Après des années de croissance rapide, l’électrification des transports semble marquer le pas. Le ralentissement observé dans les ventes de véhicules électriques (VÉ) et dans le développement des infrastructures soulève une question centrale : sommes-nous face à un vrai virage ou à une mode passagère ?
Les chiffres récents laissent entrevoir un fléchissement. Ce recul alimente les doutes quant à la viabilité à long terme du modèle d’électrification. Est-ce que les voitures électriques sont vraiment la solution d’avenir, ou sont-elles surtout portées par des aides gouvernementales qui s’essoufflent ?
Des politiques publiques en transition
Au Canada comme au Québec, les aides financières à l’achat de VÉ seront graduellement réduites. Ce virage stratégique fait grincer des dents dans le secteur, qui y voit un manque de cohérence. Paradoxalement, certains programmes de formation, notamment pour les Centres de formation professionnelle (comme le CPA), sont maintenus, voire renforcés. Une tension émerge entre l’encouragement à se former et la baisse des incitatifs à l’achat : une stratégie à deux vitesses ?
Pour accueillir cette nouvelle technologie, les ateliers doivent investir dans du matériel et surtout dans la formation de leur personnel. Mais avec le ralentissement des ventes, plusieurs hésitent à se lancer. Est-ce le bon moment pour investir autant ? Si la demande ne suit pas, cela pourrait leur coûter cher.
Une pénurie de travailleurs qui complique tout
Le secteur fait aussi face à une véritable crise de main-d’œuvre. Il manque cruellement de techniciens formés pour entretenir et réparer les VÉS. Et la plupart des mécaniciens en poste ne sont pas très motivés à retourner sur les bancs d’école pour apprendre cette nouvelle spécialité. « Je n’ai jamais connu de toute ma carrière une pénurie de main-d’œuvre qualifiée aussi intense », affirme Dominic Landry.
Résultat : les employeurs peinent à suivre la cadence de la transition.
Avec l’incertitude économique, beaucoup de gens préfèrent garder leur voiture actuelle plus longtemps. Cela augmente la demande pour l’entretien des véhicules existants. Une bonne nouvelle pour les ateliers traditionnels, mais un défi de plus quand on manque déjà de personnel.
L’électricité : un autre frein
En parallèle, d’autres facteurs viennent alimenter les doutes. Le prix de l’électricité augmente et les pannes sont fréquentes, surtout en hiver. Cela inquiète les consommateurs, qui craignent de se retrouver bloqués avec une voiture qu’ils ne pourraient pas recharger. Résultat : plusieurs préfèrent opter pour des modèles hybrides, jugés plus sûrs en cas de pépin.
Les voitures électriques font toujours partie des grands objectifs pour un avenir plus vert. Mais entre l’incertitude économique, les choix politiques, le manque de main-d’œuvre et les craintes des consommateurs, la route vers l’électrification est semée d’embûches. Est-ce une transition solide et durable, ou une tendance qui devra être repensée ? Les prochaines années seront décisives.