Avant de sélectionner la camionnette ou le fourgon pour accomplir les tâches inhérentes à la mission de l’entreprise, le volet carburant doit faire l’objet d’une réflexion.
Que le gestionnaire opte pour l’essence, le diesel, le propane ou encore le courant électrique, sa décision comportera des répercussions financières et environnementales à long terme.
D’abord les devoirs
Pour mieux déterminer le carburant qui propulsera camionnettes et fourgons, Sasha Arasteh, directrice des services de mobilité pour Shell Fleet Solutions en Amérique du Nord, mentionne d’abord que lors de l’instauration d’un parc automobile, le type de véhicule et le nombre d’unités sont à considérer, puis elle ajoute :
« Chaque parc aura aussi ses besoins spécifiques en fonction de facteurs tels que l’usage des véhicules, leur distance de déplacement, le fait qu’ils soient ramenés ou non à un dépôt central, la disponibilité des options de carburant dans la région, etc. »
Afin de clarifier ce dossier, certaines firmes externes offrent des solutions contribuant à optimiser les opérations du parc, à réduire le coût total de possession et à guider l’entreprise vers des choix plus durables.
« Shell Fleet Solutions propose deux cartes de carburant pour répondre aux besoins de chaque véhicule, itinéraire, conducteur et budget. Associées à la télématique, ces solutions fournissent des données précieuses permettant aux gestionnaires de flotte de mieux identifier les itinéraires économiques en carburant et de minimiser les mauvais comportements de conduite qui contribuent aux émissions évitables. »
Madame Arasteh termine en soulignant que la télématique fournit des informations clés permettant au gestionnaire d’évaluer l’utilisation de ses véhicules.
En fin de compte, l’exercice l’aide à prendre des décisions éclairées en termes de carburant.
Ensuite l’analyse…
Ailleurs dans l’industrie, Foss National Leasing (FNL) aide ses clients à statuer quant au meilleur choix de carburant grâce à une analyse structurée tenant compte des éléments caractéristiques à la constitution d’un parc.
Pour une flotte de fourgonnettes, la firme dresse une liste des véhicules pouvant accomplir en toute sécurité les tâches requises.
Elle inclut la capacité de chargement et de transport de passagers, les exigences en matière d’équipement, les conditions de conduite et l’autonomie, résume Eric Norkus, chargé de comptes.
« Nous introduisons ensuite tous les modèles dans un outil d’analyse du coût total de possession (TCO) qui estime le coût au kilomètre pour chacun d’entre eux, ventilé en dépenses d’investissement et d’exploitation, ainsi que les performances environnementales de l’unité dans les cas d’utilisation spécifiques du client. »
D’après ces analyses, M. Norkus révèle que les clients de FNL ont majoritairement choisi, dans le passé, des fourgons à essence (96,8 %) plutôt que des fourgons diesel (3,1 %) ou hybrides-électriques (0,1 %).
Des sélections qui s’expliquent.
« La disponibilité des options hybrides-électriques, l’infrastructure de recharge limitée et l’angoisse de l’autonomie ont certainement influencé les décisions. Cependant, des améliorations dans le paysage des VE se produisent rapidement et davantage de conversations sur la préparation d’un avenir électrique ont lieu chaque jour avec les clients », évoque Eric Norkus, qui rappelle que les considérations relatives aux émissions et à l’empreinte carbone peuvent ajouter une valeur significative à l’image de marque de l’entreprise.
Enfin, la vision
Au cours des prochaines années, plusieurs entreprises soucieuses de leur legs environnemental amorcerons une refonte de leur flotte de camionnettes ou de fourgons.
Certes, les options en ce sens englobent non seulement l’avènement de quelques moteurs hybrides, mais aussi l’arrivée imminente, aux dires de certains manufacturiers, de camionnettes entièrement électriques.
« C’est une excellente nouvelle, considérant le grand nombre de véhicules de ce type dans les parcs commerciaux. Au début, les volumes de production seront limités. Donc, ça prendra quelques années avant d’avoir suffisamment d’allocations pour suffire à la demande », entrevoit Jean-François Dumas, vice-président aux ventes chez Element Fleet Management.
Certaines entreprises ont déjà adopté une autre option.
En effet, plusieurs gestionnaires s’en remettent au propane, moins cher à la source que l’essence et avare quant à ses émissions de CO2.
« Pour réaliser des économies sur le long terme, il faut toutefois conserver le véhicule sur une certaine période ou rouler beaucoup annuellement. On doit amortir dans le temps les coûts déployés lors de la conversion du carburant. »
En revanche, M. Dumas rappelle que pour l’instant, il s’avère improbable de récupérer cet investissement lors de la revente, les véhicules convertis au propane n’ayant pas la cote au sein du marché actuel de l’occasion.
« Cela pourrait changer avec l’éventuelle augmentation importante du prix de l’essence. Le réseau de distribution s’étant beaucoup amélioré récemment, l’accès au propane ne sera pas un problème », conclut-il.