L’entretien des systèmes de climatisation modernes nécessite plusieurs considérations.
Il fut un temps où l’entretien de la climatisation automobile exigeait qu’un technicien comprenne les caractéristiques du réfrigérant, ainsi que la dynamique du système de climatisation du véhicule. « Cela nécessitait de prendre le temps de comprendre et de vérifier les préoccupations d’un client, puis de trouver des preuves concrètes pour le diagnostic, non seulement pour effectuer le bon service, mais aussi pour éviter un retour dû à un mauvais diagnostic », explique Brian Messenger, chef de la gestion des produits, de l’ingénierie et du soutien technique chez Solutions de service MAHLE, qui offre une gamme d’options d’entretien de climatisation, incluant sa gamme d’équipements avancés ArcticPRO.
Moins de temps requis
Aujourd’hui, les avancées technologiques dans l’entretien de la climatisation ont réduit le temps et la main-d’œuvre nécessaires pour effectuer ce travail, facilitée par l’introduction des équipements de Récupération, Recyclage et Recharge (RRR). « Les services sont devenus plus automatisés, rendant presque obsolète la nécessité de comprendre la théorie du réfrigérant et le fonctionnement des systèmes de climatisation », affirme M. Messenger.
Cependant, l’entretien des systèmes de climatisation dans les ateliers d’aujourd’hui comporte plusieurs aspects critiques à considérer. Depuis l’introduction du R1234yf (Tétrafluoropropène) dans les véhicules nord-américains en 2013, les techniciens ont dû se familiariser avec de nouvelles méthodes d’entretien et bien comprendre le fonctionnement des systèmes de climatisation modernes. M. Messenger note également que l’augmentation des coûts des composants et de la main-d’œuvre a fait en sorte qu’il y a moins de cas où les techniciens doivent « faire une remise à niveau » du système ou le remplacer entièrement.
De plus, comme l’âge moyen du parc automobile continue d’augmenter, dépassant 10 ans au Canada et 12,6 ans aux États-Unis, plus de propriétaires de véhicules veulent faire réparer leurs systèmes, mais veulent aussi savoir comment et pourquoi le travail doit être effectué. « Le concept de lancer des pièces sur un symptôme n’est plus acceptable », affirme M. Messenger. Il souligne que les ateliers qui comprennent bien cette réalité et qui utilisent les techniques d’entretien les plus récentes réduisent leurs temps morts et améliorent leur efficacité opérationnelle.
Infiltration d’humidité
En ce qui concerne les problèmes de système de climatisation, M. Messenger indique que l’infiltration d’humidité est la première cause de défaillance prématurée des composants (particulièrement pour le compresseur), ainsi qu’un niveau insuffisant de réfrigérant. « La quantité de réfrigérant d’un véhicule peut diminuer d’environ 8 grammes d’année en année à travers les raccords de service ou les boyaux en caoutchouc », assure M. Messenger. « Il est crucial de maintenir un niveau adéquat du réfrigérant afin d’assurer la circulation de l’huile dans le système, ce qui est essentiel au refroidissement du compresseur. Un entretien complet de la climatisation peut prolonger la durée de vie d’un système. »
Pour les véhicules utilisant le R1234yf, M. Messenger insiste sur l’importance de respecter à la fois les directives du fabricant et les étapes affichées par l’équipement de service. « L’époque où l’on branchait simplement les boyaux de service au véhicule et où l’on mettait en marche l’équipement RRR est révolue », dit-il. « Avec les normes SAE J2843 en conjonction avec l’Agence de protection de l’environnement (EPA), il y a un processus défini que l’équipement RRR R1234yf DOIT suivre.»
Il ajoute que les techniciens qui complètent la formation, obtiennent leur certification et suivent les instructions verront une nette amélioration de leur efficacité et de leur productivité.
Fuites et condenseurs bouchés
Selon Mark Lemay, président de Services techniques Auto Aide, entreprise spécialisée en diagnostic et formation, on fait souvent appel à lui quand le compresseur ne fonctionne pas, même si le système semble avoir un niveau de réfrigérant adéquat. « On ne fait généralement pas de recharge, mais quand il y a un problème de diagnostic — comme un système qui ne refroidit pas bien ou un compresseur qui ne fonctionne pas — on s’en occupe. » Selon lui, les problèmes les plus fréquents sont des fuites à l’évaporateur ou des condenseurs bouchés. Il ajoute que « même après avoir mis le système sous pression, le problème n’est pas toujours apparent du premier coup », ce qui nécessite alors un diagnostic plus poussé.
Brian Messenger ajoute qu’en ce qui concerne les nouvelles exigences relatives aux systèmes R1234yf, il est nécessaire de réparer la fuite sur le véhicule avant d’effectuer une recharge [afin de minimiser la perte de réfrigérant dans l’atmosphère]. « L’inconvénient de ce nouveau mandat, explique M. Messenger, est que l’injection automatique d’huile n’est plus une option pour toute machine R1234yf certifiée SAE (pour réduire le risque de contamination croisée entre les huiles PAG et POE). De plus, dit-il, chaque machine R1234yf conforme à l’EPA nécessite la capacité d’identifier la pureté du gaz, ce qui ajoute des coûts supplémentaires à l’unité et au temps de service. » Il note que bien que certains techniciens [et propriétaires d’ateliers] puissent voir cela comme un désagrément, cela aide à protéger le réservoir interne de réfrigérant coûteux de l’atelier contre la contamination. « Cela assure également que le client obtient la qualité de R1234yf pour laquelle il paie », explique-t-il.