Les ateliers du marché secondaire doivent plonger dans la vague verte et mettre en place une stratégie concrète pour attaquer le marché des voitures électriques et hydrides.
« On ne peut pas penser offrir des services d’entretien sur ces véhicules sans savoir de quoi il est question, lance d’entrée de jeu Yves Racette, expert en véhicules électriques et responsable du programme Compétences VÉ. Pour savoir quoi offrir à cette clientèle croissante, il faut connaître ces véhicules, et pour ce faire, une formation de base est nécessaire. Évidemment, nous offrons tout le cheminement avec le Programme compétences VÉ, mais un atelier qui veut faire ses premiers pas dans cette direction peut envoyer un de ses techniciens suivre une formation de base de 21 heures. Ce n’est qu’un début, mais ça va lui permettre au moins de comprendre les systèmes de ces nouveaux véhicules et savoir où regarder pour leur entretien. C’est essentiel puisqu’avant tout, il est question de travailler en sécurité sur des voitures à haut voltage. »
On ne peut pas penser offrir des services d’entretien sur ces véhicules sans savoir de quoi il est question. »
Un marché à saisir
Chose certaine, les véhicules électriques et hybrides représentent un marché à saisir pour les ateliers indépendants. Trop souvent encore, faute d’offre, les propriétaires de ces voitures à haute technologie vont se rabattre chez le concessionnaire pour les entretiens.
Il faut démystifier l’idée qu’on ne peut pas faire d’entretien sur ces véhicules. « Les pneus, les freins, les systèmes de suspension et de direction, ou les climatiseurs ou encore des accessoires comme les essuie-glaces ou encore les filtres de cabines représentent des ventes importantes, énumère Félix Bouchard, spécialiste du développement des affaires pour les ateliers AUTOPRO. Bref, le « carré de sable » est encore rempli de projets pour les ateliers qui sont ouverts d’esprit et souhaitent se réinventer à moyen ou long terme. »
Le « carré de sable » est encore rempli de projets pour les ateliers qui sont ouverts d’esprit. »
Dans la région de Québec, sa bannière avait mis en branle un projet, en collaboration avec Compétences VÉ, pour attirer plus d’ateliers vers le marché des voitures vertes. Ce programme d’accompagnement, qui a été mis quelque peu sur la glace à cause de la pandémie visait les volets de la formation, mais aussi l’outillage nécessaire et le marketing pour faire connaître les compétences des ateliers auprès des consommateurs. Mais la formation se poursuit à distance et, comme il l’illustre si bien, la technologie elle continue à progresser.
De l’argent à faire
« Aller chercher les compétences nécessaires à entretenir ces véhicules verts est primordial pour nos ateliers du marché secondaire, reprend M. Bouchard. Il faut que la direction travaille avec ses techniciens pour faire progresser l’entreprise dans cette direction. Il y a de l’argent à faire dans ce secteur, aucun doute. » Mais le spécialiste du développement des affaires ajoute qu’un atelier qui affiche ses compétences en matière de VÉ rassure aussi ses clients qui possèdent des véhicules conventionnels sur leur savoir-faire. « Et rare sont ceux qui acquiert un véhicule électrique qui n’ont pas un Dodge Caravan 2014 dans leur cours. Attirer l’électrique c’est aussi récolter les autres véhicules de la famille. »
Denis Pageau, conseiller sénior en développement réseaux garages recommandés CAA Québec, travaille de longue date sur la filière électrique et a été partie prenante dans le développement des formations en la matière. Il ne fait aucun doute pour lui que les ateliers recommandés de son réseau doivent être des leaders en la matière.
Lorsqu’un véhicule hybride ou électrique se présente pour la première fois à votre atelier, avez-vous pensé le renvoyer à un autre endroit ? »
« Lorsqu’un véhicule hybride ou électrique se présente pour la première fois à votre atelier, avez-vous pensé le renvoyer à un autre endroit où vous avez choisi de vous adapter à cette nouvelle technologie », lance-t-il aux garagistes. Selon lui, les hésitations des ateliers peuvent être balayées par une formation adéquate. Offerte par plusieurs organisations, que ce soient les réseaux ou les CPA régionaux ou encore les réseaux d’ateliers, cette formation répond aux interrogations portant sur la sécurité et la compréhension des systèmes.
Pas d‘improvisation
« Il est possible de s’adapter de façon harmonieuse avec ces systèmes tout en considérant que la plupart des composants des véhicules hybrides et électriques comptent plusieurs pièces conventionnelles comme les autres et que la plupart des réparations peuvent être effectuées comme tel », détaille l’expert. Évidemment, il met en garde sur l’idée d’effectuer des travaux sur les systèmes de haute tension tant et aussi longtemps que les techniciens n’ont pas la formation exigée. « Une formation sur la désactivation sécuritaire du véhicule est incontournable et non négociable. »
Selon M. Pageau, l’arrivée des VÉ sur le marché secondaire demande une mise à jour constante des connaissances. Il cite, par exemple, toutes les notions de reprogrammation des pièces simples comme complexes qui sont remplacées lors de l’entretien. Pour lui et les autres experts que nous avons consultés pour cet article, l’adaptation aux VÉ fait partie de l’histoire des garagistes, ponctuée de défis technologiques.
Services à offrir
Voici les systèmes qui, sur les voitures électriques et hybrides, méritent toute votre attention
(Source : Denis Pageau)
- Vidange d’huile et filtre, le cas échéant
- Vidange d’huile à transmission
- Remplacement des pneus
- Entretien et remplacement des freins
- Suspension
- Direction
- Climatiseur
- Courroies
- Essuie-glace
- Remplacement de la batterie Acid-plomb (auxiliaire)
- Entretien du système de refroidissement
- Mise au point
- Systèmes de contrôle des émissions
- Système ADAS
Note : Chacune de ces vérifications se doivent d’être consultées dans les manuels électronique selon la pertinence de l’âge du véhicule.