L’entretien régulier et les réparations avant qu’elles ne dégénèrent peuvent avoir un impact considérable sur la consommation de carburant.

Les économies de carburant ont toujours été une préoccupation majeure pour les professionnels des parcs, et cette préoccupation s’est accrue ces dernières années lorsque les prix de l’essence et du diesel ont atteint de nouveaux records.

La situation est d’autant plus délicate que les gestionnaires de parcs ne peuvent pas se contenter de réduire ou de redimensionner leurs véhicules, car il est difficile d’en trouver de nouveaux. En conséquence, les parcs conservent leurs véhicules plus longtemps que prévu et sont contraints de limiter les coûts de carburant en revenant à l’essentiel et en investissant dans l’entretien.

« Du point de vue de l’entretien, la meilleure façon d’optimiser l’économie de carburant de vos véhicules est de vous assurer que vous respectez le calendrier d’entretien préventif recommandé », explique Shawn Morris, vice-président des opérations canadiennes de Holman.

Outre les opérations de base, telles que les vidanges d’huile et la rotation des pneus, M. Morris souligne que les services réguliers, y compris le remplacement des filtres et des liquides (si nécessaire), doivent être effectués à temps afin de garantir que les véhicules restent en parfait état de fonctionnement pour maximiser le rendement énergétique.

« Vous devez également vous assurer que vos pneus restent correctement gonflés entre les entretiens PM, ajoute-t-il. Au-delà de ces bonnes pratiques d’entretien, il convient également de réduire les temps morts et de surveiller le comportement de conduite afin de corriger les habitudes qui réduisent la consommation de carburant (accélérations rapides, excès de vitesse, etc.). »

Selon le ministère américain de l’énergie, l’attention portée aux « éléments de base » peut faire une énorme différence. En effet, l’organisation a publié les informations suivantes à l’intention des consommateurs et des parcs :

• Utilisez la qualité d’huile moteur recommandée par le constructeur de votre voiture. L’utilisation d’une huile moteur de qualité différente peut réduire votre consommation de carburant de 1 à 2 %.
• Gonflez vos pneus à la pression recommandée dans le manuel du propriétaire, sur un autocollant dans la boîte à gants ou sur un autocollant dans le montant de la porte côté conducteur. Cette valeur peut être différente de la pression maximale indiquée sur le flanc du pneu.
• Effectuez des contrôles d’entretien réguliers pour éviter les problèmes de consommation de carburant dus à des bougies usées, des freins qui traînent, des courroies qui s’affaissent, un manque de liquide de transmission ou des problèmes de transmission. La résolution d’un problème d’entretien grave, tel qu’une sonde à oxygène défectueuse, peut améliorer le kilométrage de 40 %.

Ce dernier point est presque difficile à croire. Imaginez une économie de carburant de 40 % ! De toute évidence, il est payant de rester attentif aux problèmes d’entretien et d’y remédier en temps utile, avant qu’ils ne commencent à coûter cher à votre parc.

Gérer la marche au ralenti

La marche au ralenti est un autre problème majeur. Le ministère américain de l’énergie recommande aux conducteurs d’éteindre leur moteur lorsqu’un véhicule est stationné pendant plus de 10 secondes, car la marche au ralenti peut consommer un quart à un demi-gallon de carburant par heure, ce qui équivaut à environ un à deux litres par heure.

Guillaume Poudrier, président de Geothentic, indique que la plupart des véhicules du parc tournent généralement au ralenti entre 30 et 50 % du temps, selon les données que son entreprise a recueillies à l’aide de la télématique. « Si vous pouvez réduire le temps d’inactivité, vous économiserez non seulement beaucoup d’argent sur le carburant, mais vous réduirez également les émissions de gaz à effet de serre, ajoute-t-il. En outre, vous réduirez vos coûts d’entretien. »

M. Poudrier explique que la réduction de la marche au ralenti se traduit par une diminution du nombre d’heures de fonctionnement du moteur, « et si vous avez moins d’heures de fonctionnement du moteur, vous pouvez allonger vos calendriers d’entretien, conserver vos véhicules plus longtemps et améliorer la valeur de revente. »

Étude de cas

En 2022, M. Poudrier raconte que son entreprise a mené une étude de cas avec l’un de ses clients. Ils ont installé des systèmes télématiques dans 400 véhicules du client, principalement des camionnettes, et ont suivi toute une série de points de données. En outre, dit-il, le système télématique couperait automatiquement le moteur s’il s’avérait que le camion tournait au ralenti trop longtemps.

« Ce client a économisé 1 433 dollars de carburant par véhicule et par an, et nous avons réduit les émissions de gaz à effet de serre de trois tonnes par unité et par an », précise M. Poudrier.

En exploitant la puissance de la télématique, M. Poudrier indique que son client a pu réduire considérablement les heures d’inactivité du moteur, ce qui a permis de réduire les coûts de carburant en général. « Nous avons réduit le nombre d’heures de fonctionnement du moteur de près de 100 000 heures, ce qui équivaut à faire tourner un véhicule au ralenti pendant 11 ans d’affilée », ajoute-t-il.

Personne ne sait si les prix des carburants continueront à augmenter ou s’ils baisseront dans un avenir proche. Nous ne savons pas non plus à quelle vitesse les constructeurs seront en mesure de remplir le pipeline avec de nouveaux véhicules plus économes en carburant, notamment les hybrides et les VÉ. En attendant, les gestionnaires de parc reviennent à l’essentiel en surveillant le comportement des conducteurs et en assurant l’entretien des véhicules afin de mieux gérer la consommation de carburant dans son ensemble.