Les jeunes de 25 à 40 ans ont tout pour être autonomes, à condition d’y croire.
À Cowansville, Maxime Côté-Dion, 34 ans, dirige à la fois l’atelier de carrosserie Carstar et l’atelier de pneus du Groupe Deragon. Il incarne l’exemple d’un adolescent qui, forcé de décrocher, est devenu son propre maître par initiative.
Il aurait pu embrasser une carrière de policier par attrait pour l’uniforme. Mais c’est sa fascination pour la beauté des milliers de véhicules qu’il admirait en passant en autobus scolaire devant la concession Deragon qui l’a orienté vers le monde de l’automobile.
Il n’est pas entré par les portes du DEP, mais par celles de l’esthétique automobile, à une époque où il avait dû quitter l’école pour des raisons familiales.
Camions lourds et Ferrari
C’est en passant tantôt par un concessionnaire, dont Deragon, tantôt par une entreprise spécialisée, Esthétique Auto DLC, qu’il a acquis ses compétences, non sans avoir suivi une formation de qualité chez François Bonneville.
En 2010, Maxime Côté-Dion a vécu même, au Circuit Gilles-Villeneuve, l’expérience peu commune de faire briller les camions et remorques des écuries NASCAR.
Il a été initié à bien plus que l’ABC de l’esthétique, incluant le lavage, le cirage, le sablage à l’eau, et le nettoyage des compartiments moteurs des camions lourds ou, plus classiquement, des Civic et des Ferrari.
La « résurrection » des F-250
Son expérience chez Deragon Ford lui a permis de découvrir l’univers de la « résurrection » des F-250, où l’on enlevait jusqu’aux sièges pour polir l’extérieur en entier, un processus pouvant prendre jusqu’à douze heures.
Ce passage chez Deragon, bien qu’éphémère, lui a valu la responsabilité du service d’esthétique, comprenant le reconditionnement des véhicules d’occasion.
Son efficacité a été telle qu’on lui a permis de former graduellement une équipe comptant jusqu’à cinq préposés, dont son père, feu Sylvain Côté, qui l’a accompagné pendant près d’une dizaine d’années. Le concessionnaire lui a accordé quatre baies de service pour ses activités.
Double catapultage
Son savoir-faire en gestion et son intérêt pour la mécanique ont amené son employeur, en 2018, à lui offrir la direction du centre de pneus Point S.
Cette proposition du grand patron est née de sa perception des compétences de Maxime, notamment en matière de relations avec la clientèle, après lui avoir demandé de remplacer un conseiller technique. L’expérience l’avait ravi.
En 2021, une nouvelle offre de Pierre Deragon l’a encore plus surpris. Lors d’un bref échange en fin de journée, il lui a confié qu’il le voyait à la tête de son atelier Carstar, ce qui s’est concrétisé en moins d’un mois.
La quadrature du cercle
Après une brève analyse de la situation, M. Côté-Dion a compris que le défi serait presque aussi complexe qu’une quadrature du cercle.
Lui qui ne trouve le sommeil qu’après avoir résolu un problème majeur n’oubliera jamais ses deux premières années à la tête de Carstar Cowansville, où le problème fondamental était d’ordre organisationnel.
Pour le résoudre, il a analysé toutes les opérations et les tâches administratives, allant jusqu’à superviser personnellement ces tâches et consulter les meilleurs experts, notamment Alexandre Viau, directeur général chez le Groupe Deragon, son mentor.
Sa propre solution
Il a finalement résolu la question en répartissant la supervision entre deux contremaîtres, dont un en administration, augmentant le nombre de techniciens de cinq à dix, et améliorant la productivité grâce à des rapports d’efficacité.
M. Côté-Dion a veillé à ce que la communication soit claire, interactive et efficace pour faciliter les ajustements en cours de cycle et donner tout son sens au travail d’équipe.
Toujours en mode solution, il a fait en sorte que la supervision des travaux soit réalisée en étant à l’écoute de chacun en temps réel, tout en affichant la durée des tâches sur la base d’une productivité de 130 %.
L’amour du métier
Ce jeune directeur est l’exemple parfait de l’adolescent étiqueté hyperactif qui a su passer d’une totale désorganisation à celle d’un gestionnaire parfaitement structuré.
En parallèle de sa curiosité intellectuelle, de sa logique, de son esprit d’initiative et de la fierté qui le caractérise, Maxime Côté-Dion affirme que son moteur est cet amour du métier qui, hélas, ne s’enseigne pas.
Concernant sa forme physique, il s’en occupe en allant au gym tous les midis et en participant à des compétitions volontiers, comme il l’a fait à l’Ultra Bromont ou en se mesurant à des athlètes professionnels. Sa devise : un esprit sain dans un corps sain.