C’est le 16 mai qu’avait lieu la quatrième édition des Rendez-vous de l’industrie du pneu hors d’usage à Drummondville en présence de représentants de tous les volets du secteur du pneu.
Cette rencontre marquait le 30e anniversaire du programme de récupération des pneus hors d’usage au Québec sous l’égide de RECYC-QUÉBEC. Ce programme est bien connu de nos lecteurs puisque plusieurs ateliers et centres de pneus sont du nombre des 13 000 points de services où sont collectés ces pneus.
Ce programme instauré après le dévastateur incendie du site d’entreposage de Saint-Amable en 1990 est maintenant reconnu internationalement pour son efficacité. Son financement repose sur l’imposition de frais environnementaux lors de l’achat de pneus neufs. Des frais qui sont passés à 4,50 $ le pneu l’an dernier.
Récupérer et valoriser
Dans le sillon de ce programme, une multitude d’entreprises a vu le jour au Québec pour valoriser le caoutchouc ou les autres matériaux qui composent le pneu. Une entreprise comme Techno Pneu, dont nous parlons d’ailleurs dans cet article sélectionne les meilleurs pneus usés pour les remouler et les remettre en marché.
Mais cette valorisation ne gruge qu’une fraction des volumes des 103 000 tonnes de pneus hors d’usage que les automobilistes produisent annuellement au Québec. Qu’ils prennent la forme de tapis qui assureront plus de confort aux animaux de ferme ou que leurs composantes s’intègrent dans de nouveaux matériaux, 99 % des pneus sont ainsi récupérés et valorisés au Québec.
En ce qui concerne les opérations de RECYC-QUÉBEC pour son programme de récupération de pneus, ses représentants à ce rendez-vous ont expliqué les efforts qui sont déployés pour s’assurer que les pneus étaient collectés le plus rapidement et efficacement possible, notamment dans les périodes de pointe, et ce sur l’ensemble du territoire. La collecte devient davantage mécanique, plusieurs transporteurs optant pour des grappins, alors que l’organisme poursuit des projets pilotes dans la grande région de Montréal pour effectuer le ramassage à l’aide de camions électriques.
Parlant de nouveaux projets, un transporteur a été recruté pour effectuer la collecte des pneus de vélo en fin de vie. Lors de sa présentation, Sylvain Bélanger, le transporteur en question, a expliqué comment il avait entrepris la migration vers des véhicules électriques pour effectuer cette mission auprès de 570 points de collecte dans la grande région montréalaise.
Valoriser la fibre du pneu
Et puisque la recherche pour la valorisation des pneus se poursuit constamment, Denis Rodrigue de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval et Mario Barrette, directeur de l’ingénierie globale pour l’entreprise Royal Mat, ont expliqué comment ils collaborent pour trouver une façon efficace et rentable de réutiliser la fibre tirée des pneus usés. L’application intéressante à ce point-ci de la collaboration est un tapis à multicouches, où la fibre forme une couche absorbante entre deux strates de caoutchouc, recyclé évidemment.
Ces présentations dans le cadre du rendez-vous de l’industrie du pneu hors d’usage, outre une occasion de tourner les projets vers un programme qui a fait ses preuves au cours des 30 dernières années, démontrent que des outils sont en constant développement pour valoriser avec ingéniosité un produit de consommation courant dans notre secteur.