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Inspection des pièces de direction, de suspension et de freinage  

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À l’ère des inspections électroniques, les pièces purement mécaniques sous la voiture ne doivent pas être oubliées. Photo ShutterStock

À l’ère des inspections numériques des composantes électroniques des véhicules, effectuons un retour sous l’auto, pour analyser les pièces purement mécaniques qui méritent toutefois toute l’attention des techniciens.

Nous parlons ici des pièces de direction et de suspension ainsi que du système de freinage pour lesquels l’expertise prend le relais à la haute technologie. Nous avons parlé avec des experts dans le domaine qui ont fait un survol des stratégies pour bien diagnostiquer ces composantes et expliquer aux consommateurs l’importance de leur bon fonctionnement.

On constate toutefois que l’inspection des pièces de ces systèmes situés sous la voiture est trop souvent escamotée, faute de préparation ou de temps.

Des inspections à planifier

James Shield, directeur de la formation chez Carquest, met la table simplement. « Assurez-vous de planifier dans l’horaire de l’atelier le temps nécessaire à effectuer une bonne inspection des systèmes se trouvant sous l’auto. En période de pointe, lors de la saison des pneus, les techniciens peuvent manquer de vigilance et échapper des choses.Idéalement, un essai routier, effectué par un technicien d’expérience, en dira long sur la condition générale du véhicule. »

Shield mentionne l’existence d’applications (dont NVH Diagnostic) qui permettent de déterminer par exemple la cause et la localisation d’une vibration dans la voiture.

« Souvent, l’usure des pièces sous la voiture n’est pas perceptible par le consommateur, reprend-il. Par exemple, une pédale de frein qui s’enfonce anormalement peut indiquer la nécessité d’effectuer une vérification du liquide à frein ou encore une voiture bondissante peut trahir une suspension en fin de vie. »

Anticiper la fatigue

James Shield de Carquest souligne l’importance d’une inspection, et possiblement d’un essai routier, pour bien diagnostiquer les conditions des pièces sous la voiture. Photo Carquest

Justement au sujet de la suspension, M. Shield ne se fie pas au nombre de kilomètres parcourus, mais plutôt aux utilisations. Il signale d’ailleurs que pour les véhicules électriques, plus lourds, cette fatigue des pièces de suspension peut être plus précoce.

« Profitez du fait que la voiture soit surélevée pour vérifier s’il n’y a pas de fuites ou un jeu anormal dans les pièces de suspension ou de direction. Un œil sur la condition d’usure des pneus peut aussi indiquer un problème de parallélisme, s’ils ne sont pas usés de façon égale. Aujourd’hui, avec tous les systèmes avancés d’aide à la conduite, il est très important de recommander un alignement s’il est nécessaire. »

Parfois, un bon protocole d’inspection décèle des besoins en travaux qui ne nécessitent pas nécessairement le remplacement de pièces. M. Shield cite par exemple les freins. Des outils simples permettent de mesurer l’usure des plaquettes. Mais même si elles ne doivent pas être changées, l’atelier peut proposer au client un entretien préventif,consistant en un nettoyage et en la lubrification des pièces mobiles.

Offrir la qualité

Le dernier élément sur lequel insiste cet expert est de ne pas décider à la place du client sur la qualité des pièces de remplacement servant à la remise de son véhicule sur la route.

« Je peux comprendre que pour un véhicule bientôt en retour de location on puisse opter pour des pièces le moins cher possible, mais quand on connaît l’utilisation du véhicule, la solution de moins bonne qualité est loin d’être recommandable. »

C’est en compagnie de son technicien et représentant de la relève Anthony Bérubé que le garagiste Éric Lessard, du Centre de l’auto Sillery, a bien voulu partager la stratégie de son entreprise concernant les systèmes mécaniques sous l’auto.

« Tout se joue entre deux facteurs, souligne M. Lessard, ce que le client perçoit et ce que nos techniciens découvrent. Si le client nous indique un problème ou un bruit suspect, nous allons le questionner le plus possible au comptoir pour donner à notre technicien toutes les pistes nécessaires pour trouver la source du problème. De l’autre côté, nous suivons un protocole d’inspection rigoureux, sur tablette, axé tout d’abord sur la sécurité de l’automobiliste puis sur les entretiens recommandés et préventifs. »

Anthony Bérubé et Éric Lessard du Centre de l’auto Sillery appliquent un protocole d’inspection rigoureux. Photo Centre de l’auto Sillery

L’impact des technologies et des habitudes

Cet atelier sous la bannière NAPA AUTOPRO, combine le savoir-faire aux outils modernes pour tracer le bilan de santé du véhicule. Comme l’explique M. Lessard, en ce qui concerne l’usure des pièces sous la voiture, on ne peut se fier uniquement aux kilomètres parcourus. « C’est avant tout une question d’utilisation, explique-t-il. Il y a aussi des facteurs qui changent la donne. Par exemple, la popularité des pneus à profil bas a un impact sur l’usure de la suspension ou de la direction. Ces pneus amortissent beaucoup moins efficacement les chocs. Cela a pour résultat que nous remplaçons aujourd’hui beaucoup de crémaillères, ce qui n’était que rarement le cas par le passé. »

Anthony Béburé ajoute pour sa part que les habitudes des consommateurs ont aussi changé, ce qui joue sur la fréquence de certains entretiens. « Le cas classique est les freins, explique-t-il. Les plaquettes peuvent être en parfaite condition, mais les disques sont rouillés faute d’avoir été suffisamment sollicités. Le télétravail nous amène à inspecter différemment. »

La relation avec le client

Un gros avantage de travailler avec une tablette, c’est que le client peut être avisé des travaux à faire ou à planifier rapidement, sans le déranger par un appel, et en supportant la demande d’autorisation des travaux avec des photos.

Ces deux intervenants comprennent qu’il n’est pas évident pour le consommateur de comprendre que certaines pièces devraient être remplacées, même s’ils ne décèlent pas de problèmes lors de la conduite.

« C’est le cas de la dégradation de la suspension, illustre M. Bérubé. Les essais routiers que nous effectuons nous indiqueront si le roulis, le rebondissement, ou l’affaissement du devant du véhicule au freinage sont des signes d’une suspension fatiguée. Nous pouvons aussi mesurer cette usure graduelle sur la rampe en comparant avec la hauteur normale du véhicule. »

Les clients peuvent hésiter à investir dans ce type de travaux relativement dispendieux. Même la nécessité d’un alignement peut parfois les faire hésiter.

Ce à quoi M. Lessard répond : « Dans ces deux exemples, ne pas agir peut avoir des conséquences sur la sécurité du conducteur et des passagers. De plus, retarder ces travaux ne représente pas une économie puisque la situation risque d’entraîner l’usure prématurée d’autres pièces. C’est le cas fréquemment pour les freins avant qui s’usent rapidement parce que la suspension laisse glisser tout le poids vers le devant du véhicule lors du freinage. »

Bref, une inspection mécanique détaillée permettra au client de prendre les décisions lui permettant de conserver sa voiture longtemps.

 

Catégories : Éditorial, Mécanique
Étiquettes : Entretien et réparation

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