Le plan pour l’emploi du président Joseph Biden prévoit 621 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures et les transports afin de stimuler l’économie. Mais cela fonctionnera-t-il ?
Depuis des décennies, les États-Unis ont un besoin criant d’investissements dans les infrastructures, notamment les routes, les ponts, les ports, les aéroports et les systèmes de transport en commun. Fin mars, le président Biden a annoncé un Plan national pour l’emploi de 2 100 milliards de dollars, dont quelque 621 milliards consacrés à des projets d’infrastructure.
À première vue, ce plan paraît judicieux. Il traite des kilomètres de routes qui se dégradent et tombent en miettes et aborde la question des ponts en ruine (souvent dans les zones rurales) par manque de réfection et d’entretien.
Étant donné que les États-Unis (et le Canada) sont fortement tributaires du trafic routier pour le transport des personnes, des biens et des services, toute stratégie visant à maintenir le pays en mouvement est perçue comme un stimulant à long terme pour l’économie.
Autoroutes et ponts
Dans le cadre du Plan pour l’emploi des États-Unis, 115 milliards de dollars ont été alloués spécifiquement à la réparation et à la modernisation des principaux ponts et tronçons d’autoroute qui en ont le plus besoin. 85 milliards de dollars sont également destinés aux transports publics afin d’inciter davantage de personnes à utiliser les services de mobilité partagée, tels que les bus et les trains. Cela permettrait donc de réduire les encombrements et d’améliorer l’efficacité du trafic (un gros avantage pour les opérateurs de parcs automobiles).
L’un des objectifs les plus ambitieux du plan est un investissement de 174 milliards de dollars dans la fabrication de VÉ et le développement d’infrastructures dédiées.
Cela comprend la mise en place d’un réseau national de 500 000 stations de recharge électrique, le remplacement de 50 000 véhicules de transport en commun existants par de nouveaux VÉ, ainsi que des plans pour électrifier la flotte des services postaux américains et jusqu’à 20 % des bus scolaires à travers le pays.
Les particuliers sont également incités à acheter des VÉ par le biais de remises et d’incitations fiscales, conçues pour accélérer la production nationale de VÉ et stimuler leurs parts de marché, qui représentent actuellement moins de 3 % du parc total de véhicules.
Le plan prévoit également des investissements supplémentaires, tels que 17 milliards de dollars alloués à l’amélioration de la qualité de l’air à proximité des principaux ports et voies navigables intérieures des États-Unis.
Ainsi que 50 milliards de dollars pour rendre les infrastructures plus résistantes aux intempéries extrêmes, telles que des ouragans et tempêtes.
Dans le cadre du Plan pour l’emploi, 300 milliards de dollars sont également réservés à l’industrie manufacturière et aux petites entreprises américaines, l’accent étant mis sur la création d’emplois en milieu rural ainsi que sur la modernisation et le renforcement des chaînes d’approvisionnement existantes, grâce à des crédits d’impôt et des programmes de financement.
Une partie de cette somme comprend 50 milliards de dollars alloués à la loi CHIPS, conçue pour remédier à la pénurie et à la vulnérabilité actuelles des approvisionnements en semi-conducteurs.
Fiscalité des entreprises
Pour payer tout cela, M. Biden cherche à faire passer le taux d’imposition des entreprises américaines de 21 % à 28 % et à supprimer tous les mécanismes de défiscalisation tels que l’enregistrement des entités offshore.
The bill is already facing stiff opposition from Republicans who have criticized the plan for essentially being a Green New Deal in disguise. Se référant également à un rapport de la Tax Foundation, le plan pourrait avoir un impact négatif sur la croissance économique, en faisant passer le taux combiné d’imposition des sociétés au niveau fédéral et au niveau des États à 32,34 % (le plus élevé du monde industrialisé), et coûter environ 160 000 emplois au cours des 30 prochaines années.
En revanche, les grands investissements dans les infrastructures ont tendance à stimuler la croissance de l’emploi, du moins à court et à moyen terme. Selon S&P Global, le plan pour l’emploi aux États-Unis pourrait créer jusqu’à 2,3 millions d’emplois jusqu’en 2024 s’il est administré intelligemment.
Il pourrait également ajouter jusqu’à 5,7 trillions de dollars à l’économie américaine au cours de la prochaine décennie. Les effets de cette mesure pourraient être ressentis ici au Canada en raison de notre proximité avec les États-Unis et du degré d’échanges transfrontaliers (612 milliards de dollars*) entre les deux pays.
*fait référence aux données de 2019 du Bureau du représentant commercial des États-Unis.