C’est le 11 mai qu’avait lieu la 3^e édition du Rendez-vous de l’industrie du pneu hors d’usage à Drummondville.

Ce rendez-vous des gens de l’industrie était l’occasion de faire le point sur le Programme québécois de gestion des pneus hors d’usage géré par RECYC-QUÉBEC.

Le conseiller en environnement Louis Gagné a ainsi tracé le bilan 2022 de la collecte et du traitement des pneus récupérés en bonne partie chez les centres de pneus et de mécanique.

Ainsi un total de 99 317 tonnes de pneus usés a été collecté et traité l’an dernier, un volume composé à 75 % par des pneus de véhicules légers.

Cela représente plus de 8 millions de pneus en fin de vie.

De ce total, 83 % ont été recyclés et 17 % utilisés en valorisation énergétique.

Un sondage sur la perception publique

Un rapport d’étude sur le même programme a aussi été rendu public durant l’évènement.

Cette étude visait à établir une base de référence quant à la gestion des pneus hors d’usage, de dresser un portrait des habitudes de la population à l’égard des pneus de voiture, de mesurer la notoriété du programme et finalement de mesurer les perceptions à l’égard des pneus remoulés et du droit environnemental perçu lors de la vente de pneus neufs.

L’étude présente des données très intéressantes sur les comportements des consommateurs.

Ainsi, lorsque le temps est venu de changer de pneus, 95 % des répondants indiquent que la qualité est un critère important dans leur choix.

Ensuite, 80 % répondent que le prix est un facteur important.

Un total de 59 % des sondés disent acheter leurs pneus toujours au même endroit alors que 82 % soulignent s’informer avant d’en faire l’acquisition.

Finalement, 59 % des consommateurs considèrent que l’écoresponsabilité est un critère important dans leur choix.

Le sondage indique aussi que 74 % des répondants s’assurent que la permutation de leurs pneus est faite régulièrement alors que 60 % d’entre eux affirment vérifier la pression des pneus quelques fois par année.

Où vont les pneus hors d’usage

Les répondants au sondage indiquent laisser à leur atelier, dans une proportion de 80 %, leurs pneus en fin de vie, 15 % dans un écocentre et 1 % disent les réutiliser à d’autres fins.

Mentionnons que la vaste majorité des répondants comprend que les pneus récupérés à ces sources sont recyclés en d’autres objets ou sont introduits dans la fabrication de nouveaux pneus.

Toujours selon le même sondage, à peine la moitié de la population semble connaître les pneus remoulés.

Pour ceux qui les connaissent, 49 % considèrent qu’ils sont aussi performants que les pneus réguliers, ce pourcentage chute à 31 % pour les utilisateurs de véhicules électriques.

De tous les répondants, seulement 36 % savent que RECYC-QUÉBEC gère le programme de récupération de pneus.

En ce qui concerne la perception du droit environnemental à l’achat de pneus neufs, plus de 60 % des sondés sont favorables à payer un peu plus pour garantir leur recyclage en fin de vie.

Les détaillants sondés

L’exercice de sondage s’est aussi adressé aux détaillants, ces entreprises qui récoltent les pneus en vue de leur récupération.

Un questionnaire électronique a été envoyé aux quelque 6700 détaillants actifs du Programme québécois de gestion des pneus hors d’usage.

À près de 65 %, les 696 répondants sont des ateliers de services automobiles.

Ce total est complété par les concessionnaires (15 %), les écocentres (8,5 %), les gestionnaires de parc (4,2 %) et les recycleurs de pièces automobiles (4,2 %).

Les répondants mentionnent que la qualité du service de collecte s’est légèrement améliorée depuis 2020 et que les délais de collecte restent le point le plus problématique, malgré une nette amélioration perçue depuis deux ans.

Un nombre croissant de détaillants utilisent le portail web, ce pourcentage passant de 73,3 % à 77,3 % en deux ans.

Ils apprécient la possibilité de suivre leur demande, de recevoir une alerte lorsque la collecte des pneus est planifiée par le transporteur et la possibilité de gérer plusieurs points de dépôt.

Les répondants disent aussi apprécier davantage la qualité du service client offert par les gestionnaires du programme, notamment par l’amélioration du délai de réponse des agents.

Une matière valorisée

Mentionnons que le caoutchouc extrait des pneus en fin de vie approvisionne un secteur très actif de l’économie québécoise.

Le caoutchouc au Québec occupe 82 entreprises d’ici qui font travailler 6025 personnes.

Cette industrie fabrique avec cette matière d’autres produits (55 % des utilisations), des tuyaux souples et des courroies (28 %) et des pneus (13 %).

Recherche et développement

Le Rendez-vous a aussi permis aux participants d’en apprendre davantage du Programme d’appui à la recherche et au développement de produits issus du réemploi et du recyclage des pneus hors d’usage.

Thomas Bichindaritz, conseiller en environnement pour RECYC-QUÉBEC a ainsi expliqué que l’objectif est d’augmenter les quantités de pneus hors d’usage qui sont réemployés ou recyclés.

Plusieurs projets de recherche vont de l’avant pour atteindre cet objectif.

Sept projets de recherche sont déjà financés par ce programme.

On parle ici de la fabrication de matériel d’entraînement fabriqué à partir de pneus recyclés, l’intégration dans les processus de fabrication de 100 % du noir de carbone ou encore de l’incorporation de fibres de pneus dans la fabrication de nouveaux produits par exemple.

Toujours au sujet de la recherche et du développement, un nouveau programme doté d’une enveloppe de 500 000 $ a été annoncé par RECYC-QUÉBEC.