Dans le cadre de son exposition virtuelle 2020, tenue du 14 au 17 septembre, la NAFA proposait notamment un webinaire sur l’état de l’industrie des flottes automobiles nord-américaines au cœur de cette pandémie.
Mike Antich, rédacteur en chef et éditeur associé du magazine Automotive Fleet, agit comme modérateur et trace le bilan de la situation avec Steve Carey, président directeur général de la National Truck and Equipment Association (NTEA), Katie Keeton, gestionnaire chez AFLA (Automotive Fleet Leasing Association), et Patti Early, présidente de la NAFA Fleet Management Association.
Coupures de budget
Évidemment, un tel contexte épidémiologique mine l’économie, affectant pratiquement toutes les sphères du marché. À cet effet, les trois intervenants annoncent des remaniements financiers en fonction de l’importance de chaque parc automobile, mais Mme Early insiste sur un changement de mentalité.
« Nous prévoyons des coupures au cours des deux prochaines années. Donc, en plus de repousser les plans budgétaires établis à l’agenda, beaucoup devront songer à prolonger l’espérance de vie de leurs véhicules. »
De son côté, Mme Keeton souligne que les véhicules de service doivent rester actifs, mais entrevoit le déploiement des effectifs nécessaires seulement.
« Globalement, le kilométrage moyen diminuera de façon radicale. Par contre, plusieurs directeurs commerciaux considèrent qu’il ne s’agit pas d’une conséquence majeure, puisqu’ils planchaient déjà sur cette équation pour faire les choses différemment. »
La technologie
Certes, les goussets de maintes entreprises gérant un parc automobile s’amoindriront, mais pour les trois experts, la situation engendrera une réflexion plus approfondie en matière d’investissement. M. Carey parle d’évolution intelligente.
« L’approvisionnement du parc de véhicules demeure un élément essentiel du système holistique. Toutefois, en pensant évolution du véhicule au sein de la flotte, nous pouvons par exemple optimiser l’équipement du véhicule pour passer d’un équipage de trois à deux personnes. »
Par ailleurs, questionnée au sujet de la télémétrie, la présidente de la NAFA honore les efforts déployés au cours des dernières années…
« La plupart de nos entreprises sont en train de mettre en place la télémétrie ou l’ont déjà fait. Suivi des véhicules, régulateur de vitesse, système analysant le comportement du conducteur… »
… mais elle soulève un bémol.
« Il y a tant de données qu’il faut aussi savoir comment les gérer. Comment les analyser? Nous devons faire en sorte que cette technologie ne devienne pas une source de distraction pour nos conducteurs. »
Madame Keaton corrobore les dires de sa collègue tout en favorisant l’évolution de ces systèmes, qui, dit-elle, ont fait leur preuve sur le marché. Cependant, à ses yeux, l’aspect sécurité prime, même si celle-ci coûte plus cher et que le contexte s’y prêtera moins.
« Il faut prendre le temps d’exprimer à la direction de l’entreprise l’importance d’investir dans la sécurité. En bout de ligne, ces investissements seront rentables. »
« On verra plus de liens de communication entre les clients de la flotte et la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises veulent s’assurer d’installer leur personnel dans des voitures conformes aux normes gouvernementales », renchérit M. Carey.
Protocole de sécurité COVID
Sans surprise, le quatuor parle aussi du fléau mondial largement responsable de cette conversation virtuelle. « Que font vos entreprises pour respecter les mesures de sécurité et éviter toute propagation du virus? », demande le modérateur, M. Antich.
« Les gestionnaires de flotte minimisent les contacts, lance Mme Keaton. La prudence est de mise dans la manipulation des véhicules et il y a moins de rendez-vous physiques. Nous en profitons pour utiliser davantage les applications en ligne. »
Dans les ateliers d’entretien mécanique de l’ensemble des compagnies, le niveau de va-et-vient est réduit au maximum. Pas de clients, pas de vendeurs. En revanche, les masques et le désinfectant pullulent. Madame Early en ajoute :
« Les employés désinfectent tout à leur entrée et lorsqu’ils quittent. Certains prennent même la température à la porte. S’ils ont à partager leurs outils, ils désinfectent. »
Puis, M. Carey boucle ce chapitre en précisant que dans les endroits fermés, la ventilation est accrue pour améliorer la qualité de l’air. Un aspect névralgique pour la santé des travailleurs.
Toujours plus haut
Malgré ce contexte anxiogène, la quête vers la pérennité entrepreneuriale doit suivre son cours. Dans une visée d’évolution d’entreprise et de formation continue des employés, comment composer avec les irritants actuels?
« C’est le rôle du dirigeant d’aborder une nouvelle série de défis, affirme d’emblée Mme Keeton. Nous nous tournons vers le virtuel pour diffuser les plus récents conseils et astuces pour le bénéfice du développement de la personne. »
De son côté, par ses rencontres de planification stratégique, le conseil d’administration de la NAFA consolide sans cesse sa position.
« Nous trouvons des moyens de rehausser la valeur des adhésions pour que nos membres en retirent le maximum. Mais les compétences sont mises à jour de façon virtuelle. Pas de séminaire en personne », rappelle Patti Early, comme pour entériner la démarche de ce webinaire…