Alors que 2020 se termine et qu’une nouvelle année commence, des développements positifs se profilent à l’horizon.
L’année dernière, en lisant (et en écrivant) des mises à jour sur l’industrie automobile, je me suis souvenu du surnom que le public canadien a donné à Lorne Greene, le diffuseur et acteur canadien. On l’appelait la « voix du malheur », pour sa voix en plein essor et ses émissions de radio nationales pas toujours aussi ensoleillées, pendant la Seconde Guerre mondiale. Les analystes des médias et de l’industrie, dont je fais partie, peuvent souvent se focaliser sur les mauvaises nouvelles et devenir cette voix du malheur. Peut-être devrions-nous, en 2021, passer plus de temps à chercher ce côté positif souvent insaisissable ?
Pour ma dernière chronique de l’année, c’est une tendance négative que j’aimerais renverser. Pour citer un célèbre groupe de philosophes anglais (Monty Python, bien sûr), j’aimerais : « …. look on the bright side of life. ».
Une étonnante résilience
L’aspect le plus positif de l’histoire de 2020, à mon avis, est l’incroyable résilience de l’industrie automobile, face à l’adversité extrême. D’innombrables nuits blanches ont été consacrées à la reconfiguration et à la réinvention par les détaillants, les fabricants, les fournisseurs, les prêteurs, les ventes aux enchères et pratiquement tous les acteurs de l’écosystème automobile.
Les ventes, bien qu’il semble qu’en fin de compte elles soient en baisse d’environ 20 % pour l’année, ne sont pas aussi faibles que certains l’avaient envisagé. Chez Canadian Black book, nous avions deux scénarios de prévisions de ventes que nous avons élaborés en avril, ce qui semble très lointain. Le premier, qui impliquait une durée prolongée de verrouillage, prévoyait une baisse des ventes de voitures neuves pouvant atteindre 40 %. Notre scénario que nous avons qualifié de « le plus probable » prévoyait une baisse des ventes de 25 %. Il est étonnant que l’industrie rebondisse et que les ventes ne baissent « que » de 20 %, surtout si l’on considère que les deux dernières semaines de mars ont été marquées par une baisse de 80 %. Les jours les plus sombres sont en effet dans le rétroviseur.
Les ventes de voitures d’occasion sont encore plus impressionnantes. Selon les données de Statistique Canada, les ventes des concessionnaires de voitures d’occasion ont chuté de 67 % de février à avril, mais ont ensuite augmenté de 200 % d’avril à juillet. Elles se situent actuellement à un niveau plus élevé (en dollars) qu’avant le début de la crise pandémique.
Les réactions en général, au sein de l’industrie, suggèrent que bien que le volume des ventes soit incontestablement en baisse, les bénéfices des concessionnaires, et d’ailleurs ceux des équipementiers, sur une base unitaire, semblent être en hausse. Un client de la CBB nous a confié que ses distributeurs sont plus rentables aujourd’hui qu’ils ne l’ont été au cours des quatre dernières années. Si l’on considère que cela inclut l’année record des ventes de 2017, c’est une nouvelle impressionnante et encourageante. Les mesures montrent que les clients dépensent en moyenne plus pour leurs voitures, car nous constatons que les prix des transactions ont augmenté par rapport à la même période de l’année la plus récente, selon les données de novembre de J.D. Power. Les équipementiers dépensent moins en primes, probablement en raison d’une offre limitée. Il semblerait que l’industrie compense en vendant des volumes plus faibles, mais pour plus de dollars.
La valeur des ventes en gros de véhicules d’occasion a chuté de 7 %, mais a rebondi de 10 % pour atteindre des niveaux records. C’est une excellente nouvelle pour les consommateurs et les détaillants, car cela crée plus d’équité en matière de commerce dans le temps. Pour les acteurs du marché de la revente, les recettes seront plus élevées et les pertes éventuelles du côté de la valeur résiduelle seront moins importantes aujourd’hui qu’elles ne l’auraient été au début de l’année.
Nouvelle fabrication
Au milieu de toute la fumée et du feu de 2020, Unifor a réussi un remarquable cycle de négociations contractuelles avec Ford, FCA et GM. Le résultat a été un investissement important au Canada par les équipementiers et les différents niveaux de gouvernement, afin de préparer le terrain pour la production de véhicules électriques, ici chez Ford et FCA. À la grande surprise de beaucoup, GM a annoncé que l’usine d’Oshawa allait redémarrer et recommencer à produire des camions au Canada, dès que possible. Les nouvelles ont été étonnamment bonnes et promettent un succès futur pour l’économie automobile ici au Canada.
L’économie du pays dans son ensemble s’améliore et devrait continuer à le faire. Le chômage n’a cessé de diminuer, chaque mois depuis le mois de mai. Le taux de chômage a atteint un niveau record de 13,7 %, qui est ensuite tombé à 8,5 % en octobre, et il s’améliore lentement de mois en mois.
La confiance des consommateurs n’est pas revenue à ce qu’elle était autrefois, mais après un rebondissement spectaculaire d’avril à août, elle est restée presque constante depuis début septembre. Au cours de la première semaine de décembre, les perspectives des consommateurs ont atteint leur plus haut niveau depuis le mois de mars. C’est une bonne nouvelle en termes de perspectives de vente et de demande pour l’année prochaine, tant pour les voitures neuves que pour les voitures d’occasion.
Nous ne pouvons pas ignorer l’embarras de la richesse des produits nouveaux et passionnants à venir. Si vous n’avez pas suivi l’évolution de la situation, les offres dans un avenir proche comprennent de tout nouveaux produits écologiques, tels que la Polestar 2, la recharge Volvo XC40 et l’ID.4 de Volkswagen, tous des VES purs. Il y a même un Jeep Wrangler rechargeable à venir, appelé le 4xe. Si vous souhaitez un pick-up rapide (0-60 en 4,5 secondes), le nouveau RAM TRX de 702 ch sera disponible en 2021. L’année prochaine verra également la résurrection de certains noms célèbres comme la Ford Bronco et la Jeep Grand Wagoneer. De nombreux nouveaux produits brillants arrivent qui attireront les consommateurs hors de leur canapé et sur les terrains.
Avec l’arrivée des vaccins au Canada, c’est vraiment le début de la fin de la crise pandémique. Bonne année à tous, que vos vœux pour 2021 se réalisent.
Brian Murphy est vice-président de la recherche et de l’analyse du Canadian Black Book. Vous pouvez le contacter à l’adresse suivante : [email protected]