Pour maintenir la durabilité du parc automobile et rafraîchir ses effectifs, le gestionnaire doit planifier la sortie des véhicules à essence.
Dans un tel contexte, la mise en œuvre d’un plan d’électrification de la flotte devient nécessaire pour évoluer au même rythme que l’industrie.
Activer le courant
Afin de respecter la norme VZE, nombreux sont les gestionnaires de parc qui tablent déjà sur une stratégie d’électrification de leur matériel roulant. Non seulement cette démarche permettra aux entreprises d’intégrer les nouvelles technologies plus rapidement, mais elle favorisera aussi la durabilité de la flotte. À cet effet, Sasha Arasteh, directrice des services de mobilité pour Shell Fleet Solutions pour l’Amérique, avance quelques statistiques.
« Environ 66 % des véhicules de flottes commerciales sont conservés moins de trois ans* et seulement 7 % plus de cinq ans. Dans cette optique, la transition vers l’électrique peut se faire de manière organique. L’électrification précoce peut aider les gestionnaires de flotte à optimiser les opérations pour tenir compte des exigences d’un VÉ telles le temps de charge et l’autonomie. »
Peu à peu, l’industrie offre des options électriques permettant à chaque gestionnaire de moderniser son parc et d’en réduire les coûts d’entretien et de carburant. En complément, Madame Arasteh précise que si la décision de remplacer des véhicules à essence par des VÉ s’avère judicieuse pour la plupart des flottes, la solution diffère selon les cas.
« Les entreprises se spécialisant dans la livraison du dernier kilomètre ou celle d’un fleuriste local, qui disposent d’un dépôt servant à recharger les véhicules pendant la nuit, peuvent immédiatement bénéficier de l’électrification de la flotte. Les parcs de véhicules de covoiturage qui sont de type B2B2C peuvent utiliser des VÉ, mais ils dépendront toujours davantage de la recharge en cours de route », précise-t-elle en terminant.
Rester branché
Évidemment, troquer des véhicules à émission contre leurs homologues branchables demande de planifier des coûts initiaux reliés aux VÉ et aux bornes de recharge à déployer sur le site de l’entreprise et chez les employés. Quant au contenu du plan d’électrification, Glenn Provan, analyste, rapports & conseils chez Foss National Leasing, mentionne d’emblée une étude de faisabilité identifiant les opportunités d’électrification et les nombreux changements de politique qu’entraîne à l’interne ce virage écologique. Il évoque aussi les variantes dans le flux de données qui circulent à ce sujet.
« À l’heure actuelle, il y a beaucoup d’informations à assimiler et ces informations peuvent changer fréquemment. Votre plan doit donc être flexible et prendre en compte les véhicules hybrides rechargeables et les véhicules électriques à batterie. Prévoyez aussi un petit projet pilote. »
S’ensuivra l’identification des véhicules susceptibles de quitter afin de libérer de l’espace. Si les signes évidents d’usure du matériel roulant restent de bons indices facilitant cette sélection, selon Glenn Provan, il ne faut pas confondre cette finalité avec l’instauration d’une politique de remplacement appropriée pour gérer la flotte.
« Une politique de remplacement s’appuie sur des données et analyse plusieurs variables clés. La compréhension de ces facteurs permet à une flotte d’adopter une stratégie de remplacement qui minimise le coût total de possession, les coûts d’entretien et les temps d’immobilisation des véhicules, assure la sécurité des employés et permet d’élaborer un plan de commande pour les futurs véhicules. »
Les solutions de l’industrie
Dans cet ordre d’idées, le marché canadien continue de contribuer à sa façon à l’électrification des parcs automobiles en bonifiant constamment son offre en matière de VÉ, mentionne Charlotte Argue, directrice principale, électrification de la flotte chez Geotab.
« On compte plus d’une douzaine de choix pour une voiture entièrement électrique et plus de quarante si l’on inclut les hybrides rechargeables. Plusieurs constructeurs automobiles lanceront leurs camionnettes électriques plus tard cette année ou l’année prochaine. Des véhicules très attendus, étant donné leur popularité au Canada. »
De plus, avec l’émergence de camions et d’autobus commerciaux rechargeables, force est de constater que le courant s’étend désormais sur presque tous les formats de véhicules. Toutefois, selon notre intervenante, l’accès à la bonne classe/taille de VÉ ne constitue qu’un élément du tableau.
« Les opérateurs de flotte doivent examiner l’utilisation ou les cycles de travail des véhicules afin de s’assurer que le VÉ est adapté à la tâche, en termes de capacité d’autonomie et de recharge. Il est surprenant de constater qu’une grande partie de l’utilisation des flottes se situe bien en deçà de l’autonomie quotidienne offerte par les VÉ d’aujourd’hui, qui représentent une grande opportunité pour les flottes », résume Madame Argue.
* Future of Fleet – Free Report, Shell Royaume-Uni, consulté le 2 février 2022.