Être là pour servir, a juré le roi Charles III. Excellent, mais qui arrive à concrétiser journellement ce principe ?
La vie est si trépidante, qu’on ne se pose que rarement la question qui tue à propos de ce qu’on fait, et du maillon qu’on représente dans l’univers du travail.
À l’atelier d’Alexandre Martin, qui a repris l’entreprise familiale, il n’est point nécessaire d’y réfléchir longuement, chacun sachant qu’il est individuellement indispensable et apprécié comme il se doit.
Sa devise est simple : respecter sa parole par rapport aux engagements qu’il prend à l’égard d’un employé, reconnaître ses compétences, le soutenir dans ses objectifs et agir avec honnêteté.
Et ce ne sont pas de vains mots, puisqu’en février 2023 il a eu la visite surprise de Pierre-Olivier Zappa, venu lui remettre le Trophée du patron de la semaine à l’initiative toute discrète de Vincent Fontaine et de son équipe.
Un couronnement s’il en est, tant pour la qualité exceptionnelle de sa relation avec chacun, que de ce qu’il a bâti depuis son DEP obtenu avec Mention d’honneur en 2000 à l’École professionnelle des métiers de Saint-Jean-sur-Richelieu.
330 heures déterminantes
Même si Alexandre affirme qu’à 16 ans il ignorait encore en quoi il se dirigerait, son parcours a été on ne peut plus clair à partir du jour où ses enseignants ont appris qu’il voulait posséder son propre atelier.
Homme d’action agissant tout de go selon les situations, il a aussitôt ajouté à son curriculum un ASP en Lancement d’entreprise : les 330 heures sans doute les plus déterminantes de sa vie.
C’est là qu’il a planché non pas sur un plan d’affaires fictif, mais sur celui de sa participation active à la gestion de l’atelier de son père, dont il a tracé du coup le cadre d’une rénovation souhaitée.
L’année suivante, on y enlève donc les pompes à essence, installe un système d’alignement et met à niveau l’équipement électronique. Et il achète en 2015 cette entreprise que sa mère avait reprise au décès de son père.
Un an plus tard, il en multiplie la superficie par trois afin d’offrir un tout-en-un ; il ajoutera ainsi aux services de mécanique et de pneus celui de la carrosserie, combinée à un service d’esthétique et d’antirouille.
Il étonne les clients
Ayant en tête que le client n’est pas un sot, Alexandre a toujours eu pour règle d’entretenir les véhicules en fonction de l’usure, et de ne jamais remplacer une pièce inutilement, même si un client s’attend à en avoir une nouvelle.
Batteries – Le cas des batteries est en ce sens un bon exemple, dit-il, puisque sur les véhicules récents il suffit à la suite d’un survoltage de les recharger et d’en réinitialiser le module pour en prolonger la vie ; ce qui surprend la clientèle.
Il y a aussi pour la batterie ce gros PLUS qu’est l’installation permanente de chargeurs intelligents qui maintiennent les batteries de 12 V à pleine charge ; une installation qui inclut une prise fixe de 110 V ; une proposition très appréciée.
Réinitialisation – Et nulle question de réaligner inutilement un véhicule qui a une forte tendance à se déporter. Si la géométrie est correcte, on recentrera le volant et réinitialisera le module de la direction.
Il arrive que certains techniciens oublient cette procédure majeure ou ne la connaissent pas. Or, explique-t-il au client, cette opération est cruciale puisque c’est la position du volant qui sert surtout de guide à l’anti-dérapage.
Service A1 – Autre particularité : Alexandre offre à titre d’accommodement la possibilité de louer à 56 ¢ le kilomètre l’une de ses 6 voitures entretenues comme le font les entreprises de location.
Impeccables, les réservoirs d’essence et de lave-glace sont pleins, et les clients n’ont pas à faire l’appoint de carburant : LA solution pour éviter les frustrantes, coûteuses et dangereuses pannes sèches.
À l’heure des SAC et des VÉ
Soucieux de s’harmoniser au rythme de l’évolution technologique, et constamment à l’affût des nouveautés qui d’ailleurs intéressent tout autant ses techniciens, Alexandre Martin n’est pas en reste.
Il est parmi les premiers garagistes à posséder et maîtriser l’équipement de recalibration des systèmes d’assistance à la conduite, les SAC, dont les capteurs sont en divers points.
De fait, cette acquisition lui est indispensable, puisqu’il a sur place ce service de carrosserie spécialisé dans les réparations mineures, dont justement le remplacement de pare-brise et de radars.
Autre expertise tout aussi rare en mécanique est cette certification que peu possède, laquelle confirme que son atelier est apte à entretenir et réparer en toute sécurité les véhicules hybrides et entièrement électriques.
Cette attestation en matière de haute tension correspond à plus d’une centaine d’heures d’une formation que lui et deux de ses techniciens ont individuellement suivie dans le cadre du Programme Compétences VÉ.
Un « pro-mobilité »
Comme la bête noire de la gestion est la désorganisation que cause l’incompétence ou l’absence d’un employé, de même que la perte de temps la plus imperceptible, Alexandre a pour priorité de contrer l’un et l’autre.
Ses principales solutions sont d’une part de faire comprendre par une image à quel point le fait d’avoir un maillon faible ou manquant détraque le fonctionnement de l’atelier, et de miser également sur les moyens de communication.
À ce sujet, il souligne ces extraordinaires outils hyper rapides, silencieux, instantanés et efficients que sont les ordinateurs, tablettes et — ô bonheur — cellulaires dits de haute mobilité qui, par les textos, épargnent mille déplacements.
Il en va de même quant à l’utilisation que ses techniciens font justement des tablettes, tant pour communiquer entre les services qu’en ce qui trait à la prise d’images afin d’illustrer l’état d’un véhicule ou de certaines pièces.
Une joyeuse équipe
Alexandre, dont les employés arrivent jusqu’à une heure avant l’ouverture pour échanger et planifier leur journée, et passent des heures de loisir à en apprendre plus par l’internet, apprécie grandement son équipe.
Ce qui le touche particulièrement est cependant le témoignage d’un employé qui a été étonné de constater dès le premier jour qu’il venait d’entrer dans une joyeuse équipe au sein de laquelle les blagues pimentent les journées.
Il avoue d’ailleurs avoir tendance à se mettre tous les matins dans la peau de chacun et à se sentir fier d’être toujours là pour les épauler. Qu’ajouter, sinon qu’il est un employeur comblé.
À la suite de son passage à TVA, il a reçu la candidature de deux techniciens et embauché l’un d’eux. En cliquant ici on peut voir les moments de la remise du Trophée du patron de la semaine.