Un des sujets les plus populaires lors des ateliers techniques du dernier SEMA360 aura été sans contredit le balayage électronique avant et après les réparations.
Lors de deux conférences virtuelles, des spécialistes de la firme américaine AirPro Diagnostics, dont la raison commerciale est d’offrir aux ateliers du marché secondaire les services de diagnostic, de calibration et de programmation de modules, ont présenté les grands enjeux de ces étapes maintenant névralgiques dans la réparation des voitures modernes.
L’analyse des données d’un véhicule par le balayage électronique de ses systèmes, qu’on appelle couramment les pré-scans, devrait être la toute première opération à faire sur une voiture qui entre à l’atelier. « Le travail d’un carrossier est de comprendre, documenter et communiquer tous les détails touchant la réparation à faire, soulignent Eric Newell et Aaron Clark de AirPro Diagnostics. Et le pré-scan est la première étape incontournable, qu’on soit payé ou non pour le faire. Il en va de la sécurité des gens. »
Les deux experts rejettent du revers de la main l’idée que les voitures plus anciennes, construites avant 2012, n’ont pas besoin d’être scannées. Selon eux, tous les véhicules sans exception devraient l’être.
Construire un processus de réparation
Le pré-scan va afficher tous les codes d’anomalie, ce qui va permettre de construire le processus de réparation et établir le bon estimé. Cette étape peut aussi faciliter la décision en ce qui concerne une perte totale.
Mais, évidemment, les experts comprennent très bien que les carrossiers veulent être payées pour cette opération qui demande temps, outils, et des techniciens bien formés. « La meilleure façon de se faire payer c’est de documenter, lance M. Clark. Non seulement cela protège l’atelier en démontrant qu’il a fait son travail selon les règles de l’art, mais cela va appuyer ses demandes pour les frais d’analyses, mais aussi du remplacement de capteurs et de modules et de la calibration rendus nécessaires après la collision. » Il résume l’importance de le faire en disant qu’il faut monter un dossier avant et après la réparation comme si on se préparait à aller en cours. Ce qui arrive d’ailleurs à l’occasion aux États-Unis, témoignait M. Clark. « En cours, l’ignorance n’est pas une excuse. »
Avoir l’expertise
Josh McFarlin et Chuck Olsen, également de la firme américaine AirPro Diagnostic constataient de leur côté que ce n’est pas évident pour un atelier indépendant d’être en mesure de scanner toutes les voitures de toutes les marques. « Je crois qu’il est essentiel de se trouver un partenaire technologique en période de transition, a expliqué M. Olson. Idéalement, tout atelier de carrosserie doit considérer l’ajout, dans son équipe, d’un spécialiste qui consacrera tout son temps à développer ses connaissances pour faire l’analyse des données, identifier les codes d’anomalie et les traduire en travaux à effectuer sur le véhicule. Cette personne serait responsable d’établir un rapport clair de la condition du véhicule avant la réparation et de fournir au client le document qui démontre que tous les systèmes ont été remis en ordre avant de lui remettre son véhicule. »
Des codes très fréquents
Selon M. McFarlin qui compte une quarantaine d’années d’expérience dans les carrosseries, constate que dans 90 % des véhicules qui passent en atelier après une collision, avec ou sans déploiement des coussins gonflables, affichent des codes d’anomalie. Cela va du contrôle des phares avant aux capteurs de déviation de voies en passant par le radar caché derrière le couvre parechoc et le système d’ouverture automatique du hayon arrière. « Autant de problèmes qui n’auraient pas été évidents à trouver sans une analyse des données. »
Il ajoute que plusieurs systèmes électroniques sont maintenant interreliés et qu’une collision avant peut entraîner un effet cascade et déclencher des anomalies ailleurs sur la voiture. Le simple fait de débrancher un capteur, un module ou une caméra dans le processus de démontage risque de demander une réinitialisation de ces appareils.
« Il faut retenir une chose importante, insiste Chuck Olsen, ce n’est pas parce que le tableau de bord n’allume pas d’icône d’anomalie qu’il ne s’en cache pas dans le véhicule. C’est la responsabilité du carrossier d’investiguer pour s’assurer de remettre à son client une voiture dont tous les systèmes de sécurité et d’aide à la conduite soient fonctionnels comme avant la collision. »