Dans un contexte de difficultés d’approvisionnement en matériel roulant, le gestionnaire de parc mettra tout en œuvre pour amortir l’investissement que représente le parc de l’entreprise.
La prévention à moindre coût
Maximiser la valeur d’un véhicule et amenuiser son coût total de possession sont deux aspects inhérents au mandat du gestionnaire de parc. Dès l’acquisition d’une nouvelle unité, le responsable comprend que chaque étape de son utilisation influencera sa remise en marché. Pour prévenir les réparations coûteuses susceptibles d’affecter les goussets de l’entreprise, celle-ci doit établir un plan d’entretien mécanique rigoureux, rappelle Rob Luba, chef de département, chaîne d’approvisionnement chez Holman.
« Votre stratégie d’entretien doit être un point d’attention particulier. Vous vous assurerez de respecter scrupuleusement les programmes d’entretien préventif recommandés pour les changements d’huile réguliers, la rotation des pneus, les inspections des freins, etc. »
M. Luba soulève également l’importance de bien cibler la valeur de revente potentielle du véhicule au moment de l’acquérir. L’acheteur doit visualiser les options et les équipements propices à interpeller un plus large bassin d’intéressés lors du stade de remarketing.
« Par exemple, si votre camionnette légère n’a pas nécessairement besoin de quatre roues motrices pour le rôle particulier qu’elle joue dans votre parc, le fait d’opter pour un modèle 4×4 augmentera probablement sa valeur de revente éventuelle. »
En dernier lieu, notre intervenant énumère les différents points à analyser lors de l’évaluation d’un véhicule.
« Les facteurs à considérer sont les suivants : type d’actif, état, emplacement de l’unité, conditions du marché, priorités de revente, etc. Un professionnel du remarketing bien informé peut vous être extrêmement utile en évaluant correctement vos actifs et leur attrait pour les acheteurs potentiels », suggère-t-il en terminant.
Conseils pratiques
Invité à explorer le sujet, Michael Daniel, directeur de compte chez FOSS National Leasing Laval, énonce que les délais circonstanciels d’approvisionnement obligent les entreprises à garder leurs véhicules plus longtemps, augmentant leur kilométrage. Pour pallier cette contrainte, il propose d’embrasser quelques aspects techniques, notamment de vérifier l’huile régulièrement et la pression des pneus une fois par mois.
« Des pneus sous-gonflés font travailler davantage le moteur et augmentent la consommation de carburant. Ils s’usent plus rapidement et peuvent affecter la tenue de route du véhicule, avec parfois des conséquences à long terme sur les composants du châssis », explique-t-il, spécifiant de ne pas confier l’entretien à un apprenti : « Il est désagréable de voir, sur une voiture destinée à être revendue, une peinture inégale ou un pare-chocs de travers. »
Dans la même veine, M. Daniel recommande de nettoyer l’outil de travail au moins deux fois l’an, car « un véhicule constamment sale peut entraîner la corrosion de la carrosserie, des moquettes et des sièges décolorés et des taches permanentes. Aussi, ne fumez pas dans le véhicule. Rien ne nuit plus à la valeur de revente qu’un habitacle qui sent le cendrier ».
Toujours selon M. Daniel, répartir judicieusement les véhicules du parc, avec comme objectif d’atteindre un kilométrage optimal lors de la revente, rapportera en bout de ligne.
« Fournissez des véhicules à kilométrage élevé aux employés qui voyagent peu et des véhicules à kilométrage plus faible aux conducteurs qui roulent beaucoup. »
Un ami technologique
Outre ces quelques astuces et le suivi de l’entretien mécanique préconisé par le manufacturier, la télémétrie s’offre comme alliée au gestionnaire de parc soucieux de préserver une valeur notable de ses véhicules. Guillaume Poudrier, président de Geothentic, précise toutefois qu’il est primordial, une fois la télémétrie installée, d’exercer une rotation équitable du matériel roulant.
« Il faut rechercher un point d’équilibre. Surutiliser un véhicule ou négliger son emploi pourraient entraîner une maintenance non nécessaire. »
En outre, M. Poudrier rappelle que la télémétrie doit être « utilisée pour travailler. Ce qui implique de réduire le nombres de minutes où le moteur tourne au ralenti ».
Là où le gestionnaire entre en jeu pour une meilleure conservation de ses unités, c’est sur le plan de la sensibilisation auprès des chauffeurs. Ce faisant, il diffuse les grandes lignes en matière d’attitude au volant.
« Le gestionnaire doit promouvoir un usage consciencieux des véhicules. Cette approche inclut la réduction des freinages et des départs brusques, et vise à enrayer les comportements de conduite indésirables », cite l’entrepreneur.
Enfin, au chapitre du remarketing, la télémétrie, par l’entremise d’une foule de données et de statistiques retransmises au fil de l’utilisation du véhicule, aide l’entreprise à obtenir le maximum de chacune des transactions.
« Les données de télémétrie, preuve à l’appui avancée au nouveau propriétaire, peuvent représenter un gage de santé et de bonne utilisation du véhicule », évoque Guillaume Poudrier.