Au cours des 20 dernières années, la construction des véhicules et les matériaux utilisés ont radicalement changé. Alors qu’autrefois, la plupart des voitures et camions étaient fabriqués en acier doux, aujourd’hui les véhicules sont fabriqués avec une variété de substrats différents en raison des avancées technologiques et réglementaires. De nos jours, les ateliers de carrosserie travaillent couramment sur des véhicules dotés de capots, d’ailes, de couvercles de coffre et de portières en aluminium, voire même, comme dans le cas des camions Ford série F, de structures de carrosserie entièrement fabriquées en aluminium. De plus, de nombreux autres véhicules comportent de l’acier à haute résistance et à ultra-haute résistance dans leur construction, ainsi que des panneaux qui peuvent être en acier, en aluminium ou même fabriqués à partir de matériaux composites.

Investissements majeurs

Étant donné que ces matériaux réagissent différemment de l’acier doux traditionnel, les centres de carrosserie ont dû faire des investissements majeurs dans de nouveaux outillages et équipements, ainsi que dans la formation de leur personnel et de leurs techniciens. Alors, quelles sont les astuces pour réussir la réparation des véhicules multi-matériaux d’aujourd’hui?

Dustin King, directeur des ventes de district chez Mirka en Ontario, affirme qu’un élément clé est de suivre les procédures de réparation du fabricant d’origine (OEM) pour le véhicule en question. « Cela permettra de s’assurer que les outils et matériaux appropriés sont choisis pour les sections spécifiques du véhicule à réparer », dit-il, « ce qui aidera à prévenir la contamination pouvant survenir entre les différents matériaux. » De plus, M. King explique que pour ce faire, la propreté doit être une priorité absolue. Un bon exemple est l’extraction efficace de la poussière, qui protège non seulement l’environnement des contaminants dommageables pour les matériaux et la santé, mais crée aussi un milieu plus propre qui prolonge la durée utile des consommables tels que les tampons de ponçage, diminuant ainsi les dépenses de l’atelier.

Chez CARSTAR Arnprior, dans la région de la vallée de l’Outaouais dans l’est de l’Ontario, la directrice Laura Trousdale affirme que travailler avec de l’acier ou de l’aluminium présente son propre ensemble de considérations. « L’acier a une mémoire et a tendance à être plus malléable, alors que l’aluminium ne l’est pas. »

La séparation est essentielle

Puisque l’aluminium peut réagir avec certains matériaux comme l’acier galvanisé et causer de la corrosion, il est primordial de disposer de zones de réparation d’aluminium dédiées et isolées du reste de l’atelier. « Pour les réparations d’aluminium, nous avons une baie, des outils et un technicien spécifiques », précise Mme Trousdale, « ce qui influence directement l’organisation et la planification de l’atelier. Nous veillons à ce que l’ensemble de nos techniciens ait accès en permanence aux meilleures pratiques et aux directives, tout en organisant régulièrement des réunions et des vérifications de sécurité. »

Comme Dustin King, Mme Trousdale souligne l’importance de suivre les procédures OEM pour s’assurer que la réparation est effectuée correctement et selon les spécifications, garantissant que le véhicule puisse être remis en pleine fonctionnalité. « Nous avons des procédures opérationnelles normalisées qui incluent le Démontage pour réparation (DFR) », dit Mme Trousdale. De plus, elle affirme qu’un grand avantage pour l’atelier a été de travailler avec des partenaires comme ALLDATA. « Nous utilisons ALLDATA pour trouver les procédures OEM requises pour une réparation spécifique », dit-elle, notant que même si l’atelier ne peut pas trouver la bonne procédure de réparation, envoyer un courriel à ALLDATA offre souvent l’opportunité d’obtenir cette information rapidement et efficacement.

Opportunités d’apprentissage

Lors de l’exécution de réparations sur des véhicules multi-matériaux, un autre facteur à considérer est de s’assurer que le travail est effectué par des techniciens qualifiés et certifiés. Chez Budds’ Collision Services à Oakville, en Ontario, le vice-président et associé directeur J.R. Martino explique que ces types de réparations présentent également une opportunité pour les techniciens moins expérimentés de participer, afin qu’ils puissent obtenir une formation pratique réelle et apprendre les compétences requises, en travaillant aux côtés de techniciens seniors qui sont qualifiés et capables d’effectuer des réparations multi-matériaux. Martino a également souligné l’importance de tirer parti de l’équipe de planification de l’atelier et des estimateurs en leur permettant d’accéder à autant de procédures de réparation que possible. Cette pratique assure une vérification croisée, réduisant le risque que des erreurs soient négligées.

Outils et techniques

Lorsqu’on travaille spécifiquement avec l’aluminium, il y a une gamme de facteurs à considérer. Ceux-ci incluent d’avoir le bon équipement de protection individuelle (EPI). « Des lunettes de sécurité, des masques faciaux, des gants et des vêtements de protection, pour se protéger contre les particules en suspension dans l’air et les blessures physiques pendant le ponçage, la peinture, le polissage ou les tâches d’assemblage sont nécessaires pour protéger les travailleurs des dangers », dit Dustin King. De plus, il souligne l’importance du contrôle de la poussière. « L’utilisation de systèmes de ponçage sans poussière est cruciale », explique M. King. « Les outils et abrasifs avancés de Mirka sont conçus pour minimiser la génération de poussière, améliorant la qualité de l’air et réduisant les risques respiratoires. »

Une ventilation adéquate est également essentielle, afin que toutes les particules en suspension dans l’air puissent être rapidement dispersées, assurant un environnement de respiration sécuritaire et réduisant le risque que ces particules contaminent ou réagissent avec des matériaux dans l’atelier.

Lors de l’exécution de travaux, comme le ponçage et le lissage des surfaces des panneaux, M. King dit que souvent, l’utilisation d’une approche en « quadrillage » maintiendra un profil de rayure constant. De plus, il ajoute que d’utiliser le bon outil pour le bon travail est essentiel non seulement pour effectuer des réparations de qualité, mais aussi pour maximiser l’efficacité du temps de contact. Sur le sujet des ponceuses, M. King affirme que « les ponceuses de 8 mm sont idéales pour le département de carrosserie », mais « devraient être échangées contre une ponceuse avec une course de 5 mm lors du passage à la préparation et à la peinture ». Il note également que l’inclusion d’un tampon d’interface peut faire une grande différence, surtout lorsque les grains deviennent plus fins au cours du processus de réparation. M. King suggère aussi d’utiliser des produits tels que le guide de ponçage à sec de Mirka, qui permettent de détecter toutes les imperfections et rayures, assurant ainsi que le travail peut avancer vers la prochaine étape du processus de réparation.