Integrating learning practices into business operations is a major key to success.
Il ne fait aucun doute que le secteur de l’entretien automobile et de nombreux centres de service sont confrontés à une pénurie de techniciens qualifiés. Qu’il s’agisse de la diminution du nombre d’employés travaillant quotidiennement dans l’atelier ou de la difficulté à trouver et à conserver des candidats adéquats, la situation est difficile et ne devrait pas s’améliorer de sitôt. Selon le rapport sur le marché du travail 2023 de l’AIA Canada, une grande partie de cette situation est due à une rémunération inférieure à la moyenne dans le secteur de l’entretien automobile par rapport à d’autres métiers spécialisés, ainsi qu’au travail très complexe et exigeant requis pour réparer les véhicules modernes.
De plus, avec le vieillissement de la main-d’œuvre canadienne et les 27 900 travailleurs qui devraient prendre leur retraite d’ici 2031 (ce qui représente 53 % de toutes les offres d’emploi), les centres de services sont confrontés à d’importants vents contraires en ce qui concerne les pénuries de main-d’œuvre.
Une approche sur plusieurs fronts
Pour remplir la réserve de main-d’œuvre, il faut une approche sur plusieurs fronts, notamment une collaboration entre les gouvernements, les établissements d’enseignement supérieur et l’industrie pour élaborer des programmes de recrutement efficaces et une promotion plus efficace des métiers spécialisés. D’autres incluent la réintroduction de programmes techniques et d’ateliers dans les écoles primaires et secondaires. De plus en plus, l’industrie et le gouvernement cherchent des moyens de stimuler le recrutement par le biais de programmes de travailleurs étrangers temporaires.
À long terme, cependant, le secteur de l’entretien automobile devra se concentrer sur le développement des talents au niveau national, et c’est là que les programmes de mentorat peuvent jouer un rôle clé.
Selon Chris Thorne, responsable de la formation des prestataires de services automobiles chez UAP (NAPA), on ne saurait trop insister sur l’importance du mentorat sur le lieu de travail. « Compte tenu de l’importance du technicien en tant que générateur de revenus pour l’atelier, il est essentiel que les techniciens de différents niveaux bénéficient d’un mentorat sur le lieu de travail afin d’améliorer leurs compétences. »
M. Thorne explique que les connaissances tendent à être transmises le plus efficacement par les personnes les plus proches du travail effectué par le stagiaire ou le technicien débutant.
Il explique que dans de nombreux cours de formation, bien que de nombreuses informations théoriques et pratiques sur les réparations soient fréquemment fournies, les véritables avantages apparaissent lorsqu’elles sont suivies d’exemples de véhicules présentant des problèmes similaires à ceux mis en évidence dans la formation, ce qui permet à tous les membres de l’atelier d’apprendre, et pas seulement aux plus talentueux d’entre eux. « Si un plus grand nombre de vos techniciens peuvent apprendre, l’atelier devient alors plus flexible avec les compétences de ces techniciens, en fonction des types de problèmes auxquels ils sont confrontés. »
Lentille de la technologie
En outre, dans l’environnement actuel des soins automobiles, les programmes de mentorat doivent également être évalués sous l’angle de la technologie. Comme l’explique Jean-François Champagne, président de l’AIA Canada, « les mentors efficaces doivent être en mesure d’utiliser correctement la technologie qui est à leur disposition afin d’enseigner efficacement à leurs étudiants et de leur permettre de se développer. » Il insiste également sur le fait qu’il est important que les apprentis découvrent l’ensemble des services que l’atelier fournit à ses clients, sans quoi le processus lui-même n’est pas vraiment efficace.
Chez UAP, Chris Thorne affirme qu’un mentorat efficace exige également que les mentors eux-mêmes soient correctement rémunérés pour le temps qu’ils consacrent à l’instruction et à l’assistance d’autres techniciens qui apprennent sur le tas. Il peut être très tentant pour les propriétaires et les gérants de magasins de considérer le mentorat comme une perte de productivité, mais comme le souligne M. Thorne, ce n’est pas ainsi qu’il faut l’envisager. « Ce temps doit être considéré comme un investissement dans leur avenir et, s’il est bien géré, il permettra aux techniciens d’effectuer plus de travail et d’accroître l’efficacité et la productivité globales de l’atelier. »
Il est également important de considérer qu’un mentorat efficace est une voie à double sens, qui nécessite la contribution des mentors et des apprentis. « Ils [les apprentis] doivent comprendre qu’ils sont responsables de leurs connaissances générales et qu’ils doivent continuer à y travailler », déclare M. Thorne. Cela peut se faire par le biais d’un certain nombre de moyens, de l’apprentissage en ligne aux cours du soir et aux cours spécialisés, ou à toute autre formation disponible. « Dans notre secteur, nous devons constamment apprendre, en particulier les apprentis, afin qu’ils puissent atteindre le niveau et les capacités de certains compagnons plus talentueux et titulaires d’une licence complète. »
Une partie des dépenses globales
En outre, pour que le mentorat fonctionne de manière cohérente, il doit également être considéré comme faisant partie des dépenses commerciales globales de l’atelier. « Il faut également profiter des subventions gouvernementales lorsqu’elles sont disponibles, explique M. Thorne. L’ensemble du modèle d’entreprise doit soutenir un programme de formation continue et de mentorat, car il est nécessaire à la réussite du plan d’entreprise global. » Cela signifie qu’un centre de services doit gérer, suivre et facturer de manière optimale son temps, ses pièces, ses fournitures et ses frais généraux (y compris toutes les dépenses de l’atelier telles que les outils, l’équipement et la formation) !
Lorsque c’est le cas, les résultats peuvent être très bénéfiques. « Les techniciens bien formés possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour diagnostiquer et réparer les véhicules avec précision et efficacité », déclare Mike Urban, propriétaire et exploitant de Urban Automotive à Oakville, en Ontario. En outre, les techniciens bien formés sont aussi de meilleurs communicateurs, ce qui garantit une expérience plus fluide et plus transparente pour le client. « Les techniciens formés sont fiers de leur travail, explique M. Urban, et s’efforcent de fournir les normes de service les plus élevées, garantissant aux clients des réparations fiables et des résultats positifs à chaque visite dans votre établissement. »