Comme l’eau, le destin fait son chemin sans que rien ne puisse l’arrêter.
À Drummondville, le boulevard Lemire situé au sud de l’autoroute 20 représente la nouvelle ère post-industrielle de cette capitale du Centre-du-Québec : celle des nouvelles pousses.
JSB Performance, inspiré des initiales de son propriétaire, s’inscrit dans ce lot d’entrepreneurs qui y ont vu avec justesse l’occasion d’avoir une vitrine correspondant à leur image et à leur dynamisme.
C’est en 2005 que Sylvain Beaudoin et Ginette Bastien, sa conjointe, y ont fait le grand pas avec la franchise du Docteur du Pare-Brise, principale enseigne de l’atelier.
D’abord locataires de l’immeuble, ils l’ont acquis 9 ans plus tard, le 19 décembre 2021, à un moment crucial de la pandémie où ils se demandaient de quelle façon tirer au mieux leur épingle du jeu.
Virage vers la mécanique
Ce moment a été le couronnement d’un parcours qui a commencé lorsqu’en quittant le cégep pour un DEP en Mécanique, Sylvain avait fait fi de ce qu’on lui avait dit quant à l’avenir incertain du métier de mécanicien.
Brillant élève aux possibilités multiples, il y avait vu instinctivement plus de chances de devenir ainsi son propre patron sans trop savoir de quelle façon, même si les Sciences humaines lui avaient de prime abord souri.
Il est cependant probable que le déclencheur ait été l’expérience acquise à la station Ultramar de François Caron, rue Saint-Pierre, alors qu’il a occupé à 16-17 ans le poste de pompiste responsable du service.
Il ne s’agissait pas d’un emploi permanent, mais d’une tâche de dépanneur le temps que, durant les fêtes, le propriétaire se prélasse sans souci au soleil de la Floride.
À noter qu’avant de se voir patron, Sylvain aurait aimé pouvoir être policier, mais sa condition de daltonien — il a longtemps cru que sa maison est grise plutôt que rose — lui interdisait même d’y penser.
Des grands-ducs, aux multiservices
Son DEP en poche, obtenu à Paul-Rousseau la même année que les enseignants Mathieu Grisé et Serge Désilets, actuel prof de son fils, il entreprend hardiment la tournée des grands-ducs de l’entretien.
Ainsi cumule-t-il un bagage d’importance en passant, à Drummondville, de Nissan à Camions Beaudoin, Montplaisir et Canadian Tire, auxquels s’est ajouté le concessionnaire VW de Sherbrooke.
Manquait toutefois le secteur des accessoires, de la performance et des pièces, dont celui de la vitre. À la première occasion, il s’y lance et devient, en 2005, franchisé du Docteur du Pare-Brise.
En s’installant en 2007 dans un vieil atelier du boulevard Saint-Joseph, il y offre du coup la mécanique générale et une expertise en matière de modification de suspension de camionnette.
Toutefois, c’est son emménagement sur le boulevard Lemire qui le conduira à un autre niveau, de même que sa spécialisation en pneus à l’enseigne V1, dont il a été parmi les premiers banniérés de sa région.
Image et Mémoire
Ce qui l’a franchement ravi après s’y être établi, c’est l’arrivée de nouveaux clients, mais surtout de ces automobilistes qu’il n’avait jamais revus depuis ses années chez divers employeurs.
Les plus fidèles de jadis lui ont avoué avoir regretté de s’être longtemps privés de ses services parce qu’ils n’osaient mettre le pied dans son vétuste atelier du boulevard Saint-Joseph. L’habit compte.
Sylvain se remémore avec émotion avoir également été étonné par la venue de cette clientèle recherchée, propriétaire de véhicules de grande performance et de très haut de gamme, tels les Maserati.
Il reconnaît en outre avec fierté que sa mémoire, qui lui permettait de tout emmagasiner par sa seule écoute en classe, y est aussi pour beaucoup dans ses liens avec les clients.
Cette faculté lui sert toujours autant, puisqu’il lui suffit de jeter un coup d’œil à l’agenda du jour pour se rappeler en détail de ce qu’il y a à effectuer, et à qui appartient chaque véhicule.
Satisfaction et respect
Les noms et les prénoms ne lui échappent d’ailleurs pas plus que les visages et les particularités de ses habitués. Qu’il les ait vus récemment ou il y a longtemps. Il sait qui avait une Corsica ou quelque autre modèle.
Il estime cependant que ce qui plaît avant tout, c’est son approche personnelle de ce qu’on appelle « les affaires ». Il ne vend rien. Il conseille et rend service en tenant absolument à ce que chacun soit satisfait.
Satisfaction et respect étant sa devise, il maintient que tous repartent heureux d’avoir été bien servis, affirme-t-il. Et ce respect, qui est le même au sein de son équipe, fait de son atelier celui du bonheur.
Un bonheur, il faut le savoir, qui a beaucoup à voir avec Ginette Bastien : une conjointe dont l’expérience en affaires, tenue de livres et commerce est plus qu’un complément direct à cette réussite.
Fin 2021, JSB Auto, une nouvelle enseigne d’autos d’occasion née de la pandémie, a été ajoutée à la diversité de JSB Performance.