La transformation des parcs de véhicules électriques est comme une traînée de poudre.
Le 5 mars 2019, la ville de Kingston est devenue la première municipalité de l’Ontario à déclarer une urgence climatique. Depuis, elle travaille d’arrache-pied à la transformation de son parc municipal en véhicules à zéro émission.
En 2021, deux bus électriques ont été ajoutés au parc, et la ville est en passe d’en ajouter cinq autres, sous réserve de l’approbation du programme Investir dans les infrastructures canadiennes du gouvernement fédéral. « Dans le cadre de notre plan global, l’objectif de la ville est de convertir l’ensemble de notre parc de 82 autobus au carburant non diesel au plus tard en 2040 », explique Jeremy DaCosta, directeur des transports en commun de la ville de Kingston, qui ajoute : « Il se peut que cela se produise plus tôt que cela ».
Les deux bus électriques sont fabriqués par New Flyer, basé à Winnipeg, et sont rechargés à partir de deux distributeurs. « Nous avons la possibilité de recharger les bus que nous avons, de les déplacer et de recharger d’autres bus. À l’avenir, d’autres distributeurs seront ajoutés pour permettre à un plus grand nombre de bus de se recharger simultanément.
L’infrastructure de recharge se trouve à l’extérieur. « Nous voulions la tester dans le véritable hiver canadien », explique M. DaCosta.
Température de l’air extérieur
La distance que les bus électriques peuvent parcourir est limitée. Actuellement, ils sont affectés aux tranches du matin et de l’après-midi. « Les lignes qui circulent pendant les heures de pointe sortent, fonctionnent pendant plusieurs heures et reviennent ensuite pour être rechargées », explique M. DaCosta. Lorsque le temps se réchauffe, les bus peuvent parcourir de plus grandes distances et être affectés à des itinéraires qui restent en service plus longtemps.
Le principal facteur déterminant l’efficacité du bus et l’utilisation de l’énergie est la température de l’air extérieur. La chaleur intérieure du bus est chauffée par la batterie électrique, et lorsque le chauffage électrique doit fonctionner à une capacité plus élevée, la distance que le bus peut parcourir est réduite.
« C’est un défi supplémentaire dans le monde du transport en commun en raison des arrêts, des départs et de l’ouverture et de la fermeture des portes, note M. DaCosta. Vous faites cela plusieurs fois en une heure, c’est donc plus difficile de maintenir le niveau de confort à l’intérieur du bus. »
Mais d’autres véhicules électriques n’ont pas ce problème, comme la flotte de Zambonis électriques, ou surfaceuses de glace. La ville de Kingston dispose d’un parc de 12 surfaceuses à glace (Zamboni) réparties dans les installations municipales. À l’heure actuelle, cinq de ces 12 machines sont électriques, et il y en aura deux de plus d’ici la fin de l’année 2023.
Les surfaceuses non électriques sont alimentées au propane et il est prévu de remplacer les unités existantes par des unités électriques en fonction des besoins, l’objectif étant de procéder à une conversion complète d’ici à la fin de 2026.
Réduction des coûts
« C’est une excellente application pour ce type de produit », s’enthousiasme Brent Fowler, directeur de la gestion des actifs de la ville de Kingston. Les surfaceuses peuvent être remises en service après une « inondation », c’est-à-dire après avoir refait la surface d’une patinoire. Pour charger l’équipement, l’infrastructure électrique est commodément située dans la salle d’équipement.
Les avantages financiers sont nombreux, notamment une réduction d’environ 35 % des coûts de maintenance et d’environ 80 % des coûts énergétiques. « C’est une expérience très positive pour l’opérateur, si vous imaginez devoir changer des bouteilles de propane », note M. Fowler.
La communauté bénéficie d’un air plus pur à l’intérieur de l’arène, ce qui signifie également que le système CVC de l’arène est moins sollicité. « Nous avons un excellent partenaire, Zamboni, qui est basé tout près de Brantford, ce qui nous aide à mettre en place le programme d’adoption et de formation.
Les surfaceuses électriques sont des modèles Zamboni 450 Lithium Ion. « Nous recommandons à nos opérateurs de recharger la machine après chaque inondation, mais ils peuvent en fait effectuer entre huit et dix inondations avant d’avoir besoin d’être rechargés », explique M. Fowler.
Réponse positive
Outre les bus et les surfaceuses de glace, la ville a investi dans une large gamme de véhicules légers électriques. Récemment, elle a pris livraison de sept Hyundai Kona qui viennent s’ajouter aux 24 déjà en service, et 11 autres véhicules à zéro émission arriveront au cours des prochains mois. Il s’agit notamment du Kona, d’un Ford Escape PHEV et d’un Ford E-Transit cargo fan. La ville compte également des Chevrolet Bolt et quelques Toyota Prius.
« D’ici à la fin de l’année 2023, la ville disposera de 35 véhicules électriques légers », affirme M. Fowler. Ces véhicules sont utilisés par différents services, notamment l’application des règlements, l’application des règles de stationnement, les services de construction et de délivrance des permis, le groupe de transport, les services environnementaux, ainsi que les services publics de Kingston. La ville dispose d’une centaine de chargeurs de niveau 2 dans toute la ville, dont 50 sont destinés à un usage public. Les 50 autres sont installés dans les locaux de la ville, afin que les véhicules puissent être rechargés pendant la nuit.
« Tous nos services ont réagi positivement, rapporte M. DaCosta. Je ne connais aucune autre municipalité de notre taille qui dispose d’autant de véhicules électriques légers. »