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Les défis des formations automobiles

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Les programmes de formation dans l'automobile doivent s'adapter. Photo Adobe Stock

Pour la formation initiale dans le domaine de l’automobile, les diplômes d’études professionnelles (DEP) demeurent la porte d’entrée principale.

Des attestations d’études collégiales (AEC), plus courtes, viennent les compléter. La formation continue est également proposée par divers organismes, voire par des manufacturiers ou des constructeurs. Nous avons pu échanger avec des experts sur les enjeux de la formation.

Emmanuelle Bourque, directrice de comptes chez Auto-jobs.ca. Photo Emmanuelle Bourque

Des cohortes difficiles à remplir

Les centres de formation qui ont des départements en mécanique, conseil technique ou en carrosserie peinent à garnir leurs bancs. Les métiers techniques ne sont pas par définition sexy. Les DEP se portent mieux en termes d’image aujourd’hui, grâce entre autres aux évolutions technologiques des outils et des véhicules. Ils ont été longtemps considérés quand il n’y avait plus d’options. Beaucoup de travail reste cependant à faire pour revaloriser la filière.

« Pourtant les formations automobiles sont nombreuses et très bien faites. Tous les élèves se placent, souvent même avant que la formation ne soit finie. Mais il y a beaucoup d’abandons en cours de route », indique Emmanuelle Bourque, 20 ans dans l’industrie de l’automobile et actuelle Directrice de comptes chez Auto-jobs.ca.

Pendant la pandémie, les classes ont été fermées, des stages suspendus. Des étudiants ont préféré suivre une autre voie.

Des atouts et l’alternance

Cloé Gauvin est conseillère en ressources humaines chez Corporation Mobilis. Photo Cloé Gauvin

Les centres de formation intéressent généralement des personnes qui recherchent des formations non traditionnelles, sans être assis toute la journée dans une classe, avec un enseignement à la fois théorique et pratique.

« La formation est la base. On ne peut pas vouloir attirer les jeunes vers les métiers de l’automobile en leur promettant qu’ils seront formés et reconnus, et voir dans un même temps que certains recrutements se font sans aucune formation », soulève Danielle LeChasseur, la Directrice générale du Comité sectoriel (CSMO-Auto).

« Les centres s’adaptent en proposant des programmes en alternance travail études [ATE]. Le milieu est aussi plus accueillant avec des avancées au niveau des horaires et des salaires », ajoute Cloé Gauvin, conseillère en ressources humaines chez Corporation Mobilis, organisme qui regroupe plus de 145 concessionnaires d’automobiles et de camions lourds de la grande région de Québec.

Tout le monde sort gagnant avec l’ATE. L’élève arrive dans le monde du travail avec une expérience. L’employeur de son côté peut le recruter facilement, car il le sait bien formé et il l’a testé. Pour accueillir un étudiant en stage ou en alternance, il faut y consacrer du temps et avoir dans ses rangs un tuteur pour l’accompagner. Toutes les entreprises ne peuvent pas se le permettre.

« Au Québec, la moyenne d’âge des alternants est de 28 ans. Ce ne sont pas que des finissants. Il y a donc la possibilité d’aller chercher aussi des personnes qui veulent revenir sur les bancs de l’école, mais avec un salaire », indique Mme LeChasseur.

Mieux faire connaitre les formations et les métiers

« Il faut faire naître des passions. Nous menons un projet en effectuant avec des élèves du secondaire des visites sécuritaires dans les garages. Il faut leur montrer les options, rendre le tout plus concret et répondre à leurs questions », dit Mme Gauvin.

Cette initiative semble très intéressante, car les jeunes ne connaissent souvent pas le milieu des garages et des concessionnaires avant de posséder eux-mêmes un véhicule, loin de leur environnement. Ils ont souvent du mal à se projeter.

Des espoirs avec l’avancée des technologies

Cristina Almeida dirige le développement des compétences et du recrutement à la CCAM de Montréal. Photo Ryan Blau pour le CCAM

« L’arrivée de voitures et camions électriques ou hybrides, de plus en plus complexes et connectés, devrait attirer plus de monde dans la filière. Les centres doivent continuer à s’adapter », déclare Mme Bourque.

Pour mieux se préparer à la réalité du secteur, après un DEP de mécanicien 1800 heures sur 19 mois, un étudiant peut investir ensuite 645 heures dans un AEP Mécanique de véhicules électriques.

« Cette expertise est un plus même si certains mécaniciens ont aussi la possibilité de se former via les manufacturiers, mais pas la majorité. Les formations doivent être proches du marché et devront évoluer », soutien Cristina Almeida, Directrice du développement, des compétences et du recrutement à la Corporation des concessionnaires d’automobiles de Montréal (CCCAM).

Au soutien

Concernant la formation continue, certains organismes ont un rôle à jouer, comme la CCAM, qui supporte ses membres. Elle propose des modules, souvent en ligne, de trois ou quatre heures, réparties sur un à trois jours. Ces formations sont par exemple sur le leadership, l’accueil clientèle, pour les conseillers techniques, à la vente, les commis aux pièces, etc.

« Certains employeurs pensent à tort que s’ils envoient leurs employés en formation, ils vont les perdre. Mais ils vont devoir s’y résoudre, car les automobiles évoluent et leurs employés vont s’ennuyer et partir. Aujourd’hui ils n’ont pas le choix », poursuit Mme Almeida.

La CCAM propose également des cours exclusifs NADA en lien avec la National Automobile Dealers Association (NADA) de Washington. Il s’agit souvent d’un prérequis pour atteindre un poste de direction.

Nombreux défis à venir

 

Danielle LeChasseur est la directrice générale du Comité sectoriel de main-d’œuvre des services automobiles (CSMO-Auto). Photo Danielle LeChasseur

Le Comité sectoriel de main-d’œuvre des services automobiles (CSMO-Auto) est chargé de la vigie du secteur automobile au Québec et de l’adéquation entre les formations et les emplois. Ils doit anticiper les compétences à venir. C’est la feuille de route que lui trace le gouvernement du Québec qui le finance.

« Nos défis sont grands avec la pénurie de main-d’œuvre et le fait que la technologie évolue et est présente partout. Nous voulons outiller les acteurs pour qu’ils soient capables de recruter, former et conserver leur personnel. L’industrie devra former son personnel pour faire face à l’électrification des transports par exemple », déclare Danielle LeChasseur, sa directrice générale.

N’oublions pas que le Canada et le Québec comptent interdire la vente des véhicules neufs à essence à l’horizon 2035.

« En 2023 c’est important de faire un DEP. Un mécanicien débutant peut avoir accès à une batterie de 800 volts. Dans le développement des compétences, il ne faut surtout pas oublier les compétences de base, comme le calcul et le français, qui vont servir pour avoir accès à des formations et pour évoluer », explique Mme LeChasseur.

D’autres difficultés se présentent dans la province. Certains centres de formation en région se trouvent à plus de 200 kilomètres du lieu de travail, où certains DEP ne sont d’ailleurs pas offerts. Si le DEP en mécanique est accessible partout, seule une quinzaine de centres propose celui en carrosserie, et une dizaine celui en conseil technique.

 

Catégories : Concessionnaires, Éditorial
Étiquettes : Gestion

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