On entend souvent dire que la cause la plus probable d’une perte de roue sur une voiture découle d’un mauvais serrage des boulons.
Qu’ils soient trop serrés ou non, le résultat sera toujours le même. J’ai un peu de difficulté avec ça parce que l’ensemble des circonstances nous retombe souvent sur les épaules.
Comment expliquer qu’un client ait pu rouler avec sa voiture durant une période de six semaines et parfois même plus dans certains cas, avant qu’une des roues du véhicule ne se détache subitement ?
Garantie du garagiste
Il est vrai qu’un délai de six semaines entre l’installation et le bris peut paraître long. La garantie offerte par la loi est de trois mois ou de 5 000 kilomètres et à défaut par le garagiste de fournir une explication sérieuse et convaincante pour se disculper du bris.
Le client doit aussi assumer sa part de responsabilité.
Rappelons que l’obligation du garagiste en est une de résultat et que cette obligation comporte non seulement le diagnostic, mais aussi des recommandations documentées sur les réparations à faire, même s’il ne les exécute pas lui-même.
Rouler avec un véhicule qui vibre de façon subite, c’est comme rouler sans se préoccuper d’un témoin qui s’affiche au tableau de bord. L’automobiliste doit le réaliser et agir avant que le pire ne se produise.
Établir la responsabilité
Voici une problématique qui est plutôt préoccupante qui s’est présentée récemment impliquant un garagiste.
La partie défenderesse explique qu’elle utilise un outil pneumatique pour effectuer la mise en place des boulons et que le réglage de la force de cet outil est fait selon la norme approuvée par les constructeurs de véhicules automobiles.
L’ensemble des circonstances dans la présente affaire permet de conclure que selon toute probabilité, c’est à l’établissement du défendeur que les écrous auraient été mal serrés. Ce n’est pas parce qu’on a parcouru 1000 kilomètres depuis l’exécution des travaux qu’il faut conclure que ce n’est pas là que les écrous auraient été mal serrés.
Alors comment saurions-nous en mesure de prouver ce que le plaignant aurait fait durant toute cette période ? Même avec une note à la facture indiquant « qu’il est de votre responsabilité de vérifier le serrage des roues de votre véhicule après avoir roulé 50 km suivant un changement de pneus ou une réparation ayant nécessité l’enlèvement des roues » toute la responsabilité incombe au garagiste.
Une question de sécurité
Face à ce constat, un appel à la vigilance s’impose. Les périodes de changement de pneus suivent toujours une cadence effrénée qui ne doit en aucun cas laisser place à l’erreur.
Lors d’un remplacement de roue, je conseille fortement de nettoyer les surfaces d’appui, d’être vigilant lorsqu’il s’agit de jantes différentes, de noter la rouille excessive et de corriger le manque de boulon sur une roue. Parfois, des opérations simples sont bâclées avec des résultats dévastateurs. Il ne faut pas que nos garagistes oublient leurs responsabilités.