un impact mineur sur notre économie. »
D’autres tendances
Ce premier rapport effectué par la firme Ernest & Young pour l’AIA Canada souligne aussi que la pandémie a eu comme effet, ailleurs dans le monde, notamment en Chine ou le pire de la crise semble histoire ancienne, de mousser tous les services offerts en ligne.
Cela signifie, pour les mécaniciens du dimanche, plus d’achats de pièces en ligne et pour l’ensemble des automobilistes, une plus grande utilisation de la prise de rendez-vous sur le Web. Qui plus est, les consommateurs chinois brouillent le marché alors qu’ils commencent à demander en ligne des estimations d’ateliers concurrents, pour obtenir le meilleur prix.
La voiture électrique va continuer à gruger une part du marché. De 0,3% du marché en 2015, avec 6520 unités vendues à travers le pays, la voiture électrique représentait en 2019 2,9 % du parc. En 2025, 9 % des ventes seraient électriques. Selon le rapport, cela va changer la donne dans les ateliers puisque ces véhicules demandent de nouvelles connaissances techniques. Même chose avec la démocratisation croissante des systèmes avancés d’aide à la conduite.
Il reste à savoir comment, à la reprise, l’autopartage retrouvera sa popularité. Il pourrait avoir un impact sur le nombre de véhicules en circulation, mais cela sera en partie compensé par un plus haut kilométrage par unité.
De nouvelles stratégies
L’Étude des perspectives 2020 de l’AIA Canada se conclut sur certaines recommandations découlant des résultats de la recherche. Par exemple, les concessionnaires ne vont pas relâcher la pression pour capter les automobilistes pour se charger de l’entretien de leurs véhicules.
La parade repose sur le développement d’un lien étroit avec le consommateur, en comprenant ses habitudes et surtout en mettant à profit les nouvelles technologies de communication pour suivre les entretiens.
Avec l’arrivée constante de joueurs importants sur la vente en ligne, le rapport recommande que les grossistes et détaillants s’assurent d’une présence dynamique sur la toile pour répondre à la demande des automobilistes qui réalisent l’entretien eux-mêmes.
Les membres de l’AIA Canada peuvent télécharger gratuitement leur exemplaire sur le site de l’organisme.