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SEMA360 : Ce que l’avenir réserve à la carrosserie

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Frank Terlep, dans la cadre des formations du SEMA360, a présenté l’avenir du secteur de la carrosserie. PHOTO SCRS

Dans le cadre du programme de formation du SEMA360, un grand spécialiste du secteur automobile a tracé un portrait détaillé de ce que l’avenir réserve aux carrossiers.

C’est durant les ateliers de la Society of collision repair specialists (SCRS) que cette conférence se déroulait. Auteur du livre Auto Industry Disruption et spécialiste du domaine automobile depuis 40 ans, Frank Terlep a mis la table en disant que les cinq prochaines années allaient imposer plus de changements dans le secteur de la carrosserie qu’il n’en a connu au cours des 50 dernières années.

Tout d’abord, M. Terlep a expliqué que le premier niveau de changement proviendrait du secteur des assurances. « Avec l’intelligence artificielle, la connectivité des véhicules, la gestion des données pour l’évaluation des risques, ou encore l’estimation par photos, les assureurs visent à réduire de 40 % leurs frais d’exploitation et vont saisir toutes les technologies possibles pour atteindre cet objectif. »

Les constructeurs agressifs

Le secteur sera aussi marqué par une présence accrue des constructeurs automobiles autant chez les assureurs que chez les carrossiers. M. Terlep souligne que les constructeurs ont vu reculer de 18 % le pourcentage d’utilisation des pièces d’origine lors des réparations aux États-Unis depuis 2003, et qu’ils voudront rattraper le terrain perdu.

Sachant que la satisfaction du client lors de la réparation d’une collision est déterminante dans sa fidélisation pour une marque, les constructeurs vont mettre de la pression sur la certification des ateliers. Présentement, aux États-Unis, 87 % des travaux de carrosserie se font dans des ateliers qui ne sont pas certifiés.

« La stratégie des constructeurs est déjà à l’œuvre alors qu’on les voit proposer des pièces d’origine plus abordables, souligne l’expert. Pour mousser la certification des ateliers, ils vont plus facilement partager les processus de réparation et leur faciliter l’accès aux données. » Ce partage serait simplifié par la connectivité qui envoie directement au constructeur les informations significatives provenant du véhicule. Cela annonce le développement de liens directs entre le constructeur et le consommateur.

L’électrique

Constatant une réduction de 87 % du prix des batteries depuis 2010, M. Terlep voit un bel avenir pour les voitures électriques. Tous les constructeurs automobiles ont nettement enrichi leur offre alors que plusieurs administrations du côté américain resserrent leurs normes. La Californie, par exemple, annonce que toutes les nouvelles voitures vendues à partir de 2035 seront électriques.

Véritable ordinateur sur roues, la voiture moderne comporte une multitude de systèmes de sécurité embarqués que doivent comprendre les carrossiers. PHOTO ACRS

« Quand on sait la technologie derrière ces voitures on comprend facilement qu’il va falloir revoir nos façons de réparer et d’entretenir, souligne Frank Terlep. Pensez aussi que sur une voiture à combustion, on compte 2000 pièces mobiles comparativement à 18 pour son équivalent électrique. »

Changement de la réclamation

Traditionnellement, après une collision, le consommateur va appeler son assureur qui le guidera vers un carrossier. Ce dernier lui donnera un rendez-vous pour l’estimation puis un rendez-vous pour la réparation. Le travail terminé, le client reprend possession de son véhicule et est invité à remplir un sondage de satisfaction.

Avec l’arrivée des nouvelles technologies, M. Terlep voit plutôt que sous peu cette séquence va changer. « Après une collision, la voiture va directement envoyer à l’assureur les dommages perçus par les capteurs après analyse par ordinateurs. Le client recevra directement une invitation à un rendez-vous pour la réparation qui se fera selon les processus du constructeur. Le consommateur n’aura qu’à récupérer son véhicule et remplir le sondage. C’est le véhicule qui déclenche toute l’opération. »

Selon lui cette nouvelle approche sauverait en moyenne trois jours à l’opération et réduirait de 600 $ les frais liés au processus de réparation.

La révolution ADAS

Pour le conférencier le plus important vecteur de changement en carrosserie sera sans contredit les systèmes avancés d’aide à la conduite. Le département américain du transport et de la sécurité routière (NHTSA) a demandé qu’en 2022 que le système de freinage d’urgence automatique (AED) soit livré de base sur 97 % des nouveaux véhicules. Déjà aujourd’hui, quelque 45 % des voitures sur les routes nord-américaines sont dotés d’une version ou l’autre du ADAS.

Les systèmes automatiques de freinage d’urgence connaissent une progression exponentielle. (Image uniquement disponible en anglais) PHOTO Test Drive Copilot

« Les assureurs tout comme les réparateurs vont devoir s’y mettre et comprendre comment tout ça fonctionne, tranche M. Terlep. Jamais les processus de réparation n’ont été aussi importants puisque la précision de ses systèmes est directement liée à la sécurité des automobilistes. »

La calibration des caméras, radars de longue et courte portée et autres lidars de ce monde représente un marché très important. Selon les analyses de l’expert, aux États-Unis, le marché uniquement des calibrations représente des revenus de 396 millions de dollars américains. Basé sur une opération de calibration à 300 $ pièce, il prédit que ce marché potentiel atteindra 864 millions de dollars en 2025, puisque le nombre de véhicules dotés du ADAS va progressant.

« Ce n’est pas une vue de l’esprit, souligne-t-il. Nous voyons déjà apparaître dans certains États des centres spécialisés qui ne se consacrent qu’à des activités de calibration. Ils sous-traitent leurs services aux carrossiers qui n’ont pas l’espace, les connaissances ou les équipements nécessaires pour le faire. Je mets d’ailleurs les ateliers en garde à ce sujet. Si vous voulez offrir le service de réparation et de calibration des systèmes ADAS, engagez-vous à fond ou n’y allez pas du tout. Il n’y a pas de place pour l’amateurisme. »

La spécialisation

En ce sens, Frank Terlep voit que le secteur de la collision devra nécessairement se spécialiser davantage. Il considère que la consolidation des réseaux, où un nombre croissant d’ateliers seront entre les mains d’un nombre réduit de joueurs, favorisera ce phénomène qu’il voit comme inéluctable. « Je ne crois pas qu’un petit atelier indépendant sera en mesure de réparer tous ces véhicules de haute technologie, prévoit-il. On voit déjà les grands réseaux établir des ateliers spécialisés par marque et par région. On ne peut pas être bon dans tout. »

Frank Terlep, auteur et conférencier

La solution pour un atelier de carrosserie repose sur ces choix. Analyser la demande dans sa région et opter pour travailler sur un nombre limité de modèles. « Il faut idéalement aller chercher une certification du ou des constructeurs choisis, conseille-t-il. Travailler avec les concessionnaires régionaux est incontournable. Je sais que les constructeurs doivent aider le marché secondaire en partageant les connaissances, mais aussi les données et les processus de réparation. Mais le carrossier doit se rapprocher du constructeur, aller chercher les équipements, former ses techniciens et surtout, suivre rigoureusement les processus de réparation. »

Les ateliers de carrosserie doivent évoluer et faire des choix. « On ne doit pas être réfractaires au changement, souligne l’expert. Les scans avant et après les réparations, par exemple, doivent faire partie intégrale du processus de réparation. C’est non négociable. Les ateliers devront faire des choix face à la nouvelle réalité, ils ne peuvent rester stationnaires. La solution, c’est de s’associer, avec les concessionnaires, mais aussi avec les fournisseurs de services spécialisés. »

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