Les batteries ont fait beaucoup de chemin au cours des trois dernières décennies, et il y a encore beaucoup de place pour l’amélioration.

Le cœur battant de tout véhicule électrique (VE) est une batterie. Et à mesure que les technologies des batteries continuent de s’améliorer et d’évoluer, l’avenir de l’électrification devient plus brillant et plus prometteur.

Un certain nombre de tables rondes de la conférence EV/VÉ 2020 de cette année (9 et 10 novembre), organisée en ligne par Electric Mobility Canada, ont porté sur les batteries et sur la façon dont les améliorations apportées à cette technologie façonnent l’avenir de l’industrie automobile.

Soeren Striepe, directeur principal de la R&D chez Magna International, l’a exprimé ainsi : « Notre industrie est en transition. Nous avons vu plus de changements au cours des dernières années qu’au cours des 50 dernières années ».

Lorsque les scientifiques et les ingénieurs cherchent à améliorer les batteries, a-t-il expliqué, ils se concentrent sur quelques domaines clés, notamment la sécurité, les exigences en matière d’énergie et de densité de puissance, les vitesses de charge et le coût, entre autres. Et nous avons certainement fait beaucoup de chemin au cours des 30 dernières années.

« Sony a été la première entreprise à introduire les batteries au lithium-ion dans le monde », a déclaré le Dr Karim Zaghib, conseiller stratégique à Investissement Québec. C’était en 1991. Zaghib a expliqué que le coût d’un kWh en 1991 était de 3 000 dollars. Aujourd’hui, il est inférieur à 60 dollars.

Il a ajouté que dans les deux prochaines années, les niveaux de densité énergétique des batteries au lithium-ion seront plus élevés, et le coût sera d’environ 100 $ par kWh. « Cela signifie que nous verrons beaucoup de VES se vendre à moins de 25 000 $ », a-t-il ajouté.

Quant à l’avenir, peut-être que de nouvelles technologies de batteries émergeront, mais pour l’instant, M. Zaghib pense que la majeure partie du monde automobile s’appuiera sur les technologies lithium-ion… du moins dans un avenir prévisible. « Les batteries au lithium-ion domineront le marché des VES pendant les 100 prochaines années », a-t-il expliqué, « car elles sont petites et légères ».

Zaghib a mentionné que bien que les batteries à semi-conducteurs seront introduites dans les deux ou trois prochaines années, elles ne seront pas utilisées pour le marché automobile, mais pour les petits appareils électroniques grand public.

Recyclage et réutilisation

L’une des préoccupations des détracteurs des VES lors de la mise sur le marché des véhicules électriques il y a quelques années était de savoir combien de temps les batteries dureraient. Charlotte Argue, responsable de l’électrification du parc automobile chez Geotab, avait de bonnes nouvelles à partager sur ce point. « Lorsque nous avons examiné les performances des batteries de plus de 6 000 VES, la bonne nouvelle est que pour la grande majorité d’entre eux, les batteries se maintiennent assez bien, et peuvent même durer plus longtemps que la durée de vie des véhicules », a-t-elle expliqué. « Cela dit, il y aura toujours un besoin inévitable de recycler et de réutiliser ces batteries ».

Ce besoin augmentera considérablement au cours des prochaines années, à mesure que les VES gagneront en popularité. « Nous entrons dans une phase où la demande est sur le point de monter en flèche », a déclaré Kunal Phalpher, directeur commercial de Li-Cycle. « En 2025, nous allons assister à une demande pour tous les types de véhicules électriques. Avec la demande qui va augmenter, nous allons assister à un “tsunami” de batteries lithium-ion usagées ».

La bonne nouvelle, c’est que les technologies émergentes nous permettent de recycler plus de chaque batterie que ce qui était possible auparavant, ce qui est de bon augure pour l’industrie des VES dans son ensemble.