Les nouvelles générations de spectrophotomètres permettent aux ateliers de carrossiers de gagner en temps et en précision lors du choix d’une peinture lors de travaux de refinition.
Comme l’explique Angela Simon, directrice du marketing à l’innovation chez Sherwin-Williams, le spectrophotomètre est un outil de mesure de la couleur permettant de choisir la meilleure formule pour harmoniser la couleur à celle déjà sur le véhicule.
« Le spectrophotomètre est plus rapide et plus simple que le processus manuel de sélection, presque aussi simple que de prendre une photo avec un téléphone intelligent. En comparaison la méthode traditionnelle oblige un technicien qualifié à se référer à des boîtes d’échantillons et de les comparer à la carrosserie sous un éclairage adéquat. »
Selon Mme Simon, le spectrophotomètre est utilisé couramment dans les ateliers européens.
Elle confirme que son adoption fait son chemin en Amérique du Nord, notamment du fait que les nouveaux modèles sont plus faciles à utiliser, plus puissants et moins dispendieux que les technologies antérieures.
Une adaptation dans l’atelier
Pour Natalie M. Scott et Allen Porter, respectivement directrice du marketing, couleur, et directeur des produits numériques, chez PPG Peinture automobile, le spectrophotomètre demande une adaptation graduelle de la part de l’atelier.
« En ce qui nous concerne, nous en sommes à la troisième génération pour cet outil dont la précision et la facilité d’utilisation ont été bonifiées, explique Mme Scott. Son introduction dans l’atelier est encore confrontée à un ajustement culturel. Certains techniciens aiment bien tenir un échantillon de peinture à la main pour valider leur choix de couleur. »
À l’autre bout du spectre, il y a les ateliers qui vont se fier totalement à la lecture de l’appareil, laissant tomber la boîte d’échantillons.
« Une surface bien nettoyée et polie jumelée à une saisie de l’image avec notre outil RapidMatch XI donnant accès à notre banque numérique de 3.5 millions de couleurs constamment mise à jour, donnent un résultat d’une grande précision qui va se fondre harmonieusement avec le reste de la carrosserie », explique pour sa part M. Porter.
Cette banque de couleurs est mise à jour régulièrement.
Cela offre un avantage de rapidité comparativement aux boîtes d’échantillons qui sont mises à jour plus sporadiquement.
Comme l’indiquent nos deux intervenants, même si un constructeur met sur le marché une nouvelle couleur, avec son code propre, cela ne veut pas dire qu’elle sera uniforme d’une usine à l’autre.
Les spécialistes de PPG Peinture automobile documentent toutes ces variantes, les analysent, et ajoutent la formulation à la banque centrale de couleurs rapidement.
« La valeur du spectrophotomètre est directement liée à la richesse de notre banque de couleurs, résume Mme Scott. Si on veut un outil précis, il faut qu’il guide vers la couleur la plus fidèle possible. »
« Plus un technicien va travailler avec cet appareil, le mettre à l’épreuve, en valider les résultats, et plus il développera une expertise et une confiance envers les résultats du spectrophotomètre, reprend M. Porter. C’est là où il y a aura de véritables économies, en réduisant le temps de cycle en accélérant le temps nécessaire à trouver la bonne variante de couleur. »
Diffuser l’information
Pour faciliter l’introduction de cet outil dans les ateliers qui n’en sont pas encore dotés, PPG Peinture automobile a un programme d’information et de formation qui part des membres de sa force de vente pour se rendre par la suite dans les ateliers.
« Nous formons notre force de vente et nos distributeurs qui eux vont donner l’information aux gestionnaires d’ateliers et leurs techniciens. Et nous sommes toujours en appui pour répondre aux questions de tous ces partenaires », expliquent les deux représentants de PPG.
Éliminer les échantillons
S’il faut considérer un certain investissement pour acquérir le spectrophotomètre, les boîtes d’échantillons sont aussi coûteuses.
La possibilité de les éliminer devrait être un objectif pour l’atelier. Mais pour que la transition se fasse en douceur, il faut que l’atelier s’approprie l’outil.
« Ce n’est pas un outil infaillible, souligne Normand Cormier, directeur de la formation en classe pour l’Amérique du Nord chez Axalta Système de revêtement. On doit s’en servir sur tous les véhicules pour devenir bon. La caméra ne va pas tout régler. »
Pour plus de prudence et pour se faire l’œil à ce nouveau procédé, M. Cormier recommande de préparer un carton de validation avec la couleur dénichée, par le spectrophotomètre, dans la banque numérique des couleurs accessible par l’outil.
« On peut valider la proposition et même voir le résultat à l’écran », explique l’expert.
Savoir préparer
Le spectrophotomètre offre plusieurs avantages comparativement aux boîtes d’échantillons.
La mise à jour de la base de données de formules est constante, contrairement aux boîtes de couleurs bonifiées deux fois par an.
Il est possible aussi de tirer une couleur de très grande précision, qui va s’agencer avec la peinture qui peut avoir perdu du lustre avec les années.
L’outil doit être régulièrement nettoyé et calibré, l’affaire d’un instant, et la surface de lecture bien nettoyée et polie.
« Il faut aussi choisir une zone de lecture proche de la pièce à repeindre, conseille M. Cormier. La couleur sur un véhicule est rarement égale d’une partie à l’autre de la carrosserie. Il faut en tenir compte si on veut une belle fusion. »
Pour Normand Cormier, l’adoption de cette technologie qui existe depuis longtemps, mais qui s’est grandement simplifiée au cours des dernières années est facteur de générations.
« Plusieurs de nos ateliers utilisent à la fois le spectrophotomètre et les boîtes d’échantillons. La nouvelle génération se fie uniquement à l’outil numérique qu’ils ont appris à maîtriser. »
Soulignons que les fournisseurs de peinture offrent la formation et l’encadrement pour faciliter la transition vers cet outil.