Ce bus électrique peut affronter le froid et permet de faire des économies.
En 2018, le service de transport en commun d’Edmonton (ETS) a acheté 40 autobus urbains électriques. Et déjà, l’ETS a réalisé 30 % d’économies seulement en frais d’entretien.
Bien que les bus électriques soient plus chers que les bus diesel, ils compensent rapidement la différence de coût en termes d’entretien et d’économies de carburant. En fait, 20 bus électriques supplémentaires doivent arriver cette année.
Et bien sûr, la réduction des émissions de gaz à effet de serre s’aligne sur l’objectif de la ville d’Edmonton d’améliorer la résilience climatique. La ville dispose d’une stratégie de transition énergétique communautaire visant à une mobilité sûre et accessible sans émissions.
Tous les bus sont fabriqués par la société californienne Proterra, et possèdent une autonomie pouvant atteindre 400 kilomètres. Bien sûr, cela dépend de la température, des conditions de conduite et de la technique de l’opérateur. Selon Ryan Birch, directeur des opérations chez ETS, les bus avaient déjà été utilisés avec succès à Park City, dans l’Utah, pendant le festival du film de Sundance. « Nous savions qu’ils géraient assez bien les routes enneigées en hiver et le temps froid », note-t-il. « Même si Proterra est une entreprise californienne, nous savions qu’ils fabriquaient un bus solide, adapté à notre climat. »
Moins de corrosion
Les perspectives d’allongement de la durée de vie des bus sont plutôt optimistes. Les bus Proterra ne sont pas des bus en acier avec des panneaux métalliques, mais des bus composites avec une structure monocoque. « Ils n’ont pas les mêmes problèmes de rouille qu’un bus diesel, rapporte M. Birch. Nous nous attendons à ce qu’il y ait moins de corrosion. » Les batteries devront également être remplacées éventuellement.
La recharge s’effectue au nouveau garage de transport en commun Kathleen Andrews, nommé en l’honneur d’une employée pionnière qui a été la première femme à exploiter les transports en commun à Edmonton. L’installation est certifiée LEED Silver et possède de nombreuses caractéristiques innovantes axées sur la durabilité, telles que des panneaux solaires et un système de conservation de l’eau.
Il a été construit spécifiquement pour accueillir des véhicules électriques et comporte des transformateurs de service, une mise à niveau de la salle électrique, une mise à niveau de la baie d’entretien et du treuil, une mise à niveau de la ferme du toit pour soutenir les pantographes, une mise à niveau de la protection incendie et un renforcement du plancher. Le toit recueille l’eau de pluie, qui est transférée dans une citerne de 1,5 million de litres et utilisée pour le lavage des bus. C’est l’équivalent de 7500 barils d’eau de pluie domestiques.
À l’intérieur, les bus électriques sont rechargés en hauteur par des pantographes descendant du toit. Ces engins en forme de ciseaux sont reliés à des chargeurs rapides, permettant aux bus de se recharger en trois heures environ. « Nous sommes le premier service de transport en commun en Amérique du Nord à disposer d’un système de chargement par pantographe inversé, explique M. Birch. Cela réduit également l’empreinte du garage. Les unités de charge n’occupent pas un espace précieux au sol, ce qui nous permet d’en disposer davantage. »
Formation
Les bus sont équipés d’un système thermique qui maintient les batteries à une certaine température et les protège du froid.
Le financement du parc d’autobus électriques a été assuré par le Programme d’autobus à émission zéro de la Banque canadienne d’infrastructure, qui finance une partie du coût des autobus électriques au Canada.
Proterra a assuré la formation des techniciens et des opérateurs. Les techniciens ont notamment dû comprendre comment travailler sur les bus, car ces derniers comportent des endroits à haute énergie dont il faut se méfier. « Ils ont expliqué comment procéder en toute sécurité, et les représentants de Proterra sont à notre disposition si nous avons des questions après coup », rapporte M. Birch.
Les opérateurs ont dû apprendre à aligner le bus pour qu’il se charge correctement, à utiliser les commandes et les fonctions. Ils ont également appris à connaître le matériel spécifique aux bus électriques, comme la coupure de la batterie, et les techniques de conduite visant à réduire la consommation d’énergie. Certaines commandes, comme les interrupteurs d’éclairage, sont situées à différents endroits. Aujourd’hui, l’ETS dispose de ses propres instructeurs pour assurer la formation des opérateurs.
Accélération en douceur
Tout le monde a réagi avec enthousiasme aux nouveaux bus électriques, y compris les usagers des transports en commun. « C’est certainement une expérience différente, affirme Birch. On ne sent pas le changement de vitesse comme la transmission d’un bus diesel. C’est très doux à l’accélération et à la décélération. » Les autobus sont dotés d’une capacité de freinage par récupération, qui leur fournit de l’énergie.
Tous les opérateurs sont formés à l’utilisation des bus électriques, de sorte que le bus peut emprunter n’importe quel itinéraire, et même faire l’objet d’un changement d’équipe en cours de route sans perturbation. Les bus sont attribués de manière aléatoire à tous les opérateurs.
Le rayon de braquage est un peu plus grand que celui d’un bus diesel, les opérateurs doivent donc apprendre à prendre des virages un peu plus larges. Il faut un peu d’acclimatation, mais la plupart des personnes qui conduisent un bus ont l’habitude de diriger l’arrière plutôt que l’avant. « Nous sommes toujours en train de regarder nos rétroviseurs pour nous assurer que nous contournons les bordures de trottoir », ajoute M. Birch.
Un grand portrait de Kathleen Andrews intitulé « First Lady of Transit » (la première dame des transports en commun) orne l’entrée du garage qui porte son nom. Il s’agit d’un hommage approprié à ce nouveau foyer de technologie environnementale, efficace et durable, résolument en phase avec la pensée progressiste.