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L’intelligence artificielle pour l’estimation

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Un calque aide les utilisateurs à prendre les bonnes photos dans l’outil Qapter développé par Solera. PHOTO Solera

L’évaluation des dommages par le truchement de photos soumises à un algorithme d’analyse fait son chemin rapidement chez les assureurs et sera bientôt un outil supplémentaire pour les carrossiers.

Cette technologie propulsée par l’intelligence artificielle est déjà utilisée par des assureurs canadiens et européens qui peuvent générer, d’une série de photos soumises par leurs clients, un canevas d’estimation. Pour créer une estimation, l’usager télécharge des photos des dommages sur un véhicule et la technologie utilise des modèles d’apprentissage machine supportés par une base de données de millions d’images pour comparer les dommages sur les mêmes modèles.

Pour Stéphanie Béland, directrice conseil, Communication, Vision et culture chez Industriel Alliance, Assurance auto, cette technologie ne manque pas d’intérêt. « Éventuellement, nous avons comme visée d’intégrer l’intelligence artificielle dans nos différents processus liés à l’indemnisation. Pour le moment, nous en sommes à l’étape d’évaluer les possibilités qu’offre cette technologie, de même que les gains que celle-ci pourrait potentiellement nous apporter dans le futur. »

Un outil qui intéresse

C’est un cheminement qu’envisagent d’ailleurs d’autres assureurs automobiles qui voient dans cette technologie un outil précieux pour les estimateurs qui deviendraient davantage des contrôleurs des résultats soumis par l’intelligence artificielle.

« La technologie avance, constate de son côté Alexandre Rocheleau, directeur du marketing chez Progi. Nous avons un projet pilote avec des alliés de l’industrie et des centres de recherche universitaires avec comme premier objectif de déterminer, par l’analyse des photos et des dommages subis, si le véhicule est une perte totale ou mérite d’être réparé. »

Si l’estimation par photos analysées par le truchement d’algorithmes intelligents est une voie considérée par les assureurs, cette approche pourra aussi permettre aux carrossiers d’obtenir plus rapidement une évaluation des dommages.

Par exemple, Solera, qui commercialise la plateforme Audatex, lançait le printemps dernier au Canada sa solution Qapter. Qapter combine l’apprentissage machine et des algorithmes de vision par ordinateur avec la science de la réparation pour détecter de façon automatique les dommages et produire un estimé de réparation professionnel rapidement et précisément. Cette technologie permet aux carrossiers de créer des estimés détaillés en quelques minutes seulement.

Une mise à jour innovante de l’outil d’estimation, déjà connu des carrossiers et des assureurs se déploiera au cours des prochains mois. Jusqu’à maintenant, Qapter a été lancé dans 48 pays avec des plans pour accroître ce nombre jusqu’à 100 en 2022.

Des réclamations plus rapides

Directeur du développement des affaires de Solera pour le Québec, Martin Ouellet y voit une évolution importante du processus d’estimation autant pour les carrossiers que les assureurs. « L’outil est basé sur nos 40 ans d’expérience, explique-t-il. Nous avons des milliards de données qui arriment les images des dommages après collision et les réparations qui en découlent et leurs coûts. En utilisant notre outil de guide de capture d’image, nous pouvons générer une pré-estimation qui peut être envoyée à l’assureur et au carrossier, accélérant le processus de réclamation. »

M. Ouellet note que Qapter, propulsé par l’intelligence artificielle, ne remplace pas l’œil expert de l’estimateur, mais représente un point de départ très efficace. « La photo ne peut voir les dommages derrière la carrosserie. Néanmoins, avec notre base de données intelligente, nous pouvons prédire quelles pièces internes devront être remplacées ou réparées. »

L’outil est particulièrement efficace pour les collisions d’intensité légère et moyenne. Ainsi, les estimateurs peuvent se consacrer aux cas plus complexes en se basant sur la pré-estimation soumise. Ces images permettent aussi une détermination rapide des pertes totales.

Pour M. Ouellet, le grand avantage de Qapter pour les carrossiers, est que quelques instants après une la collision, une pré-estimation peut être partagée par l’assureur lui donnant une bonne idée des travaux à faire, avant même l’arrivée du véhicule en atelier. Les bonnes pièces peuvent être commandées et les travaux sont insérés dans l’horaire de production.

Un portrait global

Yves Robichaud, directeur de zone pour le Québec chez CARSTAR, l’intelligence artificielle est déjà une réalité dans le système d’analyse des coûts de réparation dans son réseau. « Il faut des données complètes, mentionne-t-il en entrevue. Est-ce que l’estimation basée sur l’image prend compte des analyses de données, par exemple. Il y a plusieurs nouvelles charges dont il faut tenir compte dans l’estimation. Chose certaine, nous vivons une période intérimaire. Notre but est d’obtenir des prix selon notre propre système. Nous travaillons sur les volumes, car plus il y a de cas similaires et plus le résultat sera précis. »

Pour Yves Robichaud de CARSTAR, l’intelligence artificielle est déjà en développement dans son réseau pour l’analyse des coûts de réparation. PHOTO CARSTAR

Pour la Corporation des carrossiers professionnels du Québec, aussi prometteuse que soit cette technologie, elle doit nécessairement se déployer dans un contexte de compréhension mutuelle. « L’utilisation de l’intelligence artificielle en estimation des dommages est intéressante, mais elle a ses limites présentement, souligne Luc Fillion, conseiller stratégique à la Corporation. Il faut que nos ateliers l’adoptent et la maîtrisent, tout comme les assureurs qui doivent comprendre qu’aussi riches que soient les banques de données de référence, des images des dommages ne rendent pas nécessairement un portrait complet des travaux à effectuer, des pièces à remplacer et des reprogrammations de capteurs et modules souvent nécessaires. »

Selon M. Fillion, l’évaluation des dommages par analyse des images va certainement s’avérer un outil utile et complémentaire au processus d’estimation.

 

Catégories : Carrosserie, Éditorial
Étiquettes : Technologie

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