Les logiciels d’estimation de dommages en carrosserie doivent évoluer au rythme des nouvelles technologies. Voyons comment les fournisseurs négocient ce virage.

Jack Rozint, vice-président aux ventes et service des produits de réparation chez Mitchell International répond avec détails à cette réalité. « Notre plateforme Mitchell Cloud Estimating est le vaisseau amiral pour la préparation des estimations des dommages après collision. La solution est accessible à partir de tous les appareils branchés à internet et donne un accès direct à toutes les procédures de réparation des constructeurs automobiles. Analyser les dommages en ayant l’information précise sur les processus de réparation sauve énormément de temps. Puisque la solution est infonuagique, il est simple pour l’atelier de carrosserie de la déployer dans l’ensemble de l’organisation. Mentionnons finalement que le Cloud Estimating couvre autant les véhicules légers que commerciaux. »

Des estimations plus complexes

Nous avons demandé à M. Rozint comment le développement des technologies automobiles, notamment en matière de systèmes avancés d’aide à la conduite, rendait la préparation d’estimations plus complexe. Selon lui, cela illustre comment il est important d’avoir accès aux processus des constructeurs pour élaborer l’estimation, mais aussi pour préparer le plan de réparation. De plus, le Cloud Estimating étant accessible par internet, il peut mener vers la plateforme de diagnostic de Mitchell DaaS (Diagnostic as a Service). « Tout en préparant le document, l’estimateur accède aux procédures OEM, mais aussi aux liens des codes d’anomalie lors du balayage des données électroniques (scan) qui indiquent les calibrations dynamiques et statiques qui doivent être effectuées. L’atelier peut ensuite documenter et démontrer que les diagnostics et réparations nécessaires ont été effectués. Mettre sous la main des estimateurs toute l’information liée à la réparation est notre approche pour nous assurer que rien n’est omis dans le processus. »

Plusieurs discussions ont cours au sujet de l’intégration de l’intelligence artificielle dans le processus d’estimation. Selon le vice-président de Mitchell, cette technologie permet de valider les ébauches d’estimations, par exemple en questionnant la décision de remplacer au lieu de réparer une pièce. « Nous croyons que les solutions basées sur l’intelligence artificielle vont progresser au rythme du développement technologie et de son adoption par la clientèle. Pour l’instant, notre accent demeure d’offrir aux carrossiers les meilleures informations leur permettant de faire les estimations précises des dommages et surtout, de les accompagner par la suite dans le processus de réparation pour qu’ils livrent à leurs clients, dans les meilleurs délais, des voitures réparées adéquatement et de façon sécuritaire », conclut M. Rozint.

Bonnes pièces, bon processus

Chez Solera, David Davoodi, directeur principal de la gestion des produits pour le volet réclamations automobiles, explique que l’outil d’estimation Qapter est construit sur la plateforme d’estimation d’Audatex. Les données de cette dernière proviennent directement de la base développée par l’entreprise à partir des feuilles de construction (build sheet) des véhicules, des procédures OEM et de la méthodologie d’Audatex afin de s’assurer que chaque estimation comporte toute l’information. Les utilisateurs de Qapter Estimating ont aussi accès aux détails des opérations de calibration des composantes de systèmes ADAS nécessaires à la réparation. La plateforme Qapter guide aussi l’estimateur vers les analyses et calibrations nécessaires après le retrait ou le remplacement de caméras ou capteurs radar et autres liés au système ADAS.

« De plus, avec notre service AudaVIN, les 17 chiffres du numéro d’identification du véhicule (VIN) ouvre l’accès à la feuille de construction spécifique à cette voiture – quand elle est disponible – pour s’assurer que les bonnes pièces de remplacement soient identifiées. Cela est particulièrement important quand on songe au nombre de parebrises, miroirs et autres pièces qui peuvent nécessiter des calibrations particulières malgré qu’il s’agisse d’un véhicule de la même année et du même modèle. »

Éviter les erreurs

Chez Carrus, Mélinda English nous explique que la plateforme Collision Way vient compléter les logiciels d’estimation couramment utilisés par les ateliers par exemple les solutions proposées par Mitchell ou Solara. « Les informations tirées des systèmes d’estimation sont versées dans le logiciel qui construit la facturation. Cette conversion en bon de travail permet de suivre les réparations à faire et de voir où est rendu le véhicule dans le processus. »

Cette entrée automatique des données réduit les risques d’erreurs. Le logiciel Collision Way permet aussi la production de rapports spécifiques à chaque département. Ces tableaux de bord présentent ainsi les comparatifs d’une année sur l’autre ou encore, une analyse par département. Il est plus facile ainsi pour le gestionnaire de mesurer la vente de pièces et de main-d’œuvre ou, plus en détail, l’utilisation de pièces neuves ou recyclées. C’est un outil qui peut s’avérer très intéressant pour un atelier qui ajoute de nouveaux services, notamment les calibrations ADAS par exemple et qui voudrait en évaluer la rentabilité.