Déployer une flotte de véhicules implique aussi de gérer au quotidien la notion de carburant.
De l’administration jusque sur le terrain, grâce à la prévention et à la sensibilisation, il existe de saines pratiques à appliquer pour exploiter un parc automobile en toute quiétude.
Précieuse télémétrie
Geoff Seely, vice-président et directeur général d’ARI Canada, aborde le sujet en énonçant que les principes de base d’une gestion efficace des coûts de carburant restent les mêmes, quelle que soit la taille du parc automobile.
D’entrée de jeu, il cible la télémétrie pour aider à mieux comprendre l’efficacité de la démarche et à réduire les dépenses en carburant.
« La saisie des données en temps réel et les rapports détaillés peuvent profiter à la plupart des organisations dans pratiquement tous les domaines de gestion de la flotte. »
Qui plus est, cette technologie permet aux exploitants de parcs de véhicules de suivre le comportement des conducteurs pour s’assurer qu’ils adoptent des habitudes de conduite respectueuses de l’environnement.
« Ainsi, les conducteurs sont plus enclins à réduire la marche au ralenti du véhicule et la consommation de carburant excessive. De plus, cette technologie propose des itinéraires dynamiques pour optimiser la productivité. »
La carte maîtresse
Un autre volet préventif consiste à tirer parti des contrôles de cartes de carburant, qui incluent diverses limites de transaction et imposent des restrictions sur le type d’achat et le moment de la journée où les utilisateurs peuvent s’en servir. Dans la même foulée, et afin d’instaurer une philosophie de saine gestion, la diffusion des informations demeure primordiale, formule M. Seely.
« Les organisations doivent communiquer une politique officielle de gestion du carburant afin de s’assurer que les conducteurs et les utilisateurs de cartes comprennent les attentes à cet effet. Cette politique doit être soutenue par un contrôle cohérent des dépenses et des performances en matière de carburant dans l’ensemble du parc automobile. »
Parallèlement à cette approche, une formation sur les méthodes adéquates de conduite pourra être dispensée par l’employeur.
« L’idée de bien gérer l’utilisation du carburant doit également être renforcée par la formation à la sécurité, car plusieurs techniques de conduite sécuritaire enseignées contribuent aux efforts d’économie de carburant. »
Contrôler ce que l’on peut
Pour relancer le sujet en matière de comportement de conduite, Jean-François Dumas, vice-président, ventes, chez Element Fleet Management, rappelle que le simple fait d’améliorer ses habitudes sur la route, notamment réduire la vitesse, enrayer les pointes d’accélération et le roulement inutile du moteur, peut atténuer la consommation de carburant de presque 20 %.
« C’est important que les employés comprennent ce que représentent les dépenses du parc et les dépenses en essence. Si personne ne contrôle le prix du litre d’essence, en revanche, les conducteurs doivent être conscients qu’ils ont une influence certaine sur la consommation. »
D’ailleurs, M. Dumas avance que l’essence est un poste budgétaire très important qui compte en moyenne pour environ 35 % des coûts totaux d’un parc. Selon lui, un bon programme de carburant doit être flexible pour maintenir la productivité des conducteurs. En particulier en ce qui concerne la carte d’accès aux pompes.
« Souvent, les entreprises s’attardent aux rabais offerts par la carte de paiement, mais il est plus important qu’elle soit flexible et acceptée à la majorité des stations-services. Ainsi, les conducteurs n’effectuent pas de trajet supplémentaire pour trouver un endroit qui accepte leur carte, démarche qui coûtera en bout de ligne plus cher à l’entreprise. »
Anomalies et ajustements
En somme, chaque entreprise choisit une solution de carte qui lui convient. Cette dernière doit offrir des contrôles d’achat, un système de suivi du carburant et l’accès au plus vaste réseau possible de fournisseurs.
En prime, elle identifiera toute anomalie, ajoute à son tour Glenn Provan, analyste, rapports & conseils chez Foss National Leasing.
« En recensant périodiquement l’inventaire du parc et l’utilisation des cartes, le gestionnaire s’assure que toutes les cartes inutiles sont annulées et retirées. De même, en examinant régulièrement les rapports d’exception sur le carburant, il peut prendre les mesures correctives qui s’imposent. »
Quoi qu’il en soit, puisque l’administration et les employés sur la route travaillent de pair, l’harmonie et la compréhension de collaborer vont de soi en matière d’économie de carburant.
« La communication est la clé de la réussite. L’entreprise doit développer et maintenir une stratégie à cet effet pour cibler les différentes parties de l’organisation, de la haute direction aux conducteurs. »
Par l’entremise d’un remue-méninges efficace, les deux parties en arriveront à des solutions pratiques favorisant la rentabilité, comme celles proposées ici par M. Provan.
« Planifier ensemble de meilleurs itinéraires, via un logiciel de suivi GPS ou une application mobile, choisir des pneus économes en carburant et vérifier souvent leur pression, puis sélectionner le carburant le plus bas autorisé pour chaque véhicule. »