Avoir accès directement aux données du véhicule par l’entremise du constructeur représente des avantages pour les gestionnaires de parc.
Lors d’une discussion dans le cadre de la NAFA I&E virtuelle, un panel d’experts a parlé des avantages du virage technologique permettant de passer de la télématique aux véhicules connectés.
La différence entre les deux modes de communication vient du fait que la vaste majorité des véhicules de nouvelle génération sont dotés d’un modem intégré lors de leur assemblage à l’usine.
Cela permet au constructeur de garder, pour ainsi dire, un œil sur les principaux paramètres du véhicule.
La télématique demande une intervention d’un tiers pour l’installation d’un système de communication.
« L’avantage d’accéder directement aux données recueillies par le constructeur est qu’on peut avoir un plus large éventail d’information, et ce beaucoup plus rapidement, explique Arun Rajagopalan, de la firme Motorq qui offre aux gestionnaires de parc une solution d’extraction des données utilisant les deux technologies. Puisqu’une partie des parcs risque de reposer encore sur la télématique pour les prochaines années, nous pouvons combiner les deux sources pour avoir un portrait complet. »
Le recours aux données provenant des constructeurs risque de devenir un incontournable dans les prochaines années puisque certains nouveaux véhicules, notamment chez les électriques et hybrides, n’ont pas de port OBDII où l’on peut brancher un émetteur.
Des discussions sont déjà ouvertes entre les fournisseurs de solutions de gestion de parc et les constructeurs automobiles pour un partage plus fluide de ces données.
Plan de match
Ces données, peu importe leur provenance, ont peu de valeur si l’on ne sait qu’en faire.
« L’impact d’un plan de match clair dans l’analyse de ces données est évident, souligne Brad Jacobs de Merchants Fleet, qui offre ce service aux gestionnaires de parc. Que voulez-vous faire ? L’analyse des données des véhicules de nos clients indique par exemple qu’en moyenne, 18 % ont dépassé leur période d’entretien préventif ce qui va entraîner des travaux plus dispendieux, une hausse de la consommation de carburant et, pour les véhicules électriques, une baisse de leur autonomie. Établir des objectifs à attendre en matière de bonne conduite a permis à nos clients de réduire de 10 % les accidents évitables. Si on mise sur la localisation des véhicules, cela va faciliter la récupération du matériel en cas de vol, mais surtout, permettre aux gestionnaires de construire les itinéraires les plus performants. »
Selon les panellistes, s’adresser à une firme spécialisée offre l’avantage de pouvoir tirer des statistiques comparatives de l’ensemble du bassin de clients.
Exécuter le plan
« Nous avons mis en place un programme de bonnes pratiques pour nos conducteurs, explique Cindy Douglas, responsable du parc pour la compagnie américaine Tuff Shed. La première chose a été de rencontrer nos conducteurs, leur expliquer notre politique en matière de conduite et les informer que nous captons des données sur leurs comportements. Nous avons mis remis à chacun son classement, comme point de départ. Cela tient compte du port de la ceinture de sécurité, des vitesses excessives, des manœuvres brutales et des accélérations ou décélérations abusives. Nous validons avec eux s’ils sont d’accord avec notre analyse, et nous mettons le programme en branle. »
Comme elle le mentionne, le premier objectif était de s’assurer que tous portaient leur ceinture et qu’ils réduisaient individuellement leurs excès de vitesse.
« Nous avons fait le suivi avec les employés et leur gestionnaire chaque semaine. On voulait avoir leurs commentaires et, dans certains cas, leurs explications pour des situations particulières. Non seulement nous avons mesuré une amélioration constante, mais notre reconnaissance des bons comportements est devenue presque un concours entre les chauffeurs. »
Travail d’équipe
Pour Arun Rajagopalan, la gestion des données des véhicules, tirées directement du constructeur ou par télématique, est un levier de toute première importance pour le gestionnaire de parc.
« Établissez des priorités une fois que vous savez les informations que vous pouvez obtenir. Vous pouvez peut-être vouloir réduire les périodes où les véhicules ne sont pas disponibles en resserrant votre programme préventif par exemple. Parlez-en avec la direction pour avoir son appui. Ensuite, impliquez les gestionnaires et sensibilisez vos chauffeurs, avec un programme de reconnaissance s’il le faut. »
Comme le dit en conclusion Cindy Douglas, un véhicule commercial est un peu votre carte de visite.
L’état du véhicule et le comportement de son chauffeur sont directement liés à votre image corporative.