Quand j’étais à l’université, on parlait de gestion d’inventaire « Just in time ».
À une époque moyennement lointaine, vers la fin du millénaire passé, il était très en vogue de parler d’approvisionnement en juste à temps.
L’un de mes enseignants nous disait que l’entrepôt du futur serait composé des boîtes des camions de livraison et que tout arriverait au moment opportun plutôt.
C’était la solution plus efficace que de remplir des entrepôts pour espérer les vider ensuite.
Toutes les avancées technologiques, la traçabilité des ventes, l’optimisation des réseaux devaient permettre de diminuer les frais fixes, les immobilisations, de diminuer la manutention, d’augmenter la liquidité et de simplifier nos opérations.
On parlait à cette époque de « village global ».
Une autre paire de manches
Nous sommes maintenant 22 ans, une pandémie, une désorganisation totale de la chaîne d’approvisionnement et un monde du transport sens dessus dessous plus tard …
Nous n’avons d’autre choix que d’augmenter nos quantités en inventaire et d’essayer de mieux prévoir nos besoins pour l’ensemble de la prochaine saison.
En effet, depuis cette satanée pandémie, les différents manufacturiers font tous face à différents défis qui ont pour effet de réduire la production.
À cela s’ajoute une coûteuse et déstabilisante congestion dans les transports, une situation découlant justement directement de la mondialisation des échanges commerciaux.
Comme résultat, nous ne pouvons espérer recevoir 100 % de nos commandes. Rien n’indique que la situation sera normalisée en prévision de la prochaine période de pointe.
Au sein de nos organisations, nous avons dû effectuer des choix stratégiques pour faire face à cette réalité.
Tout d’abord, augmenter l’espace d’entreposage disponible, ensuite, accroître les quantités et sécuriser notre approvisionnement.
Par transparence, il faut avouer que chaque médaille a son revers.
Nous pouvons en effet voir dans la situation actuelle de très belles opportunités d’effectuer des gains significatifs en valeur, suivant les hausses de prix de vente plus fréquentes et plus significatives que par le passé.
Au-delà de l’expérience
Ceci étant dit, au cours des 22 dernières années, depuis l’école, les outils technologiques ont grandement changé.
Malgré ce fait, nos rêves de gestion des inventaires juste à temps ne se sont pas réalisés.
Mais avec les tableurs d’aujourd’hui, ainsi que par la professionnalisation des activités liées à l’approvisionnement, nous trouvons de plus en plus de solutions innovantes pour faire face aux défis du futur.
En prenant un virage technologique et en nous appuyant sur des collègues avec une formation à la pointe, nous apportons un regard plus global sur nos décisions en approvisionnement.
Il est par contre à comprendre que l’investissement dans les solutions de logiciels modernes et plus fonctionnels n’est vraiment plus à négliger.
Il y aura toujours des turbulences sur le marché.
Si ce n’est pas la pandémie, ce sera le transport ou l’accès aux matières premières.
L’avenir nous réserve toujours une balle courbe.
Autant les distributeurs que les marchands doivent donc faire preuve de prévoyance et oublier l’idée qu’ils auront toujours le pneu souhaité au moment désiré, surtout s’ils l’espèrent juste à temps …
Frédéric Champagne a joint l’équipe de la famille Desharnais à Québec en 2006. Il y occupe le poste de directeur des achats et de la mise en marché pour la division automobile. Il lui incombe d’être constamment à l’affût des avancées technologiques du domaine.