Lors de son webinaire virtuel du 21 octobre dernier, la division du Québec de la NAFA a présenté plusieurs intervenants qui ont présenté les véhicules sans émissions, mais aussi les solutions d’accompagnement dans le virage électrique pour les gestionnaires de parc.

En ouverture de rencontre, Yves Madore, analyste du parc des véhicules du Centre pour un gouvernement vert du Gouvernement du Canada, a présenté l’immense défi que représente le virage vers des solutions moins polluantes pour un parc qui ne compte pas moins de 30 000 véhicules, dont 17 000 légers.

Après avoir parlé des engagements du gouvernement fédéral vers une réduction de 40 % d’ici 2030 des gaz à effet de serre émis dans ses opérations, il a illustré comment cela se traduit dans l’accompagnement des gestionnaires de parc des différents départements fédéraux.

Les efforts de verdissement du parc fédéral s’axent en premier lieu sur les véhicules légers. Ainsi, 17 % du parc léger est constitué de voitures à passagers, 24 % en VUS et multisegments, un autre 24 % en fourgonnettes et finalement 35 % en camionnettes.

Grâce à la forte disponibilité de véhicules sans émission dans la catégorie des voitures de tourisme, déjà 27 % de cette partie du parc a été convertie. Cette proportion atteint 14 % pour les VUS.

Mais les véhicules commerciaux, fourgonnettes et camionnettes, ne le sont qu’à 2 et 1 % respectivement.

Un choix plus vaste

« Tout est relatif à la disponibilité des véhicules », indique M. Madore qui ajoute, avec optimisme, qu’il s’attend à une rapide croissance de l’offre dans les secteurs commerciaux.

Ce virage est appuyé par une stratégie qui tient en compte plusieurs facteurs.

Le coût total d’opération des véhicules proposés par les constructeurs, incluant la valeur de revente, l’analyse précise des besoins des utilisateurs et aussi l’implantation optimale des infrastructures de recharge font partie de l’équation.

M. Madore souligne aussi l’importance de communiquer avec toute l’équipe les objectifs à atteindre.

Alain Chabot, directeur de la stratégie produit chez Astus, a expliqué pour sa part comment la télémétrie jumelée aux données des véhicules du parc peuvent servir de levier au virage vert.

« Il est possible d’ajouter de la valeur aux données notamment pour faciliter l’arrimage entre les véhicules électriques ou hybrides et les infrastructures de recharge, explique-t-il. C’est la meilleure approche et la plus précise pour avoir une vue d’ensemble des opérations. »

Comme il l’indique, le chalenge à ce niveau est d’implanter les bornes au meilleur endroit, établir un horaire de recharge optimal tout comme le temps idéal des recharges.

« C’est comme pour nos cellulaires, illustre-t-il. Il n’est pas toujours nécessaire de commencer la journée avec une charge pleine. »

Plus globalement, le directeur indique que son entreprise peut travailler étroitement avec les gestionnaires pour bien les guider dans l’intégration de ces nouvelles technologies de mobilité.

« Nous pouvons trouver ensemble des opportunités qui ne seraient peut-être pas évidentes autrement. »

Les constructeurs

Évidemment l’électrification des transports est tributaire de l’offre des constructeurs.

À ce chapitre, les annonces se bousculent et le nombre de véhicules électriques et hybrides de toutes les catégories se multiplie.

Éric Gauthier, directeur des services pour les parcs chez Stellantis, qui englobent des marques comme Chrysler, Dodge, Jeep et Fiat, a résumé le phénomène en ces mots : « Ce que nous vivons en ce moment est aussi excitant que lorsque nous sommes passé du cheval au moteur à combustion. »

Les activités européennes du groupe sont nettement en avance dans leur proposition de véhicules légers et commerciaux électriques et hybrides.

M. Gauthier le constate, mais indique que la multinationale va effectuer un tournant important en ce sens au cours des trois prochaines années en Amérique du Nord.

Stellantis base ce développement sur de nouvelles plateformes dédiées aux véhicules électriques qui pourront se décliner en quatre dimensions selon les applications. Une première camionnette RAM tout électrique devrait entrer en production en 2024.

Des technologies alternatives sont déjà disponibles, notamment avec le Pacifica Hybrid rechargeable et la camionnette Ram eTorque semi-hybride où une batterie de 48 volts vient seconder le moteur et le système électrique.

Cette technologie se trouve aussi dans le Wrangler de Jeep.

Ce véhicule populaire est aussi disponible en version 4XE, hybride rechargeable avec une autonome de batterie de plus de 35 kilomètres. Une version 4XE du Jeep Grand Cherokee sera aussi livrable l’année prochaine.

Pascal Lapierre directeur pour notre région chez Kia Canada a aussi parlé des divers modèles électriques et rechargeables offerts par le constructeur coréen sur notre marché.

Ce constructeur n’a pas caché son engagement vers l’électrification de son offre au cours des prochaines années.

Des modèles sont disponibles en ce moment, comme le Niro PHEV ou EV et la Soul EV.

Mais Kia va surtout introduire sa nouvelle plateforme électrique dont l’arrivée sur notre marché se matérialisera avec la EV6 tout électrique, avec une autonomie annoncée de 510 kilomètres, disponible en précommande dans les prochains jours.

Une plateforme électrique modulaire est aussi promise pour des applications commerciales.

Subventions

Simon Therrien, président de la division du Québec de la NAFA et maître de cérémonie durant cette rencontre virtuelle, a profité d’un moment de battement pour présenter les diverses subventions dont peuvent profiter les gestionnaires de parc pour financer l’achat des véhicules électriques ou hybrides ou encore les infrastructures nécessaires à le recharger.