L’AIA Canada vient de publier un rapport qui trace un portrait des habitudes des propriétaires de véhicules de 25 à 34 ans.
Intitulé Comprendre la génération Y, ce rapport, préparé par le Groupe conseil Quorus, est basé sur un sondage de 330 Canadiens de cette tranche d’âge réalisé en mai 2019. L’AIA Canada tire de ces résultats des pistes de réflexion qu’elle dirige vers les gestionnaires d’ateliers mécaniques du marché secondaire.
Selon le sondage, 49 % des répondants se sentent impuissants lorsqu’ils arrivent à l’atelier pour un entretien ou une réparation. La moitié des répondants disent être tout à fait à jour dans l’entretien de leur voiture que les autres se considèrent attentifs, mais parfois négligents.
Seulement 5 % admettent accorder peu d’importance à l’entretien et aux réparations nécessaires au bon fonctionnement de leur voiture. Globalement,63 % des automobilistes de la génération Y déclarent être bien informés en matière d’entretien automobile.
Comment les rejoindre
Le sondage indique que 88 % des milléniaux vont saisir que quelque chose cloche dans le tableau de bord indique une anomalie par un voyant lumineux.
Mais en ce qui a trait aux entretiens réguliers, la vaste majorité (85 %) va trouver utile le rappel par courriel, suivi de l’autocollant appliqué à l’intérieur du parebrise (83 %) et le rappel par texto (82 %).
Les applications qui envoient des rappels liés à des conseils utiles sont aussi appréciées par cette génération.
Les rappels par courrier se classent au milieu du peloton. Les rappels téléphoniques sont moins appréciés par cette clientèle branchée. Les brochures et cartes de rappels génériques reçus par la poste ne plaisent qu’à 59 % des répondants.
Leurs préférences
La jeune génération d’automobilistes canadiens semble avoir quelques bases en mécanique puisque 20 % d’entre eux affirment faire leurs entretiens eux-mêmes et ne jamais aller en atelier.
Un total de 44 % vont réaliser une partie des travaux, mais vont aussi s’adresser à un professionnel.
Pour ceux qui confient l’entretien et la réparation sur une base régulière ou occasionnelle à des ateliers, ils vont à 21 % s’adresser au concessionnaire, à 17 % à un atelier indépendant et dans 62 % des cas vont utiliser les deux sources de services.
L’AIA Canada a voulu savoir aussi qu’elle est la perception des milléniaux des services offerts par les concessionnaires comparativement aux ateliers du marché secondaire.
Ils ont répondu à 30 % que les concessionnaires étaient meilleurs, à 28 % que les ateliers secondaires offraient le meilleur service alors que 42% estiment que les deux fournisseurs de services sont compétents.
Ce qui démarque les ateliers indépendants, selon les répondants, c’est le rapport qualité-prix et le niveau de confiance qu’ils leur inspirent.
À l’autre bout du spectre, les concessionnaires sont appréciés par leurs rappels proactifs, la propreté des ateliers et la qualité des pièces.
Si un millénial choisit de confier sa voiture à un atelier indépendant il le fera en se basant à 76 % des fois sur des recommandations et des références. Le prix et un autre critère important (70 %) tout comme les évaluations et les critiques dans les médias sociaux.
Une bannière reconnue, un atelier approuvé par un programme comme celui du CAA, la proximité de l’atelier, la possibilité d’avoir une voiture de courtoisie ou un service de navette ou encore les promotions vont être des facteurs validant le choix.
Moins importantes sont la propreté des lieux, la possibilité de prendre rendez-vous en ligne, l’utilisation de pièces de marques reconnues ou encore la qualité de la salle d’attente avec café et wifi.
Bâtir la confiance
Le sondage est très intéressant quand on regarde les facteurs qui vont donner confiance aux jeunes automobilistes lorsqu’ils se présentent dans un atelier.
Ainsi, 77 % auraient plus confiance si on y prenait plus de temps pour leur expliquer l’impact d’un bon entretien de leur voiture. Ils auraient plus confiance dans 76 % des cas si les entretiens à court, moyen et long terme étaient mieux planifiés.
Ils apprécieraient aussi, dans 74 % des cas, si c’était toujours le même technicien qui travaillait sur leur véhicule.
Finalement, leur confiance serait affermie dans 70 % des cas si des courriels comportant des vidéos et des liens leur expliquant l’importance de faire ces entretiens et réparations.
Soulignons également que selon ce sondage 30 % des répondants ont acheté en ligne des pièces ou du liquide pour leur voiture l’an dernier, ce qui est 10% de plus que la moyenne des automobilistes.
Et la vaste majorité a l’intention de le refaire cette année surtout pour les lubrifiants, les essuie-glaces, les pneus et le liquide lave-glace.
Les données du véhicule
Cette génération branchée dit vouloir savoir qui contrôle les données de leurs véhicules dans une proportion de 64 % et aimerait mieux les connaître.
S’ils en avaient la possibilité, ils seraient 86 % à vouloir les partager avec un technicien pour le tenir informé des réparations et de l’entretien nécessaires.
Qui plus est, ces consommateurs aimeraient pouvoir ainsi choisir parmi une liste de détaillants locaux un atelier qui pourrait lui envoyer un texto ou un courriel pour l’informer des pièces nécessaires pour réaliser les travaux.
Selon eux les constructeurs automobiles devraient en faire plus pour rendre ces données plus accessibles et que le gouvernement devrait aussi s’impliquer pour sensibiliser les Canadiens sur les données produites par leurs voitures.
Des conclusions
Il appert à la lumière de cette analyse que les propriétaires de véhicules de la génération Y sont plus susceptibles de considérer l’entretien comme n’étant pas une priorité.
Ils semblent aussi plus bricoleurs que la moyenne et qu’ils achètent davantage de produits liés à leur voiture en ligne.
Mais, en général, ils vont opter plus pour un atelier indépendant qu’un concessionnaire pour les entretiens que la moyenne des consommateurs canadiens. En effet, quatre répondants sur cinq iront dans ces ateliers à l’occasion ou régulièrement.
Des solutions
L’AIA Canada complète cette étude en proposant aux garagistes d’ajuster leur offre de services pour charmer cette clientèle. La première recommandation est de prendre le temps de comprendre cette clientèle et de miser sur l’information.
Il y a un grand écart entre leur compréhension des choses et la réalité qu’est le bon entretien de leur voiture. Le garagiste marquerait des points en prenant le temps d’expliquer l’importance de l’entretien préventif et de construire avec le client un programme à court, moyen et long terme.
Cette stratégie permet de voir venir les dépenses d’entretien, quelque chose que les automobilistes ne font pas.
L’AIA Canada suggère aussi aux ateliers de s’approprier les nouveaux outils de communications qui plaisent aux milléniaux. « Des notifications proactives et une aide personnalisée de la part des conseillers techniques peuvent contribuer à fidéliser vos clients actuels, » explique le rapport.
Force est de constater la puissance des réseaux sociaux pour cette génération lorsque le moment est venu de trouver un atelier pour s’occuper de leur véhicule.
L’AIA recommande que les ateliers suivent de près leurs évaluations en ligne et répondent aux commentaires rapidement. L’organiste suggère aussi de consulter les membres de leur équipe de cette génération pour mettre en place la stratégie la plus apte à attirer cette clientèle.
Finalement, constatant que les membres de la génération Y sont plus sensibles aux questions environnementales il peut être utile de leur expliquer comment un bon entretien du véhicule peut être bénéfique pour l’environnement.
Le rapport complet Comprendre la génération Y est accessible par le site aiacanada.com/fr/ .