Lors du NAFA I&E virtuel 2022, des spécialistes ont expliqué diverses stratégies que peuvent déployer les gestionnaires qui veulent décarboner leurs parcs.

Jason Kazmar, directeur Stratégie VÉ et durabilité et Chad Christensen, spécialiste de la relation avec les clients, tous deux d’Element Fleet Management, ont expliqué qu’un grand nombre de leurs clients visent à réduire leur empreinte carbone en effectuant graduellement un virage vert. Cela se traduit par un intérêt croissant pour les véhicules électriques.

« Évidemment il s’agit d’un défi complexe, mais les gestionnaires ont accès à de plus en plus d’information pour les aider dans leur plan de match, explique M. Kazmar. Il faut savoir où commencer et comprendre que le parc sera mixte pour plusieurs années. Le volet économique est de première importance, car il faut tenir compte du coût total de propriété de ces véhicules, de leur disponibilité et des frais liés aux infrastructures de recharge. »

Un pas à la fois

Selon lui et son collègue, il faut y aller un pas à la fois. Ils recommandent de mettre en place un projet pilote où les gestionnaires des différents départements de l’entreprise identifieraient les véhicules les plus aptes à être convertis à l’électrique. « Il faut mesurer les distances et les utilisations, les frais d’entretien et les stratégies de recharge, précise M. Kazmar. Il est possible de lancer plusieurs projets pilotes en même temps avec des types de véhicules différents. Bien choisir les utilisateurs pour ces projets est aussi déterminant puisqu’ils seront les ambassadeurs de la transition. Il faut écouter leurs commentaires et trouver réponse aux problèmes qu’ils peuvent soulever. »

Une transition graduelle permet aussi de valider les coûts comparatifs d’opération des VÉ par rapport à leurs équivalents à essence. Un suivi attentif de ces données sera le pivot du déploiement de la conversion.

Qui fait quoi

« Vous devrez savoir qui fait quoi avec les véhicules avant même d’envisager l’acquisition de VÉ, met en garde M. Christensen. On ne peut mettre entre les mains d’un utilisateur un véhicule électrique sans préparation. Au départ, plusieurs de nos clients vont travailler avec les employés qui garent leurs véhicules de fonction à la maison le soir. C’est le scénario idéal, car il est simple d’installer chez eux une borne et d’établir une compensation pour l’électricité utilisée pour la recharge. L’installation de bornes au siège social pourrait venir en seconde vague. »

Établir des comparatifs

M. Christensen poursuit en indiquant que si une dizaine de véhicules légers électriques font leur place dans le parc, il est intéressant d’en acquérir de modèles différents. Il est ainsi possible de sonder la satisfaction des utilisateurs et le rendement comparatif des modèles à l’essai. Il mentionne aussi que la volonté de réduire l’empreinte carbone du parc passe aussi par le choix de véhicules plus petits, quand cela est applicable.

Si l’entreprise décide d’installer des infrastructures de recharge à sa place d’affaires, les spécialistes conseillent de considérer, dès le départ, les usages futurs. Si les projets pilotes affichent un bilan positif, le déploiement des VÉ peut aller rapidement et il faut en tenir compte dans la planification des infrastructures.

« Le succès d’un virage vert repose sur certains éléments clés, résume M. Kazmar. Le premier, qui est déterminant, demeure l’acceptation des utilisateurs. Le second est le suivi attentif des données tirées de la télématique. Il faut établir si ces véhicules sont utilisés de façon à optimiser leurs avantages et s’assurer que les modèles choisis correspondent à vos besoins. La réussite des projets pilotes va vous guider dans la suite de votre stratégie à plus grande échelle. »