Le carburant est un poste de dépense important pour les parcs et les fluctuations des prix représente un casse-tête budgétaire qui peut être atténué par l’utilisation d’une couverture des frais de carburant.
Mieux connue sous l’appellation « fuel hedging », cette pratique a été expliquée le 19 janvier par Conchur Brennan, de la firme Portland Fuel, qui offre ce service, lors d’une présentation virtuelle sous l’égide de la NAFA division de l’ouest du Canada.
Brennan a tout d’abord expliqué les facteurs qui influent sur la variation des prix payés à la pompe. Évidemment, ce prix varie selon le déséquilibre entre l’offre et la demande. Si l’économie roule à fond et que les pays producteurs de pétrole réduisent leurs livraisons, les prix vont monter. L’inverse s’applique comme nous l’avons constaté lors du ralentissement des activités entraînées par la pandémie. Des tensions politiques ou des catastrophes naturelles rendent aussi impossible la prévision des prix à long terme.
« La reprise de la demande advenant une croissance des activités économiques combinée aux tensions entre les États-Unis et la Russie ou encore l’Iran, pourraient ainsi faire monter les prix dans l’avenir, explique M. Brennan. Toutefois, si les pays producteurs ouvrent les robinets, que les États-Unis augmentent leur production ou qu’un nouveau variant du virus fait son apparition, les prix pourraient baisser. » Bref, difficile de prédire l’avenir.
Geler les prix
La formule de couverture dont parle M. Brennan permet à une entreprise de services publics, de livraison commerciale, de transport, ou à une municipalité comptant un parc de véhicules, de s’entendre avec une firme spécialisée sur le prix payé pour le carburant sur une période allant d’un mois à deux ans sur des volumes établis. En fait, toute entreprise ou organisation qui consomme plus de 10 000 litres de carburant (essence comme diésel) peut se prévaloir d’un prix fixe.
La firme de hedging ne fournit pas le carburant ; l’entreprise continue de s’approvisionner chez son fournisseur habituel. À la fin du mois, si le prix payé était supérieur la firme va rembourser la différence et si l’entreprise a payé moins cher, elle lui versera la différence. Le gestionnaire de parc pourra aussi acheter du carburant librement, au prix courant, pour les volumes qui ne sont pas couverts par l’entente.
« Ce n’est pas une formule pour spéculer et faire de l’argent sur les cours pétroliers, insiste M. Brennan, mais elle permet de geler le poste de dépense lié au carburant. Il n’est pas toujours facile pour une entreprise de glisser l’augmentation à ses clients lors de hausses du prix des carburants. Pour les municipalités qui opèrent sur un budget annuel, un prix garanti simplifie la gestion de la taxation. »