Le budget fédéral déposé le 7 avril compte certaines mesures, nouvelles ou maintenues, qui auront un impact sur le secteur automobile.
Ce budget souligne tout d’abord que l’économie a repris de la vigueur puisque le taux de chômage est de 5,5 % au Canada et que 112 % des emplois perdus depuis avril 2020 ont été récupérés.
Le budget 2022 d’Ottawa inclut un certain nombre de mesures visant à réduire les émissions attribuables au transport, en rendant l’adoption des véhicules zéro émission plus abordable pour la population et les entreprises canadiennes. Ainsi, une somme de 1,7 milliard de dollars sera injectée sur cinq ans en vue de prolonger le programme Incitatifs pour l’achat de véhicules zéro émission jusqu’en mars 2025.
Mentionnons que pour aider à rendre l’adoption de VZE plus abordable pour les Canadiens, le gouvernement fédéral a offert des incitatifs d’un maximum de 5000 $ à l’achat de véhicules admissibles depuis 2019. Ce programme, combiné à ceux des provinces, a aidé les Canadiens à acheter ou à louer plus de 136 000 véhicules neufs. Il est à souligner que l’admissibilité au programme sera élargie pour appuyer l’achat d’un plus grand nombre de modèles de véhicules, notamment les fourgonnettes, les camions et les VUS.
Pour les parcs
Du côté commercial, une enveloppe de 547,5 millions de dollars sur quatre ans vise à lancer un nouveau programme d’incitation à l’achat de véhicules moyens et lourds à zéro émission pour aider les entreprises à moderniser leurs parcs de véhicules.
Comme l’indique le document budgétaire : « Des entreprises de partout au Canada veulent moderniser leur parc de véhicules pour participer aux efforts de lutte aux changements climatiques. Cependant, ces mises à niveau peuvent s’avérer coûteuses, et les entreprises doivent avoir la certitude que les VZE peuvent transporter leurs marchandises de façon fiable vers les marchés. »
Pour aider à décarboniser les véhicules déjà sur les routes, le budget de 2022 propose de verser 199,6 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2022-2023 à Ressources naturelles Canada pour élargir le Programme d’évaluation écoénergétique des flottes de transport de marchandises, qui sera renommé le Programme de flottes de transport des marchandises écoénergétiques. Ce financement soutiendra l’évaluation et la modernisation d’un plus grand nombre de véhicules et une diversité accrue des flottes et des types de véhicules.
Bornes de recharge
Depuis 2015, le gouvernement fédéral a contribué à la construction de près de 1500 bornes de recharge partout au pays. En effectuant ces investissements, le gouvernement souhaite respecter l’engagement qu’il a pris d’ajouter 50 000 nouvelles bornes de recharge pour VZE et stations d’hydrogène partout au Canada.
Le budget de 2022 précise que la Banque de l’infrastructure du Canada investira 500 millions de dollars dans l’infrastructure de recharge et de ravitaillement des VZE urbaine et commerciale à grande échelle. Le financement proviendra des ressources existantes de la Banque de l’infrastructure du Canada.
Ottawa propose de verser 400 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2022-2023, à Ressources naturelles Canada afin de financer le déploiement de l’infrastructure de recharge des VZE dans les communautés suburbaines et éloignées dans le cadre du Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro (PIVEZ).
Satisfaction chez Propulsion Québec
Dans un communiqué de presse diffusé le 7 avril, Propulsion Québec, la grappe des transports électriques et intelligents du Québec, s’est montré très satisfait des mesures et investissements importants en matière d’innovation, d’électrification des transports et de mobilité durable annoncés dans le budget 2022-2023 du gouvernement fédéral. « Dans son budget ambitieux, le Canada mise sur l’industrie des transports électriques et intelligents (TEI) comme une filière de développement économique durable et confirme sa volonté de mettre en place des réglementations novatrices ainsi que des incitatifs importants pour assurer la transition électrique de son économie grâce aux technologies zéro émission », indique le communiqué.
Selon l’organisme, les annonces faites par le gouvernement auront un impact sur toute la chaîne de valeur des transports électriques et intelligents (innovation, infrastructures de recharge, filière batterie, approvisionnement public, etc.) Ce budget démontrerait également la volonté claire pour le Canada de se positionner comme chef de file dans le secteur des minéraux critiques et stratégiques.
« Propulsion Québec est très satisfait des mesures annoncées aujourd’hui par le gouvernement du Canada en matière de mobilité électrique et intelligente. Nous sentons un réel appui du gouvernement fédéral pour notre filière économique. Il s’agit d’excellentes nouvelles pour les entreprises québécoises des TEI qui se retrouvent à tous les stades de la chaîne d’approvisionnement. Leurs activités seront grandement favorisées grâce aux investissements en innovation, aux politiques et réglementations VZE pour les véhicules passagers et ceux moyens et lourds, ainsi que les mesures liées aux infrastructures de recharge et incitatifs à l’achat de VZE. Ces mesures sont à la hauteur de nos ambitions en matière de lutte contre les changements climatiques. Le gouvernement du Canada a su traduire en actions concrètes sa vision d’une économie plus verte, durable et prospère », se réjouit Sarah Houde, présidente-directrice générale de Propulsion Québec dans la même communication.
Les chaînes d’approvisionnement
Dans un autre ordre d’idées, le budget fédéral vise aussi à contribuer à rendre les chaînes d’approvisionnement plus efficaces, principalement sur la côte ouest où arrivent la marchandise en provenance d’Asie. Ce budget propose de fournir 603,2 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2022-2023, à Transports Canada, notamment pour concevoir des solutions qui permettront d’utiliser des données pour rendre les chaînes d’approvisionnement plus efficientes. Un financement de 16,9 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2022-2023, permettra de rendre les chaînes d’approvisionnement du Canada plus concurrentielles, en éliminant les formalités administratives, y compris en s’employant à garantir que les règlements visant les divers modes de transports de fret (maritime et ferroviaire) fonctionnent efficacement ensemble.