Poser un diagnostic sur un véhicule électrique aujourd’hui vient brouiller nos habitudes.
Jadis, nous parlions de période de changement technologique s’échelonnant sur quelques années pour enfin réaliser aujourd’hui qu’elle se comptabilise presque annuellement. Présentement, de multiples systèmes de contrôle sont en mesure de gérer les niveaux de performance d’un véhicule, de rechercher les causes reliées aux problèmes et de fournir des rapports en temps réel à l’aide de diagnostics électroniques.
Les diagnostics impliquant des véhicules utilisant un moteur à combustion (ICE) sont principalement axés sur la réglementation des émissions et sur la recherche de problèmes. Pour ce qui est des véhicules complètement électriques, l’utilisation du diagnostic permet d’effectuer des vérifications sur la gestion d’énergie de la batterie, de la charge, du contrôle de température et de la surveillance des risques reliés à la haute tension.
À quels défis faisons-nous face ?
Bien que la disponibilité et l’emplacement des bornes de recharge représentent un défi en soi, le principal demeure le manque significatif de mécaniciens automobiles qualifiés pour s’occuper de la réparation et de l’entretien des véhicules électriques.
La formation complète pour travailler sur ce type de véhicule est très importante, ainsi que la sécurité des intervenants puisqu’ils travaillent sur le câblage électrique et d’autres composants connexes.
Les ateliers qui font partie du programme de formation Compétences VÉ s’accordent pour dire que la haute tension des batteries demande de l’attention et que les mécaniciens doivent connaître certaines règles et procédures afin de poser leur diagnostic.
Également, certains des outils requis sont parfois très difficiles à trouver. Il en est de même pour les fournisseurs qui ont du mal à répondre aux demandes axées sur les données provenant du diagnostic des véhicules électriques. Cela est dû à la complexité des systèmes d’autodiagnostic et aux développements subséquents de la technologie de diagnostic à distance.
Également, les batteries de tractions sont le cœur de tout VÉ. Leur durée de vie est influencée par plusieurs facteurs, y compris la fréquence des cycles de charge, les températures ambiantes extrêmes, la charge rapide et la conduite agressive.
Les opportunités
Comme indiqué précédemment, les batteries sont probablement l’une des parties les plus importantes des véhicules électriques. Les arguments de vente et de promotions de ces véhicules tendent à dire qu’il y aura moins d’entretien et de réparation qu’un véhicule à combustion. Il ne fait jamais oublier qu’un VÉ a les mêmes systèmes de direction, de suspension et de freinage qu’un véhicule conventionnel.
De plus, avec le vieillissement des premiers VÉ vendus, comme la première génération de Leaf, Soul EV, etc., la question qui risque de revenir le plus souvent est : comment se porte la santé de ma batterie haute tension ?
La réponse qui sera donnée par l’atelier aura de profonds impacts quant aux choix de l’électromobiliste dans le futur.
Comment s’assurer de bien renseigner son consommateur ? La réponse est simple : la formation.
L’optimisation de la performance du véhicule électrique par le maintien du système de gestion thermique de la batterie haute tension et la façon dont vous sensibiliserez votre client sur ce phénomène seront primordiales. Les différents systèmes de diagnostic se développeront davantage et les ateliers devront comprendre l’enjeu de ces prévisions, puis décider de leur avenir face aux tendances anticipées du marché.
Consulter les webinaires d’apprentissages interactifs des CPA, rassembler un maximum d’information pour enrichir vos connaissances, participer aux formations offertes en région ou par le biais de votre bannière et cheminer vers le programme de Compétence VÉ ; voilà qui vous outillera pour l’avenir.
Conseiller en développement au sein du réseau des garages recommandés de CAA-Québec, Denis Pageau est un technicien et formateur émérite. [email protected].