Les pneus d’hiver sont-ils conçus pour conserver leurs propriétés durant plusieurs années ?
Nos hivers se suivent et ne se ressemblent pas. Oublions la belle neige blanche de nos cartes de Noël et désolons-nous de trouver sur la chaussée des plaques de glace sournoises, de la neige fondante ou encore un mélange de tout ça agrémenté d’un assaisonnement de pluie verglaçante.
L’an dernier, Michelin nous avait demandé de mettre à l’essai ses pneus d’hiver X-Ice Snow en version pour véhicule électrique. (https://autosphere.ca/fr/pneus/2024/01/31/michelin-propose-le-x-ice-snow-pour-les-vehicules-electriques/) Le X-Ice Snow est sur le marché depuis quelques années et ses caractéristiques en font un produit populaire auprès des électromobilistes.
Un an et près de 10 000 kilomètres plus tard, ces pneus affrontent un second hiver. Installés un peu trop près de la date limite du 1er décembre, ils étaient toutefois prêts pour l’action lors des premières chutes de neige dignes de mention. Attentif au comportement du véhicule électrique dans ces nouvelles conditions, l’auteur de ces lignes ne peut juger d’une quelconque perte de traction ou de contrôle sur la surface comparativement à l’hiver précédent. De plus, le pneu reste remarquablement silencieux sur pavé sec, même à haute vitesse.
Un festival de conditions changeantes
En fait, durant une semaine, le pendule climatique aidant, le pneu a rencontré alternativement de la neige, de la pluie et une surface glacée, notamment aux intersections. La période d’adaptation du conducteur a été de toute première importance, le couple du moteur d’un véhicule électrique devant être mesuré pour correspondre à la capacité d’adhérence du pneu afin de réduire le patinage des roues.
Une erreur de pilotage, découlant de l’apprentissage de la conduite d’un véhicule électrique en conditions hivernales, a failli envoyer le journaliste valser dans le décor: l’utilisation du freinage régénératif à sa plus haute intensité n’est assurément pas recommandée la nuit, sur une route de montagne sinueuse en partie glacée. Le blocage des roues a effacé la capacité de diriger la voiture, le temps que le chauffeur se ressaisisse, désactive le freinage régénératif et reprenne le contrôle de la situation. Blâmons son inexpérience plutôt que les pneus dans cet épisode de perte de contrôle.
Dans une autre expédition, lors d’une abondante chute de neige, la voiture a été confrontée à une montée longue et abrupte alors que la chaussée, peu fréquentée, était couverte d’une bonne couche de neige. La traction avant du VÉ a travaillé avec détermination, activant constamment l’antipatinage et réduisant considérablement la vitesse de progression pour surmonter finalement l’obstacle.
On ne peut s’attendre à l’impossible d’un pneu d’hiver, qu’il soit neuf ou de retour après six mois d’entreposage. Mais le X-Ice Snow de Michelin a accompli son travail, garantissant que le véhicule se rende à bon port, en autant que le conducteur ajuste sa conduite.
Bref, une fois établies les bonnes mesures lors des accélérations, des freinages et de la négociation des virages, le conducteur a ressenti la même impression de sécurité que lors du premier hiver d’utilisation de ces pneus conçus pour nos hivers aux humeurs changeantes.
Nous avons demandé à Russell Shepherd, directeur des communications techniques chez Michelin, de nous expliquer pourquoi le fabricant de pneus insiste sur la durabilité de son produit.
« Chez Michelin, nous avons toujours eu pour mission de fabriquer des pneus qui offrent des performances optimales, quelle que soit la distance parcourue. Le concept « Performance Made to Last » de Michelin consiste à travailler continuellement pour que nos pneus conservent leurs performances tout au long de leur durée de vie », indique M. Shepherd.
Évaluer la distance de freinage
Les distances de freinage sont reconnues par l’ensemble de l’industrie comme un bon indicateur pour évaluer la sécurité des pneus et des voitures. Cependant, ces distances évoluent avec l’usure de la bande de roulement. Par exemple, sur des routes mouillées ou couvertes de neige, les distances de freinage peuvent augmenter avec l’usure de la bande de roulement. Sa seule profondeur ne suffit pas à indiquer les performances, donc le seul moyen d’évaluer le niveau de sécurité des pneus, tout au long de leur durée de vie, est de mesurer les distances de freinage des pneus usés sur des routes mouillées et enneigées. « Par exemple, le pneu Michelin X-Ice Snow a été testé et approuvé dans les centres d’essais nordiques de Michelin, sous les conditions de conduite hivernale extrêmes les plus rigoureuses », ajoute l’expert.
Avec de nombreuses gammes de pneus, Michelin conçoit et teste ses produits à la fois neufs et usés. « Ces tests nous aident à développer des mélanges innovants et des designs de bande de roulement qui continuent d’offrir des performances même lorsque le pneu s’use. »
Toujours selon M. Shepherd, l’objectif de Michelin est de proposer des produits qui durent plus longtemps, car un pneu qui reste en service plus longtemps optimise les ressources utilisées pour sa fabrication.
Plusieurs électromobilistes sont en effet sensibles à cet aspect de durabilité et de préservation des ressources.