L’avancement des technologies automobiles demande une mise à jour constante des connaissances dans nos ateliers.

Comme le mentionne Daniel Richard, garagiste et formateur pour NAPA Autotech, que nous avons consulté à ce sujet, la compréhension des systèmes électriques et électroniques automobiles est essentielle aujourd’hui. « Nous sommes à une époque où les voitures changent constamment et demandent des connaissances techniques approfondies alors que d’un autre côté, certains ateliers ne sont pas encore branchés sur internet. Il y a constamment une mise à jour des connaissances à faire, pour ne pas dire un rattrapage. Quand je pense par exemple à l’arrivée des véhicules électriques dans nos ateliers, il est clair que nous devons nous positionner. Selon moi, ceux qui n’investissent pas dans la formation ne passeront pas au travers. »

Comme le mentionne M. Richard, le défi technologique est encore plus grand pour les ateliers indépendants qui touchent à toutes les marques et modèles de voitures. « La capacité d’entrer dans les systèmes des véhicules, de les comprendre et de pouvoir identifier les problèmes sont la base du travail de nos techniciens aujourd’hui, mentionne-t-il. Nos ateliers, équipés et formés, peuvent aller chercher toute la même information que celle qu’accèdent les ateliers des concessionnaires. Le grand avantage qui en découle c’est que de comprendre les systèmes et être en mesure de faire un bon diagnostic nous permet de trouver les solutions précises au lieu de remplacer des pièces inutilement ou à perdre du temps en travaillant à l’aveugle. » Pour lui, le remplacement d’une pièce est la dernière étape une fois que le diagnostic et les tests recommandés par la procédure ont été réalisés.

Électricité et électronique

Pour M. Richard, un atelier qui veut se mettre à niveau doit d’abord s’assurer de la solidité des bases en systèmes électriques avant de progresser en électronique. Il illustre cette progression en mentionnant que le technicien devrait être en mesure de bien utiliser un multimètre avant de brancher son ordinateur dans port OBD2 du véhicule de son client.

Par la suite, tout un catalogue de formations de plus en plus pointues est disponible chez Autotech tout comme auprès des autres réseaux d’ateliers indépendants. M. Richard et son collègue formateur Herman Chabot animent des formations virtuelles, mais se déplacent aussi dans toutes les régions du Québec.

Freins et suspension

Formateur depuis 2003 Wilson Almeida directeur de la formation à l’Académie Vast-Auto est bien placé pour mesurer l’importance de la formation technique. Lui aussi constate que les ateliers sont loin d’être tous au même niveau d’expertise en matière de diagnostic électronique. « La technologie va tellement vite que certains ateliers qui ne suivent pas vont en être réduits à ne faire que des freins et de la suspension, et encore … », prédit-il.

« Ce que je trouve déplorable, c’est que les ateliers qui auraient besoin de formation n’ont pas le temps ou encore, ont peur de perdre leurs techniciens s’ils sont trop qualifiés. D’un autre côté, c’est très valorisant pour un formateur de voir comment certains ateliers évoluent au fil des années et sont en mesure de réparer tous les véhicules qui leur sont confiés. »

Almeida constate que la popularité des programmes de formation va par vagues successives. « Depuis le lancement du programme Compétences VÉ, l’arrivée des véhicules électriques sur notre marché ou encore, auparavant, l’introduction des moteurs à injection, les freins ABS ou encore les systèmes ADAS, le taux d’inscription à nos formations bondit. »

Le formateur souligne qu’en matière de diagnostic électronique et de réparations générales, les ateliers du marché secondaire automobile doivent devenir une meilleure alternative. « Chez les concessionnaires, la formation sur les nouvelles technologies est obligatoire. Dans notre réseau, nous recommandons un minimum de 30 heures de formation technique annuellement. Évidemment, des cours de base en diagnostic électronique sont offerts, mais aussi plusieurs formations plus ciblées pour s’approprier les nouveaux systèmes au fur et à mesure qu’ils apparaissent sur le marché. »

Analyse OEM

L’analyse des données électroniques lors du diagnostic représente un beau défi pour les ateliers du marché secondaire et parfois, les techniciens sont confrontés à des véhicules problématiques. Les accès ne sont pas toujours simples et parfois, les outils d’analyse (scanners) du marché secondaire ne livrent pas tous les codes d’anomalie sur les systèmes. « Plusieurs ateliers sont très efficaces en matière de diagnostic électronique, mais il arrive que pour certains constructeurs ou modèles ils ont de la difficulté à recueillir ce dont ils ont besoin, constate Jean-Luc Sauriol de la firme AsTech. Avec notre service, ils peuvent accéder directement aux plateformes des constructeurs (OEM) et se brancher, grâce à l’appareil de communication que nous leur offrons, au scanner d’origine. Nous pouvons même leur soumettre un rapport avec les codes d’anomalie et les processus de diagnostic et de réparation des constructeurs. Au besoin, le technicien peut même entrer en contact avec un de nos 400 techniciens spécialisés dans chaque marque pour un support personnalisé. »

Ce service à la carte est très populaire dans le secteur de la carrosserie, mais se développe depuis quelques années du côté de la mécanique. « Accompagner les techniciens en mécanique dans cette étape importante de la réparation est aussi très formateur pour eux, souligne M. Sauriol. Plus les techniciens branchent leur ordinateur dans les systèmes électroniques des véhicules, et plus à l’aise ils deviennent. Et s’ils ont des problèmes ou des questions, nous pouvons leur donner un coup de pouce. »