Né à Saint-Félicien, Sébastien Martel, un mécanicien de 34 ans, est copropriétaire, depuis 2021, de l’atelier Spécialité du frein. Un atelier dont la vocation a radicalement changé au fil du temps.
Coupé par la rivière Ashuapmushuan, Saint-Félicien, situé aux confins sud-est du lac Saint-Jean, est un carrefour majeur pour les automobilistes : dernier arrêt avant Chibougamau, et passage obligé entre Roberval et Dolbeau-Mistassini.
L’étincelle d’allumage
À cinq ans, Sébastien Martel était déjà au guidon d’une moto ; ce qui n’est pas rare en cette région aux grands espaces où pullulent les amateurs de sports de plein air et de tout ce qui est motorisé.
On pourrait croire qu’il est mordu de vitesse, mais il est plutôt dans sa nature d’être davantage marathonien ; ce qu’il a prouvé à l’Autodrome de Saint-Félicien en remportant des premières places dès l’adolescence.
Ce qui le piquait le plus, c’était L’Enfer : le défi physique et technique que représentaient au volant de sa Cutlass les 150 tours de la piste de 0,8 kilomètre de ce circuit.
Une expérience qui l’a profondément marqué. Il en a tiré cette infinie concentration et cette patience à toute épreuve qui caractérisent ceux qui remontent infailliblement à la source des problèmes et les règlent.
Cummins, Duramax et autres
Sébastien Martel, qui est Compagnon et détient son permis Classe 1, a fait ses premiers pas dans le secteur automobile en travaillant sur des suspensions de remorques. Il a décroché un DEP en Mécanique diésel, et entretenu des camions Kenworth durant 10 ans.
Autant son expérience chez Saint-Félicien Diésel a valu son pesant d’or, autant l’entretien des voitures les plus diverses, dont son auto de course, effectué durant ses heures libres, en ont également fait un maître en ce domaine.
Qu’il ait à démonter une transmission, un moteur Cummins, Duramax, EcoBoost, ou de ces mythiques cylindrées 440, 403, 327, et 305 pouces cubes de l’âge d’or des bolides, tout lui est familier.
VÉ et aides à la conduite
M. Martel ne fait d’ailleurs rien à l’aveuglette. Il a la qualification et l’ensemble de l’équipement indispensables à l’entretien sécuritaire des voitures et des camionnettes hybrides et électriques.
Ainsi, remplacer la transmission à double motorisation d’un véhicule hybride — ce qu’il a fait récemment sur une Focus 2017 – ne représente pour lui aucun souci.
Dans ce domaine, il est d’une rigueur toute professionnelle. S’il sait démonter avec minutie les plaques de protection des véhicules électriques, il est tout autant en mesure de procéder aux délicates réinitialisations de leurs modules électroniques.
Quant aux systèmes d’aide à la conduite, il se sert des analyseurs Autel et Snap-On pour en identifier les anomalies. Toutefois, il en confie la calibration à un sous-traitant, finement équipé et formé pour ce faire.
Vu son haut calibre technique, de même que l’éventail de son expertise et de ses services, son choix de devenir garagiste s’est démontré très judicieux. Son atelier porte l’enseigne de NAPA AUTOPRO et affiche aussi la reconnaissance NexDrive de compétence en entretien et réparation des véhicules électriques et hybrides.
Un tandem idéal
En 2020, après avoir tâté de la vente de véhicules d’occasion, René-Pier Fournier constate qu’il a le goût des affaires. Le commerce allant bon train, il laisse même son emploi de mécanicien pour s’y adonner exclusivement.
Le volume augmentant, il a la bonne idée de s’associer à Sébastien Martel en 2021, confrère de classe et ami de toujours, et d’acquérir avec lui l’atelier Spécialité du frein, dans le but de jumeler les deux opérations.
Les Automobiles du Lac sont ainsi, depuis trois ans, sous le même toit que l’atelier de mécanique, appartenant, en passant, anciennement à Dario Lapierre. C’est là où son partenaire et ami s’assure de la bonne condition d’environ 150 véhicules destinés à la revente, par année.
Bornes de recharge
Sur une population totale de moins de 280 000, le Saguenay-Lac-Saint-Jean comptait fin 2023 environ 10 000 véhicules hybrides et électriques, essentiellement concentrés à Saguenay et Alma.
Mi-2024, plus de 30 bornes étaient en service entre Chambord, La Doré et Normandin : une quinzaine variant de 50 à 100, 120 et 180 kilowatts, de même qu’une vingtaine de niveau 2, dont la moitié à Saint-Félicien.
Note – Ashuapmushuan, qui signifie « là où on guette l’original » était la voie par laquelle on se rendait jusqu’à la baie d’Hudson.