Les véhicules sont aujourd’hui beaucoup plus sécuritaires que par le passé, et c’est en partie grâce aux systèmes de vérification de la pression des pneus (TPMS). Mais comment ces petits appareils peuvent-ils contribuer autant à la sécurité des automobilistes et pourquoi les ateliers doivent-ils leur porter une attention particulière ?
Les TPMS (tire pressure monitoring systems) ont été utilisés pour la première fois sur les roues de la Porsche 959 en 1986. Même s’ils étaient réservés aux véhicules de luxe à leurs débuts, dès la fin des années 1980, les capteurs TPMS ont commencé à s’introduire graduellement dans bon nombre de véhicules.
Depuis novembre 2014 en Europe, tous les nouveaux véhicules vendus sur le continent doivent détenir un TPMS et en 2016, on estimait qu’au moins 46 % des véhicules en Allemagne, en Espagne et en Suède détenaient un système de vérification de la pression des pneus, et ce chiffre continue d’augmenter. Aux États-Unis, nos voisins, les mêmes systèmes sont obligatoires sur tout véhicule neuf depuis 2007.
L’industrie des TPMS est donc en plein essor. Plus précisément, d’après la firme de recherche automobile, Towards Automotive, on prévoit que la valeur de cette industrie passera de 8 milliards de dollars en 2022 à 23 milliards en 2032.
D’une part, on peut expliquer ce phénomène par le fait que les véhicules électriques, de plus en plus nombreux sur nos routes, dépendent d’une bonne pression des pneus pour assurer une autonomie maximale. Ainsi, la quasi-totalité des véhicules électriques sortent de l’usine équipés d’un TPMS.
Par ailleurs, les gouvernements à travers le monde sont de plus en plus nombreux à imposer aux constructeurs de poser des TPMS sur leurs véhicules. En fait, d’après le manufacturier spécialisé dans les capteurs de pression, TPMS Bypass, ces systèmes permettraient de réduire de 56 % le nombre d’accidents causés par une mauvaise pression des pneus. Ils peuvent donc réellement sauver des vies !

Universels vs préprogrammés
À une certaine époque, chaque marque, et parfois même chaque modèle, utilisait des TPMS différents, ce qui rendait la gestion de l’inventaire des pièces de ces systèmes assez fastidieuse pour les ateliers d’après-marché. Heureusement, comme l’explique le président des Équipements Qué-Mont, Dominic Labelle, il existe aujourd’hui des TPMS universels qui facilitent la tâche aux ateliers.
« Les TPMS universels peuvent être posés sur la grande majorité des véhicules, pour autant que l’atelier possède un outil de programmation compatible », précise M. Labelle. « Les capteurs des TPMS ont généralement une durée de vie de cinq ans au Québec. En fait, c’est souvent la batterie qui s’épuise, mais puisqu’elle est souvent intégrée au capteur, il est impossible de la retirer. Lorsque vient le temps de remplacer le capteur en fin de vie, c’est plus facile pour les ateliers s’ils ont des TPMS universels en stock. »
Cependant, d’après la gestionnaire des communications chez le fabricant de pièces Sensata, Mariam Lochoshvili, les TPMS de nouvelle génération risquent d’imposer l’achat de nouveaux outils de calibration aux ateliers : « Jusqu’à aujourd’hui, les TPMS utilisaient des ondes radio pour communiquer avec le véhicule. Les TPMS commencent maintenant à utiliser des signaux Bluetooth, et cela va aussi demander des outils de programmation différents. Néanmoins, il reste encore quelques années avant qu’on les retrouve couramment dans les véhicules. »
Toutefois, bien que les TPMS préprogrammés soient moins pratiques pour les ateliers, ils le sont beaucoup plus pour les consommateurs, comme l’explique Mme Lochoshvili : « Les TPMS préprogrammés n’ont pas besoin d’être calibrés avec un outil, ce qui permet aux consommateurs de les changer eux-mêmes s’ils le souhaitent, sans avoir recours à de l’équipement spécialisé. »
Une source de revenus additionnels pour les ateliers
« Ici, les automobilistes doivent obligatoirement faire poser des pneus d’hiver à chaque changement de saison et, très souvent, ils ne possèdent pas de TPMS sur le second ensemble de jantes », explique M. Labelle. « Ainsi, pour les ateliers au pays, il y a un marché intéressant à saisir lors de la vente ou de l’installation de jantes de remplacement qui seront montées pour l’hiver. »
Et comme le rappelle M. Labelle, l’entretien des TPMS représente, lui aussi, une autre source de revenus. Chaque fois que les clients changent leurs pneus, les valves des TPMS doivent être vérifiées et remplacées si le besoin se présente, ce qui arrive fréquemment.
« C’est important de le suggérer au client, car les valves peuvent se corroder, ce qui entraîne des pertes d’air lentes dans les pneus, parfois difficiles à diagnostiquer pour les ateliers », conclut M. Labelle.
Finalement, ce qu’il faut retenir, c’est que dès qu’un client présente son véhicule au garage pour un entretien autour des roues, les ateliers doivent avoir le réflexe de vérifier et de changer l’écrou du TPMS, le joint d’étanchéité, la valve, ainsi que le capuchon. C’est important de bien expliquer au client que cette procédure est nécessaire pour assurer sa sécurité, surtout dans un climat très propice à la corrosion comme au Québec.