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Une industrie résiliente avec Patrick St-Pierre

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Patrick St-Pierre, président de la division du Québec de l’AIA Canada, a participé à une entrevue vidéo pour expliquer les grands enjeux du marché secondaire automobile. CRÉDIT Autosphere.ca

Patrick St-Pierre, président de la division du Québec de l’AIA Canada, fait le point sur les enjeux auxquels le marché secondaire est confronté.

Lors d’une entrevue vidéo le 26 mars, M. St-Pierre a tout d’abord abordé l’épineuse question de l’accès aux informations des véhicules, ces données essentielles pour les techniciens afin qu’ils puissent faire leur travail de diagnostic et réparation des véhicules, incluant la programmation des nombreux modules en faisant partie intégrante.

« L’information c’est le nerf de la guerre, indique M. St-Pierre. Les constructeurs automobiles ont tendance à vouloir garder pour eux les données nécessaires pour réparer les véhicules. La méthode classique de retirer les codes avec l’analyseur en atelier devient difficile. »

Des informations de valeur

Mais selon M. St-Pierre, la gestion de ces informations va beaucoup plus loin. Les faits et gestes de l’automobiliste sont épiés. Toutes ces informations pourraient être monétisées par les constructeurs qui pourraient les revendre à de tierces parties.

Comme dans l’exemple mentionné par notre intervenant, sachant où vous allez chercher votre café le matin, le système de communication du véhicule pourrait ainsi vous glisser des offres personnalisées.

Le même jour que notre entretien avec Patrick St-Pierre, l’AIA Canada exhortait d’ailleurs tous les partis de la Chambre des communes à travailler ensemble pour que le projet de loi C-11 soit adopté en deuxième lecture et transmis au comité au cours de la présente session parlementaire.

La Charte numérique décrite dans le projet de loi concrétisera d’importants principes de portabilité des données et de règles du jeu équitables qui devraient garantir le choix des consommateurs en matière de réparation de véhicules.

L’enjeu de la télématique

En 2018, 32 des 44 constructeurs automobiles ont installé des systèmes télématiques dans leur parc de véhicules. D’ici 2030, il est estimé que tous les nouveaux véhicules seront équipés de systèmes télématiques par les constructeurs automobiles.

Les données sur les véhicules sont exhaustives, et pour l’instant, elles appartiennent aux constructeurs automobiles. L’AIA Canada incite le gouvernement fédéral à confirmer que les données des véhicules sont des données personnelles et que les consommateurs auront la liberté de choisir où leur véhicule sera entretenu et réparé dans les années à venir.

D’ailleurs, M. St-Pierre a illustré les difficultés à obtenir l’information utile du véhicule par un cas concret où il était impossible pour un garagiste de programmer une clé de remplacement.

Le client a dû se rendre chez le concessionnaire, avec une copie d’un texte de l’AIA Canada stipulant ses droits, remise par le garagiste, pour réclamer l’accès à ces informations lui appartenant. Le concessionnaire les lui a finalement remis.

Comme conclut M. St-Pierre à ce sujet, le contrôle des informations par le constructeur réduit l’offre, pénalise les ateliers indépendants et se traduira par une facture d’entretien plus élevée pour le consommateur.

L’AIA Canada a mis en branle une pétition, qui a recueilli à ce jour 21 000 signatures, afin de sensibiliser le gouvernement à cet enjeu. On peut d’ailleurs y accéder à cette adresse : https://vehicledataaccess.aiacanada.com/?lang=fr

La relève

Une des raisons de l’implication de M. St-Pierre dans l’AIA a toujours été d’aider les ateliers indépendants à avoir accès à de la relève. « Les étudiants des écoles professionnelles, courtisés par les concessionnaires, ne nous connaissaient pas, résume-t-il.

Nous avons organisé des Foires aux stages, directement dans les centres de formation professionnelle pour leur parler des défis, des opportunités, mais aussi des contraintes de notre secteur de l’industrie automobile. Les gestionnaires d’atelier étaient présents et pouvaient rencontrer, sur place, des candidats potentiels. Notre objectif est de tisser des liens entre les ateliers de mécanique et les étudiants du secteur professionnel. »

À cause de la pandémie, l’exercice de rapprochement est maintenant fait sur une plateforme virtuelle. Il invite aussi les gestionnaires d’ateliers, surtout en région, à se faire des ambassadeurs auprès de leurs centres de formation professionnelle.

Cela est d’autant plus important que le personnel et les gestionnaires vieillissent dans notre secteur et qu’il y a moins de jeunes techniciens pour pourvoir les postes laissés vacants par les départs à la retraite.

De bonnes années

La pandémie a eu un impact direct sur le marché de l’automobile. Comme le détaille M. St-Pierre, les ventes de voitures neuves ont chuté de 23 % au Canada en 2020. Par contre, le prix moyen des véhicules neufs offerts par les constructeurs a augmenté.

« Les constructeurs offrent des véhicules de plus en plus chers et de plus en plus complexes et on délaisse les petits véhicules comme les Yaris, les Fit et les Micra. Ce qui a comme résultat que le consommateur, avec un salaire moyen, va avoir de la difficulté à acheter un véhicule neuf. L’effet pervers est la rareté des véhicules d’occasion et l’augmentation de leur prix. »

Va pour le côté négatif, car pour l’aspect positif, le président de la division québécoise de l’AIA constate que quand les ventes de véhicules neufs sont en baisse le marché secondaire se porte mieux.

« Les gens ont tendance à réparer et entretenir leurs voitures. De plus, nous avons un parc automobile qui prend de l’âge, mais pas trop. Habituellement le marché secondaire enregistre d’excellents résultats cinq à six ans après des ventes records de voitures neuves. Les gens tendent à conserver leurs véhicules plus longtemps et à opter pour une formule d’achat ou lieu de la location. »

Selon lui le marché secondaire se porte bien, soulignant que le secteur enregistre une progression, depuis les dix dernières années, de 19,5 % des volumes d’affaires, un résultat supérieur à ce que l’on voit ailleurs dans l’économie. « On est dans une mer agitée, mais dans un environnement favorable », illustre-t-il.

Un secteur en évolution

Questionné au sujet de la réduction des kilomètres moyens parcourus, M. St-Pierre signale que le consommateur peut penser que la voiture ne s’use pas. Par contre, on enregistre un volume croissant de remplacement de batteries ou de pièces de frein.

Selon lui, conserver une voiture plus longtemps tout en veillant à son bon entretien est une solution économique, mais aussi environnementale. De plus, on fait travailler les gens d’ici, ce qui est bénéfique pour notre économie.

Mais des défis se présentent constamment à ce secteur, notamment en matière de formation avec l’introduction de véhicules de plus en plus autonomes et dotés de systèmes ADAS qu’il faut savoir entretenir et réparer. Même chose pour les véhicules hybrides et électriques. Selon lui le secteur s’est toujours montré à la hauteur.

La pandémie a permis aussi aux entreprises du secteur secondaire de montrer leur importance.

Travaillant en ce sens, la division du Québec de l’AIA vient d’engager un lobbyiste pour la soutenir dans ses démarches notamment auprès du gouvernement du Québec.

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