Alors que l’organisme Auto Prévention publiait récemment son rapport d’activités pour 2019 il ne fait aucun doute qu’il s’est positionné pour s’ajuster à la nouvelle réalité.
Cette organisation qui a pour mission d’accompagner les entreprises du secteur des services automobiles dans la prévention des accidents et des maladies professionnelles a effectué un remarquable virage au cours des derniers mois.
L’équipe de conseillers est restée très active, répondant aux questions des gestionnaires d’atelier et les guidant, au besoin, vers les autoformations disponibles sur le site internet.
Parlant du site internet d’Auto Prévention (https://www.autoprevention.org/), au moment d’écrire ces lignes une nouvelle version était en préparation pour une mise en ligne au début de la semaine du 8 juin. Cette version revue et dynamisée veut faciliter l’interaction avec les utilisateurs.
« Évidemment, ces changements découlent de notre volonté de nous adapter aux nouvelles approches de communication, explique Sylvie Mallette, directrice-générale d’Auto Prévention mais aussi de proposer des solutions en cette période de distanciation sociale. »
Une grande flexibilité
Son équipe a été d’ailleurs très active durant la crise en mettant en ligne plusieurs webinaires de formation, des fiches COVID-19 et en diffusant à la communauté de l’automobile de l’information pertinente.
Signe des temps, Auto Prévention a aussi mis en branle tout récemment une campagne plus agressive de visibilité et de partage d’information sur les médias sociaux. « Je comprends que les gens sont préoccupés par le virus, mais ils ne doivent pas oublier les bonnes pratiques en matière de sécurité sur les lieux de travail », rappelle Mme Mallette.
Par exemple, Auto Prévention a diffusé, sur son site, une publication qui déconseiller de laisser le client garer lui-même sa voiture dans la baie de service ou encore de la positionner sur le pont élévateur.
Les clients, peu importent les circonstances, ne devraient pas accéder aux baies de service. L’organisme recommande plutôt la décontamination du véhicule et sa prise en charge par un technicien.
Une année 2019 très positive
Dans son rapport d’activités pour l’année 2019, Auto Prévention détaille avoir livré 944 sessions en entreprise en plus d’avoir organisé 27 rencontres régionales. On parle ici de 6214 personnes formées aux différents modules proposés par l’organisme.
Il faut ajouter à ce nombre 2796 sessions de formation complétées à l’une ou l’autre des autoformations offertes.
Toutes catégories confondues, les programmes les plus populaires sont les Systèmes d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT), la conduite sécuritaire des chariots élévateurs, le transport de marchandises dangereuses, le levage sécuritaire des véhicules, le service de pneus ergonomique, l’utilisation sécuritaire des ponts roulants et l’ergonomie pour prévenir les troubles musculosquelettiques.
Préparer la reprise
« C’est une période où l’accès aux ateliers est problématique, reprend Mme Mallette. C’est bien normal. Nous savons aussi que la pandémie a été toute une épreuve pour l’ensemble du secteur automobile.
Les gestionnaires d’entreprises dans ce domaine ont certainement d’autres préoccupations plus pressantes que de parler prévention. Toutefois, nous nous préparons à la reprise, d’autant que certaines de nos formations sont obligatoires pour mener des opérations en entreprise. »
Pour le volet de la formation académique, Auto Prévention a profité de la crise du COVID-19 pour rafraîchir ses cours et bonifier son offre virtuelle. Mais certaines formations doivent être complétées par une formation pratique. C’est le cas, par exemple, pour la formation sur les chariots élévateurs.
« Au début du mois de juillet, nous devrions être en mesure d’offrir la formation pratique pour la conduite de chariots élévateurs, explique la directrice-générale. Nous avons soumis un protocole strict qui nous permettrait d’offrir ce volet à l’extérieur, dans le respect des normes sanitaires. »
C’est donc graduellement et en respectant les consignes que les activités publiques d’Auto Prévention vont reprendre au fil des prochains mois.
Mais comme le mentionne Mme Mallette, puisqu’une partie importante de la promotion des services de son organisme se fait lors de rassemblements et de colloques, des efforts exceptionnels de visibilité devront maintenant se tourner vers les médias sociaux, du moins, pour un avenir rapproché.
Une leçon de prévention
Pour Guy Letellier, co-président d’Auto Prévention, cette pandémie a eu un effet foudroyant sur la sensibilisation à la prévention dans tous les ateliers du Québec.
« Il y avait toujours de l’intérêt pour la prévention avant la crise. Les gestionnaires voulaient offrir à leurs employés un environnement de travail sécuritaire. Cette crise a véritablement mis les questions de prévention au sommet des préoccupations et elle aura comme effet de solidifier les bonnes pratiques. »
Comme le souligne le co-président le confinement n’a pas empêché les préventionnistes d’Auto Prévention de garder le contact avec les ateliers. Selon lui, selon les régions, les visites en ateliers pourraient bien reprendre avant la fin de l’été.
Évidemment, advenant une reprise de ce type d’interactions, elle se ferait dans le respect des consignes sanitaires. Auto Prévention doit donner l’exemple des bonnes pratiques.
Selon M. Letellier, la reprise des visites en atelier pourrait se faire graduellement, selon les régions. Ayant repris la route depuis quelques semaines pour ses activités chez Point S, le co-président a été en mesure de constater que plus on s’éloigne de Montréal et plus les activités commerciales dans le domaine automobile ont repris une certaine normalité.
Mais les gens désinfectent les voitures, portent des gants, enlèvent des chaises dans les salles d’attente, bref, ils conservent de belles pratiques de prévention.
— Guy Letellier, Co-président d’Auto Prévention
« Il n’en demeure pas moins que nous avons du travail devant nous, notamment dans les plus petits ateliers de quatre ou cinq employés où les protocoles peuvent être moins structurés » , a ajouté M. Letellier.
Une première réunion, en personne, du Conseil d’administration de l’organisme paritaire devrait se dérouler à Boucherville, à la fin du mois d’août.
Une grande salle sera louée dans un hôtel où l’espace sera suffisant pour permettre une rencontre d’une vingtaine de personnes. « C’est bien pratique les rencontres virtuelles, mais à un certain moment, on veut se voir en personne », tranche M. Letellier.