Aujourd’hui, je souhaite démontrer que la culture numérique et le transfert des compétences représentent encore des défis à relever. Ainsi, comment puis-je appréhender un système qui prend en charge ma conduite automobile si je n’ai pas l’information nécessaire pour choisir entre plusieurs directives ?

Je commence par un premier cas où une dame âgée se plaignait que le moteur de son véhicule s’arrêtait par intermittence, mais sur une période prolongée. Bien sûr, je m’aperçois qu’elle doit apprivoiser les fonctions de base telles que les essuie-glaces ou les clignotants, puisque sa nouvelle voiture, qu’elle utilise uniquement pour de courts déplacements, est équipée de technologies avancées qui peuvent apparaître déroutantes.

Pendant l’essai routier, elle m’explique son problème. Nous roulons et roulons, ce fut d’ailleurs probablement son plus grand tour de voiture à date. À la suite d’un arrêt obligatoire, le problème se manifeste. Immédiatement, elle s’exclame, en posant sa main sur le bouton d’arrêt/démarrage : « C’est ça qu’il fait ! » avec un sourire éclatant, l’air joyeux. Je lui explique : « Madame, vous venez d’éteindre votre moteur. » 

Combien de remorquages, de discussions au garage et d’aspirines prises par le technicien ont été nécessaires avant d’élucider ce mystère ?

Quelques années plus tard !

Le deuxième cas est semblable, mais cette fois-ci avec la technologie ADAS. Dans le même ordre d’idées, le véhicule affiche momentanément un pictogramme (radar de côté), suivi de l’application de freinage automatique sans raison apparente. 

Le véhicule est livré au Centre de Calibration de la Capitale pour vérifier l’alignement et la condition physique du véhicule. Cela comprend les tests et l’orientation électronique des capteurs servant à recueillir des données qui informent les systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS), tels que l’alerte de collision avant (FCW), l’alerte de sortie de voie (LDW) et le freinage d’urgence automatique (AEB). L’atelier procède à l’étalonnage (et au réétalonnage) de tous ces systèmes ADAS. Tout est en règle et s’ensuit une conversation avec le client.

Lors de l’inspection du véhicule, nous avons constaté que les réglages d’assistance du conducteur et les alertes d’activation automatique étaient ajustés au plus haut niveau de sensibilité, c’est-à-dire avec avertissement sonore et contrôle de freinage à la moindre anomalie sur la route. 

En expliquant au propriétaire les procédures d’inspection que nous avions effectuées, il nous confirme qu’il n’a reçu aucune explication sur les ajustements de navigation ou sur les messages affichés sur le tableau de bord de son véhicule.

Il est évident que les habiletés à maîtriser les protocoles numériques de ces deux clients n’étaient pas au point. Je ne les blâme pas. Je me tourne plutôt vers la valeur dégradée du service offert par les gens qui leur ont mis ces volants entre les mains sans leur expliquer les rouages derrière les nouvelles technologies automobiles. Des technologies qui sont là, en passant, pour rehausser la sécurité des utilisateurs.

Ces explications devraient se dérouler dans les salles de montre des concessionnaires ou lors des essais routiers, et non dans nos ateliers du marché secondaire.