Les ateliers de mécanique se mettent à l’heure des calibrations des systèmes avancés d’aide à la conduite et intègrent ce nouvel élément dans leurs processus de réparation complète des véhicules qui leur sont confiés.

Les véhicules aujourd’hui sont bardés de caméras, capteurs, radar et lidar entrant dans la composition de systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS). Lors d’une réparation mécanique, notamment lorsqu’elle touche la direction ou la suspension, des calibrations de ces éléments deviennent nécessaires avant de remettre le véhicule sur la route en toute sécurité.

Parfois, un simple impact dans une congère de neige ou un miroir accroché dans un stationnement demandent un remplacement ou une calibration, les automobilistes ne désirant pas toujours faire une réclamation auprès de leur assureur pour ces dommages légers.

Adopter la technologie ADAS

Entrent en scènes ces ateliers qui ont décidé de sauter dans la vague technologique en s’équipant et en formant leurs équipes pour être en mesure d’effectuer ces tâches de précision.

« Nous avons acheté l’équipement Autel ADAS Complete en 2019 et avons pu l’installer dans un bâtiment en annexe du garage qui sert à l’esthétique et aux traitements antirouille lorsque nous n’avons pas de calibrations prévues », explique Mathieu Pelletier propriétaire avec son père Gaston du Garage GMP NAPA AUTOPRO à Saint-Pamphile en Chaudière-Appalaches. « Nous effectuons le remplacement de parebrise et dans cette opération, si une caméra est présente il faut souvent la calibrer après son installation. »

Selon M. Pelletier, la rentabilisation de l’investissement n’atteint pas encore 100 %, il en faut de peu.

En avant de la parade

« D’ailleurs, j’aime être en avant de la parade, témoigne-t-il. Nous commençons à voir de plus en plus de réparations nécessitant ces calibrations. Nos clients ne comprennent pas toujours le fonctionnement de ces systèmes et la nécessité de s’assurer qu’ils sont parfaitement fonctionnels. Ce qu’ils comprennent facilement toutefois, c’est lorsque cela est nécessaire, nous sommes en mesure de le faire ce qui peut leur éviter un détour de deux heures de route pour aller chez leur concessionnaire. »

La formation du technicien Sébastien Duval a été menée par l’équipementier, mais aussi avec l’aide très appréciée du représentant NAPA de sa région. Et, comme le souligne le garagiste, l’apprentissage se poursuit en continu au rythme des réparations sur divers modèles et marques.

Si l’espace n’est pas un problème pour mener à bien les calibrations statiques, c’est une autre paire de manches lorsqu’il s’agit de calibrations dynamiques, qui demandent d’effectuer un parcours déterminé sur la route. Surtout l’hiver, avec la neige sur la chaussée, plusieurs essais peuvent être nécessaires pour réussir la calibration.

Le Garage GMP applique une formule de forfait et charge entre 150 et 250 dollars par calibration selon la complexité.

Xavier Huberdeau propriétaire de M Mécanique 360 à Saint-Vincent de Paul a profité du fait que son atelier soit le siège du centre de formation de l’Académie Vast-Auto pour bénéficier d’un accès aux équipements de calibration.

« Nous les aurions achetés quand même, s’empresse-t-il de préciser. Deux de nos techniciens ont été formés pour trouver les problèmes et ensuite procéder aux calibrations nécessaires. »

Gérer l’hiver

Ici aussi, l’hiver apporte son lot de problèmes avec les capteurs exposés aux affres du climat. L’atelier voit aussi apparaître des processus de réparation, surtout sur les voitures haut de gamme pour le moment, où des calibrations s’imposent quand des pièces de suspension ou de direction doivent être remplacées.

« Dès que nous touchons à une voiture nous voulons nous assurer que les systèmes de déviation de voie, le détecteur d’angles morts ou encore le freinage d’urgence automatique vont faire leur travail au besoin, témoigne M. Huberdeau. Un nombre croissant de véhicules en sont dotés et il ne faut pas attendre qu’un signal d’anomalie s’affiche dans le tableau de bord pour s’en occuper. »

Ici aussi la facturation est offerte à forfait selon une échelle liée à la complexité.

Combiner les services

La combinaison des services d’entretien et de réparation automobiles permet d’utiliser plus fréquemment ces équipements dispendieux et en amortir l’investissement.

C’est ce que réalise Martin Gilbert, propriétaire et technicien à l’atelier Mécanique Auto DR sous la bannière NAPA AUTOPRO. « Nous avons une bannière de vitres d’auto qui nous demande de remplacer les parebrises dans les processus prescrits, incluant la calibration des caméras qui se cachent derrière, explique M. Gilbert. Qui plus est, nous offrons aussi le service d’alignement et de calibration à trois carrossiers de la région. Et en mécanique générale, les clients veulent que leurs gadgets fonctionnent, incluant ceux liés à la sécurité. »

Ce que voit souvent ce technicien sont des problèmes de corrosion qui obligent le remplacement puis la programmation ou la calibration de capteurs ou de caméras de recul.

« Les logiciels de réparation comme Mitchell ou ALLDATA vont nous permettre de diagnostiquer les problèmes sur les systèmes ADAS et nous indiquer la marche à suivre pour les régler », résume M. Gilbert. Comme l’indiquent ses confrères, les calibrations statiques demandent de l’espace et des conditions particulières alors que les dynamiques sont plus ardues à compléter durant nos hivers.

Le garagiste considère qu’il serait encore difficile pour un atelier de mécanique qui n’offre pas d’autres services nécessitant des calibrations de rentabiliser son investissement aujourd’hui.