Le président américain, Donald Trump, après avoir accordé un mois de grâce au Mexique dans l’application de tarifs douaniers sur ses produits destinés au marché américain, a annoncé, lors d’un appel téléphonique en fin de journée lundi au premier ministre canadien Justin Trudeau, la même suspension de sa menace tarifaire.
En contrepartie, le gouvernement canadien s’est engagé à un resserrement de ses frontières afin de contrôler davantage l’entrée illégale de drogues et d’immigrants.
Pour le secteur automobile, il s’agit d’un répit. L’imprévisibilité du président américain laisse planer une inquiétude sur l’effacement total de cette menace après la période de grâce, alors qu’il laissait entendre que le Canada devrait aussi ouvrir son secteur bancaire aux institutions américaines.
Les mesures de représailles annoncées par Ottawa seront également suspendues pour cette période. L’Association des industries automobiles du Canada, l’AIA, avait déjà diffusé, durant la journée de lundi, un communiqué de presse anticipant les effets néfastes qu’aurait pour le marché secondaire automobile l’application de tarifs sur un secteur industriel étroitement imbriqué entre les deux pays.
« Ces mesures menacent des emplois, augmentent les coûts pour les consommateurs et perturbent la chaîne d’approvisionnement nord-américaine intégrée, en particulier dans le secteur de la fabrication automobile. »
Dès mardi, 30 milliards de dollars de biens auraient été soumis à ces tarifs, suivis de 125 milliards supplémentaires dans 21 jours. La liste des produits concernés était très vaste, touchant les meubles, plusieurs produits alimentaires en passant par la coutellerie et les vêtements. Pour notre secteur, la contrepartie tarifaire canadienne aurait frappé des articles clés pour l’industrie de l’entretien automobile, tels que les pneus neufs comme rechapés ou usagés et divers outils à main.
Malgré cette accalmie temporaire, l’AIA Canada affirme maintenir la veille sur les négociations en cours et à venir. « Nous encourageons nos membres à nous faire part de l’impact de ces tarifs sur leurs activités afin de fournir des informations pertinentes et actualisées, » conclut le communiqué émis le 3 février.
Autosphere, tout en gardant un œil sur le fil de presse, a tenté de rejoindre quelques entreprises canadiennes qui produisent ici des équipements vendus aux États-Unis, pour leur demander leur stratégie advenant l’application de tarifs sur leurs produits, sans résultats. Nous pouvons les comprendre.