Comment pouvons-nous tenir nos promesses si nous n’avons pas les compétences pour réparer les voitures qui nous sont confiées?

Je trouve d’une tristesse absolue l’hésitation de nos ateliers à investir dans la formation de leurs techniciens et conseillers techniques, de peur de les entendre réclamer un plus haut salaire, ou de les voir partir pour le plus offrant ailleurs. Cette forme de spirale négative afflige notre industrie par son nivellement par le bas.

Je reviens sur cette éternelle question de la formation, à la lumière de notre belle progression dans la reconnaissance de nos droits – et de ceux des consommateurs – d’accéder aux données et procédures nous permettant de réparer et d’entretenir tous les véhicules qui sillonnent nos routes. Cette longue lutte repose sur notre argument, voulant que les ateliers indépendants aient les outils et les compétences nécessaires pour offrir des services mécaniques, de même nature et qualité, que ceux offerts par les concessionnaires.

Il est trop facile pour ces derniers, et les constructeurs, de nous dénigrer aux yeux des consommateurs et des instances gouvernementales, en mettant en doute nos capacités d’effectuer le travail dans les règles de l’art.

La formation, par tous les chemins

La formation, celle de base, celle continue, ou encore celle offerte au sein des réseaux ou chez les fournisseurs, en classe ou en atelier ; bref, cette formation sous toutes ses formes a un impact direct sur la pérennité des entreprises du marché secondaire automobile. Je salue d’ailleurs l’initiative d’Innoviste pour son offensive concertée, avec tous les joueurs du secteur automobile, en faveur de la formation.

À l’échelle de l’atelier, il faut revenir sur deux éléments très simples et tout aussi importants. Le premier, c’est que sans formation, nous érodons nos capacités à offrir les services dont ont besoin les voitures modernes, sans parler des véhicules électriques. Et le second, c’est que la formation est un facteur de premier ordre d’attrait et de rétention des techniciens dans nos ateliers.

Attirer et retenir

L’AIA Canada est présente à l’échelle nationale et, vous le savez, ici au Québec, dans nos centres de formation professionnelle pour faire briller notre industrie auprès d’étudiants dans les métiers de l’automobile. Et ce que veulent ces derniers, ce sont de bonnes conditions, certes, mais aussi un milieu de travail où ils pourront être constamment formés, pour relever avec succès les défis amenés par les nouvelles technologies. Un mécanicien heureux est un mécanicien qui a les connaissances et les outils nécessaires pour régler des problèmes dont le client ignore l’origine, ou même la simple existence.

À titre de conclusion, je mentionnerais que pour un entrepreneur qui dirige son atelier de mécanique, appuyer sa croissance sur l’expertise technique de son équipe, c’est aussi être en mesure de justifier à ses clients le taux horaire qui leur est facturé. L’expertise, ça se paie.